1er mai 2017 : unanimité des syndicats sur les revendications
La classe ouvrière a célébré, lundi 01 mai 2017 à Rabat, la fête du Travail par des meetings et des défilés durant lesquels les ouvriers affiliés aux différentes centrales syndicales ont réitéré leurs revendications sociales et matérielles pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail, la préservation de leur dignité et de leurs acquis et le renforcement de la justice sociale.
Les représentants des principales centrales syndicales ont tenu à cette occasion plusieurs meetings avant d’organiser les traditionnels défilés sur les principales avenues de la capitale, au cours desquelles les militants ont brandi des banderoles et scandé des slogans appelant à l’augmentation des salaires, à la poursuite du dialogue social avec le gouvernement, à la garantie des libertés syndicales, à la baisse des prix des produits de base et à l’accès gratuit aux soins.
Les centrales syndicales ont ainsi plaidé en faveur de l’amélioration des salaires et des revenus ; l’augmentation des allocations familiales et l’augmentation du SMIG et son unification ; l’annulation de la réforme du régime de retraite ; la protection des libertés syndicales ; l’institutionnalisation des négociations collectives et la généralisation de la couverture médicale. Elles ont, également, appelé à la satisfaction immédiate des revendications légitimes de l’ensemble des salariés du secteur privé et des fonctionnaires du secteur public, des collectivités territoriales et des chambres professionnelles.
Cette marche a été marquée par le boycott de l’Union Générale des Travailleurs du Maroc (UGTM) des festivités du 1er mai, en signe de protestation contre la non-exécution des engagements de l’accord du 26 avril 2011 et de tous autres accords sectoriels, le gel forcé du dialogue social pendant 5 ans, la violation des acquis de la classe ouvrière notamment en matière de retraite et la restriction de l’exercice du droit syndical.
A Casablanca, les syndicats ont célébré cette journée en appelant à l’institutionnalisation du dialogue social ; à la préservation des acquis de la classe ouvrière et à la satisfaction de ses revendications légitimes. Suivant le Modus operandi des syndicats à Rabat, l’Union Marocaine du Travail (UMT), la Fédération Démocratique du Travail (FDT) l’Union Nationale du Travail au Maroc (UNTM) et la Confédération Démocratique du Travail (CDT) ont tenu leurs meetings avant d’organiser les traditionnels défilés sur les principales avenues de la capitale économique, au cours desquels les syndicalistes et sympathisants ont scandé des slogans appelant à l’institutionnalisation du dialogue social ; l’augmentation des salaires ; la généralisation de la protection sociale et l’unité syndicale.
Le 1er mai a été ainsi l’occasion de mettre en avant les revendications des ouvriers et d’inciter le gouvernement et le patronat à s’engager en faveur de la préservation du pouvoir d’achat de la classe ouvrière et à la révision de la réforme du régime de la retraite, à travers une rupture avec l’approche et la politique adoptée par le gouvernement précédent. L’amélioration des conditions matérielles et sociales de la classe ouvrière et la révision des textes et règlements régissant le domaine du travail figuraient aussi parmi les revendications des centrales syndicales. Elles ont appelé le gouvernement à mettre en place une réelle politique sociale dans le but d’améliorer les conditions de vie et de travail de la classe ouvrière et un dialogue social fructueux qui trace une feuille de route bien claire et précise pour aboutir à des accords contraignant pour toutes les parties concernés.
Ainsi, la classe ouvrière célèbre la fête du travail cette année en s’arrêtant sur le bilan négatif du gouvernement précédent notamment les « décisions injustes » ayant impacté les droits et acquis tels que l’absence d’un dialogue social négocié, les prélèvements sur les salaires des grévistes, le gèle des salaires, et l’annulation des subventions de la caisse de compensation des produits de consommation de base.
Les intervenants ont critiqué, lors de ces meetings, les «atteintes » aux acquis de la classe ouvrière et au pouvoir d’achat des couches sociales défavorisées, insistant sur le respect des droits syndicaux, dont le droit de grève, et des dispositions de la convention 87 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) sur les libertés syndicales. Ils ont, en outre, appelé le gouvernement à mettre en place une loi cadre pour la réforme globale du régime de la retraite, à réviser les lois électorales professionnelles et à traiter avec urgence « le dysfonctionnement » entre les secteurs privé et public.
Pour rappel, le Chef du Gouvernement avait affirmé dans la déclaration gouvernementale que le nouvel exécutif s’engagera avec efficience dans le dialogue social, mettant en relief le rôle pionnier des centrales syndicales, notamment en matière d’emploi.