Politique

100 premiers jours du gouvernement. Voici tout ce qu’il faut retenir de l’interview d’Aziz Akhannouch

Le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a donné une interview le 19 janvier aux chaînes de télévision 2M et Al Oula. Voici les principaux enseignements à retenir de cette sortie médiatique qui marque les 100 premiers jours du gouvernement.

Aziz Akhannouch a ainsi indiqué que les mesures prises par le gouvernement au cours de ses 100 premiers jours font ressortir des signes clairs du respect de ses engagements. « Toutes les mesures prises ou entamées par le gouvernement durant ses 100 premiers jours montrent que l’Exécutif remplit ses engagements », a affirmé le Chef du gouvernement Il a aussi ajouté que le gouvernement a tenu à ne pas perdre de temps et à commencer son travail aussitôt nommé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, en élaborant le programme gouvernemental et la Loi de finances dans un délai de deux mois.

Pour ce qui est du volet communication, le chef du Gouvernement a relevé que l’exécutif a tenu 14 Conseils de gouvernement et a interagi avec 22 séances de questions orales, en plus de l’organisation d’autres réunions au Parlement consacrées à de nombreuses questions, estimant que les aspirations des Marocains sont immenses et les citoyens veulent voir des résultats plus que les sorties médiatiques du chef du Gouvernement.

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Aziz Akhannouch a assuré que le gouvernement s’exprimera aux médias chaque fois qu’il est « nécessaire d’expliquer au citoyen les mesures que nous prendrons ». Le chef du Gouvernement s’est également attardé sur la gestion de la pandémie du coronavirus. Pour lui, la décision de fermer les frontières « était judicieuse face à l’absence en ce moment de données précises sur le variant Omicron ». Il a de même fait observer qu’il existe un comité scientifique et un comité ministériel qui prend des décisions que je suis tenu de mettre en œuvre.

Le Chef du Gouvernement s’est dit optimiste quant à la réouverture des frontières dans les semaines à venir, notant que cette question est sur la table du gouvernement et est en cours d’examen afin d’opérer une relance du tourisme.
S’agissant des mesures urgentes prises pour le retour dans le Royaume des personnes bloquées à l’étranger, Aziz Akhannouch a expliqué que le gouvernement a ouvert la voie au retour des résidents au Maroc. Cette question figure parmi les problématiques soulevées et il faut attendre la réouverture des frontières, a-t-il poursuivi.

En ce qui concerne la hausse des prix, le chef du Gouvernement a estimé que l’inflation au Maroc est maîtrisée puisqu’elle n’a pas dépassé 1,8%, relevant que les prix de certains produits de base sont stables, comme les légumes, les fruits et les viandes de toutes sortes, mais le pétrole et d’autres produits de base connaissent une hausse des prix compte tenu des fluctuations du marché international, et cette situation reste conjoncturelle au regard des effets de la pandémie. Estimant que le pouvoir d’achat du citoyen n’a pas été affecté, Aziz Akhannouch a mis l’accent sur la subvention des prix du sucre, du gaz butane et de la farine à travers la Caisse de compensation, pour laquelle une enveloppe de 17 milliards de dirhams a été allouée dans la Loi de Finances 2022.

Pour le chef du Gouvernement, la restructuration de la Caisse de compensation n’est pas à l’ordre du jour dans le contexte actuel. Concernant la campagne agricole actuelle, Aziz Akhannouch a fait observer que les précipitations cette année restent jusqu’à présent parcimonieuses, soulignant que l’agriculture ne doit pas être réduite aux céréales, car ces dernières n’exercent plus une forte pression sur le produit intérieur agricole, qui a d’ailleurs augmenté de 18%. « Le gouvernement suit de près la situation et interviendra au moment opportun », a-t-il souligné.

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Il a aussi abordé la question du stress hydrique, faisant remarquer que le secteur agricole consomme 85% des ressources hydrauliques, ajoutant que le Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027, qui mobilisera environ 120 milliards de dirhams, comprend nombre de solutions, notamment la construction de barrages, le dessalement d’eau et l’irrigation.

Le chef du Gouvernement a aussi affirmé que la mise en œuvre du chantier de la protection sociale, lancé par S.M le Roi, nécessite la prise de nombreuses dispositions au niveau des cotisations et des prestations aux groupes cibles. Il a ainsi déclaré que la protection sociale est un chantier royal constant et grandiose que le gouvernement s’attellera à mettre en œuvre, assurant qu’il n’y aura pas de pression en termes de financement de ce chantier de 51 milliards de DH d’ici fin 2026, auquel l’Etat contribuera à hauteur de 23 milliards de DH.

S’agissant des infrastructures de santé, qui devront répondre à l’élargissement de la couverture médicale, il a souligné que plusieurs réunions ont été tenues avec les ministre de la Santé et de la protection sociale, de l’Économie et des finances et de l’Enseignement supérieur, afin de garantir un cadre juridique pour ce nouveau système, aussi bien au niveau des services de santé, qu’en termes des ressources humaines et de numérisation. « Le concept de l’État social, qui n’est pas nouveau, peut être résumé en trois piliers : la santé, l’éducation et l’emploi », a-t-il poursuivi.

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Les mesures illustrant cette orientation dans la Loi de finances 2022 concernent notamment l’augmentation du budget de la santé et de l’éducation de 9 milliards de dirhams, qui permettront, entre autres, la réhabilitation de 1.500 hôpitaux de petite dimension et de 30 hôpitaux régionaux, a détaillé le Chef du gouvernement, rappelant que 500 millions de dirhams seront alloués aux personnes à besoins spécifiques. Il a ajouté qu’en matière d’emploi, le gouvernement a présenté deux programmes très importants : « Awrach » et « Forsa ».

Aziz Akhannouch a fait savoir qu’il n’y a pas lieu de reporter la réforme du régime des retraites au-delà du mandat actuel, assurant que la crise des retraites devra être résolue au cours de l’actuel mandat gouvernemental, « car si nous n’intervenons pas, le régime des retraite connaitra un effondrement total en 2028 ». « Les départements ministériels se penchent sur ce dossier et le gouvernement est déterminé à mener cette réforme. Le gouvernement opère dans une conjoncture économique difficile, mais cette question ne nous effraye pas et nous avons la capacité et le courage de l’affronter », a-t-il insisté.

 
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