Entreprises & Marchés

1,8 milliard de DH pour le Trésor

La semaine dernière, le Maroc a signé des conventions de financement concernant quatre programmes à portée socio-économique. Mais dans ce contexte de rareté de liquidité, c’est surtout une bouffée d’oxygène pour le secteur financier.

Mohamed Boussaid, ministre de l’Economie et des Finances, a présidé la signature, jeudi 5 décembre dernier, des conventions de financement portant sur une enveloppe globale de 1,827 milliard de dirhams. Il s’agit d’un financement de l’Union Européenne destiné à soutenir quatre programmes, notamment d’une part, la «Modernisation de l’action publique» (Hakama) et d’autre part, l’appui à «l’emploi-PME au Maroc», «l’alphabétisation» et «l’appui au Conseil agricole».

Hakama s’intègre dans le cadre du Programme indicatif national 2011-2013 (PIN), alors que les trois autres s’inscrivent dans le cadre du programme Spring qui est l’acronyme en anglais de «Aide au partenariat, aux réformes et à la croissance inclusive». Il s’agit en fait d’un nouvel instrument mis en place par l’Union européenne en faveur de la région méridionale relevant de la politique européenne de voisinage, pour une enveloppe globale d’un milliard de dirhams (91,13 M€).

Visiblement, à travers Hakama, l’Union Européenne veut accompagner le Maroc dans la mise en place des principes de bonne gouvernance. C’est en tout cas l’avis de Mohamed Boussaid qui explique que ce programme «d’une enveloppe de 75M€,vise à s’orienter davantage vers la consécration des principes de reddition des comptes, de transparence et d’amélioration de la qualité du service public». Cela passe principalement par la refonte de la Loi organique des finances, actuellement en cours.

Mohamed Boussaid, ministre de l’Economie et des Finances et Rupert Joy, ambassadeur et chef de la Délégation de l’Union Européenne à Rabat.

Quant au programme Spring, toujours selon le ministre de l’Economie et des finances, il «vise à répondre aux défis urgents auxquels les pays partenaires du sud de la Méditerranée sont confrontés sur le plan socio-économique et à les soutenir dans cette phase de transition». D’abord, la plus importante part du financement reçu à travers le mécanisme Spring, soit 40 millions d’euros sur les 91 millions, ira à l’emploi-PME. Ce fonds devrait probablement être confié à l’ANPME pour le renforcement de la création d’emplois des très petites et moyennes entreprises et l’augmentation de la qualité de l’offre de travail. Ensuite, 35 millions d’euros iront à l’alphabétisation pour assurer une meilleure intégration des populations. L’objectif est de réduire le taux d’analphabétisme à 20% à l’horizon 2016 et 15% en 2020.

Enfin, les 16 millions d’euros restants sont destinés à accompagner le Maroc dans ses objectifs de mise en place d’un dispositif local de conseil agricole qui répond aux besoins des petits agriculteurs en matière de professionnalisation des processus de production et de commercialisation.

Evidemment, au-delà des résultats directs qui sont attendus, ces financements sont également synonymes de rentrées de devises importantes dans un contexte de forte tension sur le marché monétaire. Les réserves de la Banque centrale ne dépassent guère les quatre mois d’importations. De plus, Bank Al Maghrib est obligé de répondre régulièrement aux besoins du marché monétaire, jusqu’à 70 milliards de dirhams, par moment.

Mohamed Boussaid n’a pas oublié de demander à Rupert Joy, Ambassadeur et chef de la Délégation de l’Union Européenne à Rabat, d’activer l’adoption du prochain Cadre financier pluriannuel 2014-2017. Il plaide même en faveur d’une augmentation de l’enveloppe financière destinée au Maroc. Et au rythme où l’industrie marocaine a perdu de compétitivité après la mise en oeuvre de l’accord de libre-échange, ce n’est certainement pas trop demander.  

 
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