A la croisée des chemins [Par Jamal Berraoui]
Le tour de France, épreuve cycliste reine touche à sa fin. C’est donc un moment propice pour utiliser des métaphores de ce sport. Sur un tas de sujets, le Maroc vire en bonne position. Mais, il y a une route montagnarde, escarpée à escalader.
Notre pays a réussi, relativement à ses moyens, sa gestion de la crise sanitaire. Les critiques peuvent être justifiées, mais elles oublient le facteur temps. Ce que la science affirme savoir aujourd’hui, ressemble très peu à ce qu’elle considérait comme une certitude, il y a un an. Le procès sur le rythme de la vaccination est infondé. Le Maroc fait au mieux, selon ses moyens. Mais dans ce contexte des réformes essentielles comme la réforme administrative, le projet d’économie décarbonnée, la généralisation de la protection sociale sont activés. Peu de pays, de niveau équivalent peuvent s’aligner.
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C’est excellent sauf que pour gagner à la fin, il faut du courage dans la descente, parce que les risques de dérapage existent et de la pugnacité dans la montée. Le nœud du problème, c’est que les ambitions affichées réclament un fonctionnement fluide des institutions verticalement et horizontalement. On a beau retourner le problème, on n’y arrive pas. Parce que nous avons le projet d’une construction démocratique, la décision est diluée du fait même que son application requiert l’intervention d’affluents multiples, ayant chacun sa propre légitimité et ses propres intérêts.
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Si on renforce la verticalité, si tout doit être décidé au centre, la construction démocratique est un vain mot. Si à l’inverse, la machine est grippée par les intermédiaires, cela ne fonctionne pas. Avant d’entamer le dernier col, celui censé nous mener à l’émergence, notre sommet à nous, il nous faut régler ce problème. Il faut qu’administration déconcentrée et collectivités locales jouent la même partition sur les grands projets. Sinon, nous aurons une multitude de crevaisons durant le parcours.