Abdelhamid Addou, PDG de RAM : « Nous allons rouvrir notre école de formation »
L’Afrique ne pèse que 3% du trafic aérien mondial. La Royal Air Maroc (RAM) se positionne en leader sur le continent et entend fédérer les opérateurs africains autour des objectifs communs à même de contribuer significativement au développement du secteur.
Challenge : La formation des pilotes constitue aussi un défi majeur pour les compagnies du continent. Où en est la RAM sur ce point ?
Abdelhamid Addou : Il faut préciser qu’il y a une pénurie mondiale de pilotes. Et, sur le continent, il y a un déficit de formation qui est une réalité. La RAM, pour sa part, avait par le passé une école de formation, mais qui a été fermée depuis quelques années maintenant. Nous ambitionnons de la rouvrir. Cette réouverture devrait avoir lieu a priori en 2019, mais nous poursuivons les discussions. Toutefois, nous avons déjà commencé par faire une partie de la formation au Maroc, et dès que nous pourrons aller plus loin dans le développement de notre flotte, il est clair qu’à ce moment-là nos besoins seront plus importants et il sera impératif pour nous d’avoir un outil de formation. Il faudra vraiment qu’il y ait un outil de formation au Maroc pour former les pilotes marocains et africains.
La plupart des intervenants ont insisté sur la libéralisation du ciel africain. Quelle est votre position par rapport à cela ?
Cette libéralisation est une obligation si nous voulons améliorer la connectivité entre les pays africains. La baisse des taxes est capitale pour apporter les services adéquats à nos concitoyens. Les aéroports africains demeurent les plus chers du monde, les coûts du carburant sont de 35% supérieurs au coût du carburant partout dans le monde, donc si on veut générer plus de trafic et attirer plus de flux entre les différents pays, il est nécessaire de mettre cette libéralisation en exécution. Selon l’AITA, alors que les compagnies du monde entier génèrent un profit, certes faible, par passager, les compagnies aériennes, elles, génèrent un déficit pour chaque passager transporté. Donc, cette libéralisation est aujourd’hui un impératif.