Abderrahim El Hafidi : «La problématique de l’eau potable est la ressource hydrique plutôt que la capacité de production»
Dans cette interview, Abderrahim El Hafidi, DG de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), reconduit, le 1er juin 2022, président du Sommet annuel du global sustainable electricity partnership (GSEP), pour le deuxième mandat consécutif (2022-2023), nous fait découvrir un service public vital, fortement présent dans la vie quotidienne de tous les citoyens et dans tous les espaces, privés et publics. Voir grâce à cette lumière artificielle, lorsqu’il fait obscur, boire quand on a soif, faire fonctionner cette multitude de machines devenues indispensables à la vie courante ou à la production d’autres biens et services, traiter les eaux usées, dessaler l’eau de mer, tout en veillant à la protection de l’environnement, voici une mission noble et stratégique qui s’inscrit au centre du développement humain durable.
Challenge : l’ONEE est actuellement l’un des principaux acteurs stratégiques, en matière de développement humain durable. L’établissement doit faire face à plusieurs défis dans des domaines particulièrement vitaux qui sont l’eau et l’énergie électrique. Dans le domaine de l’eau potable, l’urgence des solutions au stress hydrique n’est plus à démontrer. Quel est le rôle et surtout l’apport de l’ONEE face à cette question brûlante du 21ème siècle ?
Abderrahim El Hafidi : Tout d’abord, il y a lieu de préciser que compte tenu des infrastructures de traitement et de production d’eau potable réalisées par l’ONEE jusqu’à aujourd’hui, la problématique de l’eau potable est plutôt la ressource hydrique dont la disponibilité est fortement liée aux changements climatiques que la capacité de production. En effet, la capacité de production globale actuelle de l’eau potable avoisine 6,9 millions de m3 par jour à travers 92 stations de traitement et près de 1800 puits et forages.
Cette capacité de production est largement suffisante pour faire face aux besoins en eau potable qui ont atteint aujourd’hui 3,6 millions de m3 par jour, pourvu que les ressources en eau soient disponibles. Donc, la problématique de l’eau potable au Maroc est une problématique de mobilisation de la ressource hydrique et non pas une problématique d’infrastructures de production ni de traitement de l’eau potable développées par l’ONEE qui assurent les besoins du pays jusqu’en 2035. De ce fait, et pour faire face aux effets de plus en plus importants des changements climatiques sur la ressource hydrique, le recours au dessalement de l’eau de mer est qualifié d’indispensable pour réduire la dépendance en eau potable de notre pays aux eaux superficielles et souterraines. Dans ce cadre, l’Office a eu recours au dessalement de l’eau de mer depuis près de 45 ans et dispose d’un savoir-faire avéré dans ce domaine.
En effet, parmi les 92 stations de traitement signalées précédemment, on compte 8 stations de dessalement réalisées par l’Office pour une capacité globale de 205 490 m3 /jour, dont la plus ancienne à Boujdour réalisée en 1977 et les plus récentes, celles d’Agadir mise en service début 2022 et de Laâyoune II en cours d’essai. La station d’Agadir est développée en mutualisation entre l’ONEE et le Département de l’Agriculture pour une capacité de 275.000 m3 /j dont 150.000 m3/j destinée à l’eau potable.
Challenge : l’ONEE a incontestablement joué un rôle central dans le développement rural à travers le développement du réseau électrique et l’accès à l’eau potable. Les résultats atteints sont-ils aussi bien quantitatifs que qualitatifs ? Peut-on établir un lien entre ces résultats et la réduction de l’exode rural, ainsi qu’avec le projet stratégique d’émergence d’une «classe rurale moyenne» ?
En application des mesures prises sur hautes orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’Assiste, une grande importance est accordée à l’amélioration des conditions de vie de la population rurale à travers le renforcement des infrastructures et de services sociaux de base mis à leur disposition, notamment la généralisation de l’accès à l’électricité à travers la réalisation du Programme de l’Electrification Rurale Globale (PERG). Grâce à cet ambitieux programme, le taux d’électrification rurale du Maroc dépasse actuellement 99,84%. Il s’agit d’une évolution considérable sachant que le taux était de 39% en 1999 et ne dépassait pas 18% en 1995, année durant laquelle le Maroc a lancé le PERG.
Concernant la généralisation de l’accès à l’eau potable en milieu rural où le taux d’accès n’excédait pas 14% en 1994, et grâce aux différents programmes mis en place, notamment le PAGER et le PRDTS, ce taux est passé à 98,2% en 2021 (dont 42 % en branchement individuel et le reste en bornes fontaines) avec un investissement de 17,9 milliards de dirhams durant la période 1995-2021 dont près de 4,6 milliards de dirhams durant les 4 dernières années. En termes d’impacts économique et social de ce programme qui fait l’envie de plusieurs pays africains, le Maroc a pu réduire les écarts entre l’urbain et le rural et rendre ce dernier plus attractif dans la mesure où la généralisation de l’accès à l’électricité et à l’eau potable a amélioré les conditions et le mode de vie des citoyens ruraux alliant plus de confort et d’hygiène.
Des indicateurs de scolarisation des enfants ont également été améliorés, notamment chez les filles avec un rallongement de l’âge d’abandon scolaire. L’électrification et l’alimentation en eau potable des dispensaires a sur un autre plan permis de renforcer les services de soins et de santé dans les zones rurales en offrant les possibilités d’utilisation d’équipements médicaux plus élaborés et d’étendre le service médical à des heures tardives le soir.
Sur le plan économique, il y a eu une amélioration des revenus des ménages suite au développement d’activités génératrices de revenus. Le nombre de commerces croît aussi fortement avec l’arrivée de l’électricité et permet un allongement des heures d’ouverture. Dans le domaine agricole, l’impact se matérialise beaucoup plus par la modernisation de l’élevage bovin, la création de centres de collecte de lait et de coopératives laitières, ainsi que l’introduction de nouvelles cultures entrainant une transformation de la structure de l’économie locale.
Challenge : Dans la lutte contre le réchauffement climatique, le Royaume du Maroc est l’un des Etats les plus engagés dans le monde. Existent-ils actuellement des obstacles ou difficultés pour accélérer le développement de ces sources d’énergies et réduire au maximum la dépendance énergétique externe du Maroc ?
Tout d’abord, il est important de préciser que la cadence de développement au Maroc des capacités additionnelles de production d’électricité y compris les sources renouvelables, d’origines éolienne, solaire et hydraulique, est particulièrement liée aux prospectives d’évolution de la demande nationale qui connait annuellement des réajustements dont l’objectif est d’optimiser le financement à mobiliser, d’éviter la surcapacité de production et, par conséquent, offrir à l’économie nationale un kwh compétitif tout en assurant la sécurité et la continuité d’approvisionnement du pays en électricité.
Par ailleurs, et concernant les énergies renouvelables, il importe en premier lieu de signaler que le délai de développement des projets EnR, qui est en moyenne de deux ans, auquel s’ajoute le délai de réalisation qui, en fonction de la technologie et de la capacité, varie entre un an et demi et deux ans et demi, reflètent les conditions actuelles de fabrication des équipements (turbines éoliennes, panneaux PV…etc.) et de leur livraison (logistique). A cet égard, l’ONEE, en tant qu’opérateur en charge de satisfaire les besoins en énergie électrique du Royaume, assure, à travers l’élaboration et la mise en œuvre du plan d’équipement national, un suivi rigoureux et régulier des projets EnR à réaliser. Ce suivi se fait en concertation avec toutes les parties concernées. L’objectif, est de coordonner l’action des différents intervenants pour s’assurer que les projets EnR programmés et autorisés seront réalisés dans les délais fixés au niveau du plan d’équipement.
Challenge : Quels sont actuellement les principaux projets mis en œuvre pour pouvoir assurer une souveraineté nationale dans le domaine de l’énergie électrique ?
Le développement des énergies renouvelables (EnR) occupe un rôle central dans l’évolution de l’économie mondiale et de la transition énergétique confortant la justesse des choix stratégiques opérés par le Royaume, sous la Haute Impulsion Royale, visant à donner à ces énergies une place majeure dans le mix énergétique national et à consacrer le rôle pionnier et reconnu qu’occupe aujourd’hui le Maroc dans ce domaine d’avenir. Dans le cadre de la stratégie nationale visant la sécurisation de l’approvisionnement du pays en énergie électrique et la promotion des énergies renouvelables, l’Office national de l’électricité et de l’eau potable a adopté un modèle de développement permettant l’implémentation de cette stratégie et visant l’optimisation du coût du kwh, tout en assurant la sécurité d’alimentation électrique nationale et un service d’une grande qualité. Le contexte actuel de flambée des prix de combustibles conforte les choix du Maroc en matière de stratégie énergétique basée sur le développement des EnR.
Ainsi, le mix énergétique, composante majeure du processus de décarbonation du pays, est appelé à connaitre une montée en puissance significative des énergies renouvelables. Pour accompagner leur développement, l’ONEE, en tant que gestionnaire du réseau de transport de l’électricité et responsable de l’équilibre offre-demande, anticipe la mise à niveau et la modernisation du système électrique national, à travers notamment le développement des moyens de flexibilité et de stockage nécessaires pour intégrer le maximum de ces énergies renouvelables dans le système électrique national dans les meilleures conditions de fiabilité et de coût. Ainsi, l’ONEE s’appuie sur les éléments suivants afin d’assurer la souveraineté nationale dans le domaine de l’énergie électrique :
– Le développement des EnR valorisant nos ressources naturelles nationales
– L’introduction de moyens de stockage intelligents comme les Stations de Transfert d’énergie par Pompage.
– La valorisation des ressources nationales en gaz naturel et l’introduction progressive de l’hydrogène vert à travers un comptage ENR (Dessalement /Electrolyse).
– La mise en œuvre de mesures d’efficacité énergétique
– L’introduction de la demande flexible afin de permettre le pilotage en parallèle par la demande et par l’offre.
Le mix énergétique national a ainsi connu des évolutions importantes et des mutations profondes, sachant qu’il y a une dizaine d’années, il était principalement basé sur des combustibles fossiles. Aujourd’hui, nous assistons à une montée en puissance des énergies renouvelables favorisant le développement des ressources énergétiques locales et des énergies propres et compétitives, telles que le solaire PV et l’éolien qui viennent s’ajouter à la filière hydraulique bien établie dans le mix national.
En termes de capacité installée, le Mix électrique national est passé d’une puissance totale installée de 6 232 MW en 2009 à 10 743 MW en 2021, en progression de 72%. La part EnR dans la capacité additionnelle correspond à 45%. A fin 2022, avec les mises en service des parcs éoliens de Boujdour et de Taza, la part des EnR atteindra 40% de la capacité totale installée. En matière de perspectives de développement du Mix électrique, la souveraineté en énergie électrique se traduit par :
– Une montée en puissance des énergies renouvelables, basée sur des choix technologiques matures et compétitifs.
– Un système électrique autosuffisant (dimensionné pour répondre en priorité à la demande nationale en énergie électrique).
Tenant compte des projets en cours de développement ou envisagés, la capacité additionnelle de sources renouvelables éolienne et solaire PV, ainsi que les solutions de stockage en STEPs et en systèmes de batteries, permettront de dépasser l’objectif de 52% tracé à l’horizon de 2030, en termes de capacité installée EnR par rapport à la capacité installée globale de notre système électrique. En termes de perspectives de développement du réseau de transport, l’ONEE a planifié d’importants projets pour le développement des infrastructures du réseau permettant notamment l’évacuation de la production des centrales EnR en particulier à travers l’introduction de la technologie des liaisons HVDC.
Challenge : Le dessalement de l’eau de mer est de plus en plus l’une des principales alternatives et réponses à l’épuisement des eaux de surface et des eaux souterraines. Quels sont les principaux projets actuellement mis en œuvre dans cette perspective ? Qu’en est-il du traitement des eaux usées ? Quelle est la part, en ressources, affectée à la recherche et développement, dans cette optique ?
Les ressources en eau conventionnelles au Maroc sont caractérisées par leur répartition inégale sur les plans spatial et temporel. Cette situation s’aggrave sous l’effet conjugué des changements climatiques et de l’accroissement de la demande en eau potable, consécutive à l’évolution socio-économique que connaît notre pays. Ainsi, le recours au dessalement de l’eau de mer est un impératif, et permet d’assurer, d’une part l’équilibre entre l’offre et la demande dans les zones littorales dépourvues ou enregistrant un déficit en ressources en eaux conventionnelles, et d’autre part de réduire la forte dépendance actuelle de l’alimentation en eau potable vis-à-vis des ressources en eaux conventionnelles.
En effet, le dessalement d’eau de mer ne représente actuellement qu’environ 3% de la production d’eau potable. A cet égard, le Maroc dispose d’atouts majeurs pour le développement du dessalement d’eau de mer. Avec d’une part, 3.500 km de côtes sur ses façades atlantique et méditerranéenne et une forte littoralisation de l’urbanisation et du développement économique, et d’autre part la baisse importante du coût de l’énergie renouvelable, notamment d’origine éolienne, qui se traduit par une réduction importante des coûts d’exploitation des stations de dessalement, le dessalement d’eau de mer connaîtra un développement significatif durant les prochaines années. Ainsi, mettant à profit ces atouts et sa longue expérience dans le domaine du dessalement qui remonte à 1977, l’Office augmentera sa capacité de production par dessalement d’eau de mer qui passera d’environ 200.000 m3 par jour, actuellement, à près de 1,43 million m3 par jour, en 2035.
Enfin, en matière de traitement des eaux usées, l’Office dispose d’un parc de 126 stations d’épuration, cumulant une capacité de 471.400 m3 par jour, et développe une capacité supplémentaire de 177.600 m3 par jour à travers 109 stations d’épuration supplémentaires, et ce, à l’horizon 2035. Cette capacité d’épuration permet, outre de contribuer à la préservation de l’environnement, d’offrir la possibilité de réutiliser les eaux usées épurées dans l’arrosage des espaces verts et les golfs, contribuant ainsi à la préservation des ressources en eau.
Challenge : Peut-on actuellement établir, au niveau national, une cartographie des zones prioritaires en matière d’eau potable ? Peut-on parler aujourd’hui d’un «accès équitable à l’eau potable», sachant que, dans le contexte mondial actuel, le «droit à l’eau» est devenu un droit humain fondamental, synonyme de «droit à la vie» ?
Comme précisé précédemment, les effets des changements climatiques concernent tout le pays. A cet égard, et en premier lieu, une rationalisation de l’utilisation de l’eau doit être instaurée en renforçant les actions de réduction des pertes au niveau des réseaux de production et de distribution et en luttant contre toute utilisation illégale ou vol d’eau. Actuellement, les rendements moyens des conduites de production et de distribution, sont respectivement de 95.3% et de 75.2%, et l’objectif escompté est d’atteindre respectivement 96% et 78%.
Pour ce faire, l’ONEE a introduit plusieurs nouvelles technologies pour cerner cette problématique et agir efficacement et en temps réduit, telles que le recours au « gaz traceur », le « smart ball », l’intelligence artificielle, … D’autre part, la diversification des sources d’approvisionnement en eau potable doit être généralisée. En effet, le recours au dessalement de l’eau de mer dans les zones littorales doit être accéléré pour permettre de réorienter les ressources en eaux conventionnelles, vers les zones continentales. De même, la réutilisation des eaux usées épurées est un gisement important de ressources en eau dont la mise en œuvre doit être renforcée et accélérée. Enfin, en matière de généralisation de l’accès à l’eau potable en milieu rural, les efforts se poursuivent pour porter le taux actuel de 98,2% à 99,85%, à l’horizon 2035.
Challenge : Qu’en est-il de la dimension environnementale où l’ONEE apparait comme un acteur stratégique incontournable ?
Dans le cadre de l’exercice de ses missions de service public, l’ONEE mène une politique Qualité, Santé, Sécurité et environnement (QHSE) qui s’inscrit dans ses engagements en matière de Responsabilité Sociétale des Entreprises. Les sites industriels de l’Office sont exploités et entretenus selon les règles de l’art et suivant des consignes spécifiques assurant ainsi, une maîtrise de leurs impacts sur l’environnement.
Certains sites, réalisés avant la mise en application du nouveau cadre législatif et réglementaire relatif à la protection de l’environnement, sont en cours de réhabilitation et de rénovation pour améliorer leurs performances environnementales et renforcer leur système de monitoring. En vue de capitaliser sur sa profonde et longue expérience, l’Office renforce désormais sa politique environnementale par la mise en place d’un Système de Management Environnemental (SME), selon la norme internationale ISO 14001 dans ses sites de production et de transport.
Ces contributions déterminées au niveau national (NDC), touchent aussi bien la production, via le développement du mix énergétique favorisant les énergies renouvelables, que la maîtrise de la consommation, en promouvant l’efficacité énergétique et la rationalisation. Aussi, l’ONEE participe activement à des actions entreprises par le Département du Développement Durable du Ministre de la Transition Energétique et du Développement Durable pour la préparation des futurs mécanismes du marché carbone. L’ONEE participe également activement aux programmes portés par la Fondation Mohammed VI pour la Protection de l’Environnement (FM6E), présidée par Son Altesse Royale La Princesse LALLA HASNAA, notamment les programmes «Mers et Océans», «Air & Climat», et «Education au Développement».
Challenge : Récemment, l’ONEE a procédé à la remise en service des centrales à cycles combinés de Tahaddart et Ain Béni Mathar, après un arrêt qui a duré plus de 8 mois, suite à la non reconduction des contrats d’approvisionnement du gaz naturel via le GME. Comment l’ONEE a géré la satisfaction des besoins en énergie électrique de notre pays durant cette période et quels sont les efforts déployés qui ont permis la remise en service de ces centrales ?
Pour un gestionnaire du système électrique, le développement de la marge de réserve de la capacité de production et l’adoption du principe (N-1) pour le réseau électrique national constitue les principes fondamentaux de la sécurité d’alimentation du pays et la continuité du service public d’électricité. De même, l’évaluation du risque d’approvisionnement de nos centrales électriques en combustibles constitue une composante majeure de notre mission de planification du système électrique national et de garant de la marge de réserve. En effet, pour réduire le risque d’approvisionnement en combustible, les standards internationaux consistent à ne jamais considérer une technologie alternative utilisant le même combustible à risque de disponibilité.
En parallèle, l’ONEE, en coordination avec l’ONHYM, en tant qu’opérateur du système gazier national, et avec le Ministère de tutelle (MTEDD), a entrepris, dès janvier 2022, plusieurs négociations avec les fournisseurs potentiels de GNL à l’échelle internationale, pour assurer l’approvisionnement des centrales de Tahaddart et d’Aîn Béni Mathar en gaz naturel. Une première opération d’achat a pu être concrétisée en juin dernier, via le GME en flux inverse.