Abraaj se désengage de Kool Food
Après avoir fermé son bureau casablancais, le géant émirati du capital-investissement Abraaj sort en catastrophe du capital du confiseur marocain Kool Food !
En effet, Kantara Co IV, un fonds d’investissement géré par Abraaj, vient de céder sa participation de 40% dans le capital de cette PME qui, en quelques années d’existence seulement, s’était propulsée au top 3 du marché marocain de la confiserie et chocolaterie derrière Maghreb Industries et Michoc avant un retournement brutal à partir de 2015.
Une cession qui intervient alors que Kool Food frôle la faillite après trois années de déficits chroniques (dont une perte historique de près de 60 millions de DH en 2016), ce qui a enfoncé les fonds propres dans le rouge écarlate (-104 millions de DH). D’ailleurs, en redressement judiciaire depuis avril 2016, la société née en 2010 dans le sillage d’un partenariat entre entrepreneurs marocains avec industriels turcs, devra incessamment reconstituer ses fonds propres dans le cadre d’un plan de continuité d’activité sur la table du syndic désigné par le tribunal de commerce de Casablanca. Parallèlement à son désengagement total du capital à un prix au raz des pâquerettes (contre plusieurs dizaines de millions de DH à son arrivée en 2014), Kantara Co IV a également consenti de perdre une bonne partie de sa créance globale sur Kool Food qui totalisait 53 millions de DH (dont 21 millions de DH ont été purement abandonnés et 32 millions de DH cédés avec une décote significative).
Si peu de choses filtrent sur les raisons de la déconfiture du confiseur Kool Food ou sur son projet de sauvetage, il est d’ores et déjà acquis que la recapitalisation imparable à venir risque d’être assez douloureuse pour les associés historiques menés par Anas Lahlou, mais également pour les banquiers qui ont accompagné l’affaire et à leur tête la Banque Centrale Populaire qui y est exposée à plus de 30 millions de DH.
Rappelons qu’Abraaj qui gère actuellement plus de 10 milliards de dollars d’actifs (plus de 100 milliards de DH) avait pris pied au Maroc à l’occasion du rachat, en 2011, de la plateforme nord-africaine de capital-investissement d’Amundi (émanation des français Crédit Agricole et Société Générale).