« Ach Waqe3 » : l’actualité décryptée par Jamal Berraoui
« Ach Waqe3 » est l’une des émissions phares de MFM Radio traitant des faits saillants de l’actualité du jour. Elle est décryptée par le journaliste politique et économique Jamal Berraoui.
L’émission de ce vendredi 27 décembre 2019 aborde les thèmes suivants :
-Le magazine Challenge a publié ce vendredi un numéro double en kiosque jusqu’au 9 janvier prochain. Il traite des faits ayant marqué l’année 2019 et ce qui nous attend pour 2020. Cela va de l’amnistie fiscale accordée aux jeunes entrepreneurs ou bien aux entreprises en litige avec la CNSS et surtout le 20ème anniversaire de l’intronisation de SM le Roi Mohammed VI. C’est un grand travail rétrospectif avec un cap sur l’année 2020. Commentant le bilan, l’analyste de MFM relève que le Maroc a connu en deux décennies un ensemble de mutations comportant plusieurs choses très positives. On a réussi relativement à résoudre le problème des droits de l’Homme. On s’est mis d’accord à tourner la page du passé. La justice transitionnelle est une expérience unique au monde à telle enseigne que des pays comme La Tunisie veulent s’en inspirer et la dupliquer. On a quitté l’équation de la non – punition et de l’impunité.
Le Maroc ne pouvait pas demander la reddition des comptes en raison de la continuité de l’Etat. Pourtant, on a réussi à avancer avec des personnes comme feu Driss Benzekri et ses compagnons avec le lancement de l’Instance Equité et réconciliation (IER) qui nous a permis de tourner la page du passé et ouvrir un nouveau chapitre sans fractures ni fêlures au sein de la société marocaine, d’accorder davantage de droits à la femme marocaine et un plus grand rôle. Sur le plan économique, on a réalisé de grands projets d’infrastructures. Des réalisations qui ont vu le jour grâce au souverain et à mettre sur le compte de la monarchie. Jamal Berraoui rappelle que le Roi avait prononcé un discours en 2018 au parlement demandant qu’on prépare un nouveau modèle de développement. Il a par la suite créé une commission dont les membres représentent toutes les franges et les compétences du pays. Elle planche pour préparer en six mois un document du nouveau modèle qu’on discutera et qu’on s’appropriera. Il sera à même de permettre au Maroc de faire un nouveau bond en avant. Berraoui souligne que l’Histoire du Maroc n’a jamais été marquée par les ruptures mais plutôt des consensus, des accords et des équilibres avancés. On doit s’orienter vers la nouvelle étape tous et toutes unis pour le meilleur du pays.
-Les luttes à l’intérieur de l’université marocaine entre différentes factions estudiantines rivales sur fond de violence. Un communiqué de la direction générale de la police, que les forces de l’ordre de Meknès ont arrêté en flagrant délit 8 étudiants venant de Fès et saisi tout un arsenal d’armes blanches, des chaines et des gourdins, des cagoules, un véhicule pour assurer leur déplacement, etc., dans une chambre qu’ils louent au quartier Zitoune de la ville impériale. Ils sont soupçonnés de se préparer à perpétrer des attaques physiques contre une faction rivale dans le cadre d’un règlement de compte. L’analyste de MFM Radio est catégorique. De tels actes relèvent du terrorisme. Evoquant les années où il était étudiant, il a rappelé que des débats chauds et véhéments avaient lieu dans les enceintes universitaires entre factions rivales, allant parfois jusqu’à en venir aux mains mais il n’y a jamais eu de recours aux armes blanches et autres. Berraoui note que les problèmes au sein des universités aujourd’hui, proviennent du fait que le Maroc a perdu l’Union nationales des étudiants du Maroc (UNEM) qui a formé et fourni des cadres au pays. Il y avait des luttes idéologiques, dans les discours et les dérapages d’affrontement n’étaient pas un pain quotidien mais arrivaient de temps à autre lors des assemblées générales dans les amphithéâtres et les rassemblements. L’UNEM assumait son rôle d’encadreur des étudiants. Aujourd’hui, on a affaire à ce qu’on appelle les étudiants « qaediyine » ou « de base » qui au départ appartenaient au mouvement « Ilal Amam » (En avant), avec un encadrement politique. Aujourd’hui, on ne sait plus qui les dirige. On a d’autres factions d’étudiants à Marrakech et Agadir qui roulent pour le mouvement séparatiste du Polisario et d’autres de mouvance islamiste. Toutes ces sensibilités se trouvent dans la société marocaine et il n’y a aucun problème à en discuter. Mais qu’on arrive aux agressions armées avec parfois mort d’étudiants, on ne peut parler que d’actes terroristes. Berraoui souligne que la cellule de Meknès est sans appel une faction terroriste. Ces formes de violence dans les universités et facultés marocaines ont éloigné les étudiants de tout engagement. Aujourd’hui, point de débats politiques dans ces établissements mais une guéguerre entre quatre factions qui prennent en otage l’université marocaine. L’enceinte universitaire était un lieu de débats, d’échanges et de discussions entre les étudiants ou bien avec leurs professeurs. Aujourd’hui, malheureusement, on l’a transformé en arène d’affrontements.
-La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a mis en garde Bank Al-Maghrib contre le risque imminent de fraudes monétiques connues sous le nom de « Skimming ». Il s’agit d’une fraude à la carte bancaire qu’on traduit par écrémage. C’est une méthode de cyber arnaque connue à l’échelle mondiale. Elle cible les guichets pour écumer les données bancaires et d’identité de la clientèle. La Banque centrale a répercuté l’information sur toutes les banques du royaume pour prendre leurs précautions. Pour l’analyste, cette fraude sévit dans le monde entier. La solution réside dans ce qu’a recommandé le patron de la BAM, Abdellatif Jouahri, aux banques pour sécuriser leurs sièges et leurs agences surtout que les arnaqueurs s’équipent de matériel de pointe de dernière génération. C’est un problème qui relève de la sécurité nationale et du développement économique à l’heure des transactions instantanées. Berraoui salue la transparence et la célérité de la DGSN et de Bank-Al Maghrib dans le traitement de l’alerte.
-Le ministère de la Santé marocain a lancé, le jeudi 26 décembre, une initiative pour la prise en charge gratuite des enfants de moins de 5 ans souffrant d’un cancer et sans couverture médicale dans le cadre de l’assurance maladie obligatoire. Il précise dans un communiqué que ladite initiative s’inscrit notamment dans le cadre des directives royales visant à harmoniser les textes législatifs nationaux avec les chartes internationales des droits de l’enfant. L’analyste de MFM Radio juge l’initiative de bonne tout en faisant remarquer que les assurances et mutuelles publiques ne suffisent pas. Il fait remarquer aussi que nous avons entre six millions et huit millions de citoyens qui sont en dehors du circuit économique et social. Ils doivent aussi bénéficier de la gratuité des soins. Que faire des personnes âgées sans retraites ni couverture sociale ? S’interroge Berraoui.
Carte blanche : Jamal Berraoui la consacre à ce qu’il appelle la culture de la mort qui fait partie de la vie ! Il relève qu’au Maroc, nous avons des aspects et comportements qui prêtent à interrogation. Lors d’un décès, on assiste à des scènes de cris et d’hystérie. Ce ne sont pas les meilleurs moyens pour exprimer sa peine pour la perte d’un être cher. Jamal relate la mort de sa voisine. Il a assisté à de belles scènes. La famille a fait appel à des Mounchidates. Elles ont chanté du Madih. On a pu écouter des chants spirituels et mystiques sans cris ni larmes. Tout s’est passé d’une manière sereine et apaisée. L’analyste note que cette pratique est plus proche de l’Islam.
« Ach Waqe3 » est une émission incontournable. Elle est diffusée sur les ondes de MFM Radio du lundi au jeudi à partir de 12h30 et le vendredi de 12h à 13h et est rediffusée les mêmes jours à 19h30.