« Ach Waqe3 » : l’actualité décryptée par Jamal Berraoui
« Ach Waqe3 » est l’une des émissions phares de MFM Radio traitant des faits saillants de l’actualité du jour. Elle est décryptée par le journaliste politique et économique Jamal Berraoui.
L’émission de ce jeudi 2 janvier 2020 traite des sujets suivants :
-Prolongement de deux ans du délai de renouvellement du parc des petits et grands taxis. Le ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, Noureddine Boutayeb, a annoncé, mardi devant la chambre des conseillers qu’une enveloppe de deux milliards de dirhams sera consacrée à cette opération. Mustapha Chaoune, secrétaire général du Syndicat marocain des professionnels du transport (SMPT), a souligné dans une déclaration à MFM Radio que cela rentre dans le cadre de la fin de cette opération. Cette dernière a commencé en 2010 pour la première catégorie et en 2014 pour la deuxième. Le prolongement signifie que l’opération n’a pas donné les fruits escomptés en raison de plusieurs facteurs et en particulier la complexité de la procédure et des conditions pour en bénéficier. Il relève à ce niveau les relations tendues entre les propriétaires des agréments et les chauffeurs de taxis. Le renouvellement du parc est dicté par l’impératif d’un service de qualité pour lutter contre l’impact sur l’environnement et la qualité de vie de véhicules qui devraient aller à la casse, affirme Chaoune en appelant le gouvernement à assurer le suivi de cette opération qui, il espère, mettra un terme au casse-tête des agréments et contribuera à l’horizon 2021, au renouvellement de près de 95% du parc. Jamal Berraoui trouve qu’au départ l’idée du renouvellement du parc des taxis avec l’appui de l’Etat était excellente. Mais malheureusement, encore une fois, on traîne les pieds avec une politique de colmatage. L’analyste de MFM Radio fait remarquer que le problème ne réside pas dans la vétusté du parc mais dans l’organisation dans son ensemble qui a coulé une bielle et doit être réparée. Il revient sur le métier du taxi driver en rappelant que jusqu’aux années 1970, le chauffeur de taxi respectait les termes du contrat de confiance. Il était toujours propre, bien habillé, bien rasé mais à partir de 1973 et la crise du pétrole qui a frappé le monde avec la hausse des prix du baril, le secteur a commencé à faire face à des problèmes dans les grandes villes et en particulier à Casablanca. Et pour que les prix de la course n’augmentent pas et pour aider le chauffeur à améliorer sa recette, on lui a donné le droit de prendre plus qu’un client à la fois. On lui a octroyé le droit au « racolage » alors que dans d’autres pays, il est strictement interdit pour la simple raison qu’ils ne souffrent pas du problème du transport public contrairement au Maroc où les taxis qu’on présente comme alternative pour résoudre cet épineux problème et on est entré dans un cercle infernal. Benkirane n’a pas tenu ses promesses à l’égard de la profession. Par ailleurs, des pratiques de certains chauffeurs de taxis qui veulent les courses à la carte ternissent de plus en plus l’image. Autre problème, celui de l’agrément. Aujourd’hui, on loue l’agrément à 50.000 dirhams. Certains constituent de véritables « sociétés » gérant parfois plus de 100 taxis sans payer les taxes. La majorité des chauffeurs ne veulent plus être l’otage du propriétaire de l’agrément. Ils préfèrent devenir leurs propres patrons surtout que l’agrément est devenu un héritage de père en fils. La dispute entre « héritiers de l’agrément » arrive souvent aux tribunaux. Berraoui dénonce l’informel et la rente de l’agrément et rend l’Etat responsable de cette anarchie.
-La crise du transport urbain à Kénitra sera résolue par voie légale, déclaration faite à l’agence de presse MAP par le premier vice-président de la commune de Kénitra, chargé du transport urbain, Rachid Belamkissia : « La situation délicate du transport urbain par bus dans la ville de Kénitra va être résolue par voie légale et de manière à répondre aux attentes et aux besoins des citoyens, que nous appelons à davantage de patience ». Il a ajouté que depuis dix jours, plus aucun bus n’est en circulation à Kénitra, soulignant que cette situation, qui laisse à désirer, nécessite du temps et de la patience pour la résoudre. « Cette situation catastrophique et surprenante nous a incité à faire appel à des minibus pour gérer cette crise », a-t-il fait savoir.
« Nous n’avons toujours pas résilié le contrat avec la société de transport, contrairement aux rumeurs qui circulent dans la ville et sur les réseaux sociaux. Nous attendons le procès-verbal du ministère de l’Intérieur », a-t-il confié. Selon lui, le premier problème qui se pose dans le cadre de la crise des bus à Kénitra est le non-respect par la société de transport des clauses du contrat avec la commune. « Depuis près de trois ans, la société ne respecte plus ni le cahier de charges, ni le cautionnement ni les lignes. L’analyste de MFM Radio estime qu’on est en présence d’une gestion calamiteuse de la part du conseil de la ville. Et de s’interroger : Pourquoi ce responsable sort aujourd’hui de son silence alors que le problème dure depuis 3 ans et ose demander aux citoyens de s’armer de patience ? Les habitants sont condamnés à subir chaque jour le calvaire de se débrouiller pour aller au travail, à l’école, à l’usine, etc. Ce sont les citoyens et les entreprises qui paient les frais de cette irresponsabilité. Ces responsables ont été élus par les citoyens sur la base de l’amélioration des services de base fournis aux citoyens. Il est grand temps de faire le bilan et revoir la politique de la gestion déléguée. Les dérapages et les scandales sont les maîtres-mots et maux. Politiquement, les élus sont tenus pour responsables. On nous a fait croire que la gestion par les privés avec la gestion déléguée est meilleure que du secteur public. Aujourd’hui, les résultats parlent d’eux-mêmes. Le transport est un secteur névralgique et stratégique pour l’économie nationale. Il est grand temps d’ouvrir un véritable débat et trouver les solutions radicales pour en finir avec l’anarchie et la gabegie, souligne Berraoui. Il accable par la même occasion les responsables qui gèrent Casablanca pour leur manque de communication, les informations erronées et l’opacité enveloppant le dossier d’Alsa. Où en est le contrat ? Pourquoi l’absence de communication ? Interpelle l’analyste de MFM Radio qui exige de la clarté. Il est également revenu sur le dossier de la Corniche de Safi qui fait couler beaucoup d’encre depuis quelque temps. Safi est une ville délaissée depuis les années 1960. Le dossier de la Corniche. L’OCP et autres établissements ont contribué à l’édification de la Corniche en investissant des sommes colossales avec un résultat quasi nul à la clé. Il faudra dépêcher une délégation d’inspection et d’experts pour démêler les dysfonctionnements. Il faut appliquer la reddition des comptes, conclut Berraoui.
-L’Union nationale des associations œuvrant dans le domaine du handicap mental (UNAHM) a critiqué le gouvernent qui continue à ignorer depuis 2012 les souffrances des enfants à besoins spécifiques et les handicapés mentaux et sans s’occuper de leurs problèmes et améliorer leurs conditions de vie. Ali Redouane, vice-président de l’UNHAM, a souligné que plus de 4.000 familles marocaines ont en charge des enfants souffrant de handicap mental et le gouvernement et le ministère de tutelle refusent d’ouvrir le dialogue ou apporter ne serait-ce qu’un soutien moral. L’analyste de MFM Radio juge qu’il s’agit d’un épineux problème. Les enfants à besoins spécifiques ont besoin de prise en charge dès leurs bas âges si on veut leur donner une chance dans la vie. Les soins coûtent très cher. Berraoui donne l’exemple de l’orthophonie. Un enfant à besoin de deux séances par semaine qui reviennent 750 dirhams et la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS) ne rembourse que 50 dirhams par séance. Aller à l’hôpital est un calvaire en l’absence de personnel médical suffisant. C’est un problème qu’il faut résoudre surtout pour les familles démunies et ne disposant d’aucune assurance ou couverture sociale. Le deuxième problème a trait à leur scolarisation pour leur intégration dans la société alors qu’on les exclut dès le départ. Exclusion qui commence au départ au sein de la famille. Qu’est ce qui dérange les enseignants d’avoir dans leurs classes un petit nombre d’handicapés ? demande Berraoui. Au Maroc, Le Roi Mohammed VI est très sensible à ce dossier mais les responsables ne suivent pas alors qu’ils doivent appliquer les instructions et assurer le suivi.
-Mohamed Cheikh Biadillah a annoncé en exclusivité au site le 360 sa candidature pour briguer le poste de secrétaire général du Parti Authenticité et Modernité (PAM). «J’ai décidé de me porter officiellement candidat à la tête du PAM, lors de la réunion de la commission préparatoire du 4e congrès, qui aura lieu le samedi 4 janvier à Rabat. Et d’ajouter : « Suite à la crise qu’a connu le parti, j’ai décidé, a ajouté Mohamed Cheikh Biadillah, de présenter ma candidature pour répondre aux demandes insistantes que m’ont adressées de nombreux dirigeants, cadres et militants du parti ». Jamal Berraoui rappelle d’abord que Biadillah était le premier à occuper le poste de secrétaire général lors de la création du PAM. Il a la particularité et contrairement à d’autres, de ne pas être un polémiste. C’est un homme de consensus et de dialogue et a l’expérience de gérer les désaccords de par son expérience personnelle et son parcours politique. Il est l’homme de la situation et peut être utile pour le PAM. Ses qualités d’intégrité et de probité plaident pour lui, estime l’analyste.
Carte blanche : Jamal Berraoui la consacre aux cliniques tout en assumant sa responsabilité. On parle beaucoup mais rien de concret à la sortie. Zouhair Chorfi, secrétaire général du ministère de l’Economie et des Finances, avait épinglé la question des cliniques dans son intervention lors des assises de la fiscalité tenues, en mai dernier à Marrakech. Position qui a soulevé un tollé au parlement, au sein du gouvernement mais rien n’a changé depuis. Berraoui évoque une expérience familiale personnelle vécue à la clinique d’Anoual de Casablanca qui avait une bonne réputation avant de changer de propriétaire. Preuve à l’appui, il évoque le cas de sa femme qui avait conduit à cette clinique, mercredi 1er janvier, sa mère âgée suite à un malaise en raison d’une santé fragile. On lui a fait passer un scanner que l’épouse de Berraoui a payé. Le médecin lui a notifié que la vieille dame à besoin d’analyses supplémentaires à faire le lendemain. Pour lui épargner les tracas des allers-retours, elle demande une chambre pour la maman. Là les choses se corsent. On lui demande de payer non pas par chèque mais en monnaie sonnante et trébuchante et sans reçu la somme de 5.000 dirhams (Excusez du peu) ! L’épouse de Berraoui s’est trouvée dans l’obligation de ramener sa mère chez elle. Pour Jamal Berraoui, on est toujours sous l’emprise du marché noir et des pratiques inhumaines. Il repose la question de l’évasion fiscale des patrons des cliniques estimant qu’il est urgent que l’Etat réagisse pour mettre de l’ordre dans un secteur malade de ses pratiques et qui a longtemps sévi dans l’impunité.
« Ach Waqe3 » est une émission incontournable. Elle est diffusée sur les ondes de MFM Radio du lundi au jeudi, à partir de 12h30 et le vendredi de 12h à 13h et est rediffusée les mêmes jours à 19h30.