« Ach Waqe3 » : l’actualité décryptée par Jamal Berraoui
« Ach Waqe3 » est l’une des émissions phares de MFM Radio traitant des faits saillants de l’actualité du jour. Elle est décryptée par le journaliste politique et économique Jamal Berraoui.
Dans l’émission de ce lundi 13 janvier 2020, le débat porte sur sept sujets:
-Hesspress rapporte que des groupes parlementaires de la majorité à la Chambre des représentants demandent d’élargir le registre des sanctions alternatives contenues dans le projet de loi pénale, pour inclure le retrait du passeport, du permis de conduire, en plus du reste des sanctions alternatives proposées par le gouvernement. Ledit projet prévoit d’ajouter des amendements, pour la première fois, des peines alternatives pour lutter contre le phénomène de la surpopulation carcérale dans les institutions pénitentiaires du royaume, avec en particulier le travail pour l’utilité publique, l’amende journalière, la restriction de certains droits ou l’imposition de mesures de contrôle, de réparation ou de réadaptation. Ils proposent également la formation à la citoyenneté, la mise sous contrôle électronique fixe ou mobile, le retrait du passeport et du permis pour une période donnée. Les groupes parlementaires réclament aussi plus de sévérité contre les auteurs de délits sexuels contre des mineurs. Ils réclament que la peine d’emprisonnement proposée soit portée de cinq à dix ans pour devenir de 10 à 15 ans, à l’encontre de toute personne pour viol sans violence, ou tentative d’attentat à la pudeur sur un mineur de moins de dix-huit ans, une personne handicapée ou connue pour ses faibles facultés mentales.
L’analyste de MFM Radio a toujours réclamé d’alourdir les peines contre les violeurs et conteste l’usage de l’expression viol sans violence comme si un gamin ou une gamine de sept ans est capable de se défendre ou en âge de choisir ses relations sexuels. C’est de la folie, souligne Berraoui en ajoutant qu’on doit mettre sur le même pied d’égalité le viol que le meurtre comme c’est le cas dans d’autres pays. On doit apprendre à nos enfants au sein de la famille et à l’école de se prémunir contre ces fléaux. Pour ce qui est des peines alternatives, il ne faut pas qu’elles soient motivées par le souci de réduire la pression de la surpopulation carcérale. Elles doivent servir à la réinsertion des condamnés dans la société.
-Récemment, un certain nombre de pays africains ont ouvert des consulats dans les provinces du Sud. Le tissu associatif de la ville de Dakhla a salué dans un communiqué cette opération en soulignant que l’inauguration de consulats de la Côte d’Ivoire et des îles Comores à Laâyoune et celui de la Gambie à Dakhla, constitue un événement diplomatique de premier plan, consolidant la position constante et immuable de la justesse et de la légitimité du Maroc dans ses provinces du Sud. Le communiqué ajoute que l’ouverture de ces représentations diplomatiques est une reconnaissance officielle et franche de l’unité et de la marocanité du Sahara et au plan de l’autonomie proposé par le royaume comme unique solution à un conflit artificiel qui n’a que trop duré.
Berraoui relève d’abord que la position de ces pays est avec le Maroc ; ils soutiennent le royaume sur ce dossier. Quant à l’ouverture de tels consulats, ce n’est pas un cadeau. Il existe des raisons objectives qui résident dans le fait que de nombreux ressortissants de ces pays immigrent et s’arrêtent dans les provinces du sud. Par conséquent, l’ouverture est motivée par les besoins de ces citoyens en termes de prestations consulaires. Par ailleurs, et sur le plan politique, l’analyste de MFM Radio appelle les Marocains à ne pas tomber dans les filets de la propagande et de la manipulation des médias algériens surtout que le dossier du Sahara marocain est dans la bonne direction d’autant plus qu’on est sur nos terres et dans notre droit inaliénable, souligne Jamal Berraoui en ajoutant que l’Afrique a compris que le conflit est artificiel. Reste à savoir si on continue avec ce dossier factice en oubliant un dossier des plus brûlants, celui terrorisme au Sahel et au Sahara. Le président français Emmanuel Macron a réuni autour de lui, ce lundi, dans la ville de Pau, un sommet avec les dirigeants du G5 Sahel (Tchad, du Niger, du Burkina Faso, du Mali, et de la Mauritanie) pour débattre de la lutte antiterrorisme, la participation de la France avec son opération Barkhane et la demande de certains peuples de région le départ des troupes françaises. Mais si l’armée française quitte, c’est le mouvement terroriste de Daech qui fera son entrée à Bamako, prévient l’analyste. Il souligne qu’avec un ensemble de mutations et de défis que connait le continent, les dirigeants africains trouvent que le conflit artificiel du Sahara est dépassé et n’a plus sa raison d’être sur leurs agendas.
-Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a demandé, dans un communiqué, la poursuite de l’activité commerciale et la circulation des personnes au poste-frontière de Guergarat et à s’abstenir de toute action susceptible de modifier le statu quo de la bande tampon et ce, en référence aux tentatives du polisario de perturber le bon déroulement du rallye international L’Africa Eco Race et de son passage du Maroc vers la Mauritanie. Guterres a également exprimé sa préoccupation de l’augmentation des tensions. Jamal Berraoui rappelle qu’au sujet de la zone tampon, le Maroc avait pris la décision d’édifier un mur mobile et de laisser ce poste-frontière en tenant compte de nos concitoyens sahraouis qui sont à l’origine des nomades mais avec le déclenchement de la guerre, ils se sont sédentarisés. De là à ce que le polisario parle de Guergarat comme étant un territoire libéré, ce n’est qu’un fantasme. La véritable raison de ce remue- ménage est la manne de l’argent que tire les « dirigeants » de ce mouvement séparatiste de la contrebande, du trafic d’armes, de drogue et d’êtres humains. Guterres qui a une longue expérience et connaît les tenants et aboutissants de ce dossier, sait parfaitement que le polisario est dans une position délicate surtout que l’Algérie se débat dans ses propres problèmes, l’érosion de ses soutiens et reconnaissances par de nombreux pays, qu’il est aux abois et se comporte comme un chien affamé, prêt à mordre par tous les moyens pour attirer l’attention. Il faut s’attendre à tout de ce mouvement aux abois, conclut l’analyste de MFM Radio.
-Le Maroc célèbre ce lundi 13 janvier le nouvel an amazigh (Yennayer) 2970. A cette occasion, le quotidien Al Ahdhath Al Maghribia publie un article dans lequel il rapporte les propos du militant amazigh Ahmed Arehmouch lors de sa participation à cette célébration organisée par le Rassemblement national des indépendants (RNI) avec la tenue de la deuxième édition d’Aza Forum. Il a appelé toutes les composantes et militants associatifs amazighs à trancher cette question et à s’insérer dans l’action politique de l’intérieur des institutions de l’Etat surtout que le militantisme associatif a largement rempli son rôle. Il a insisté sur le fait que l’Etat offre une grande occasion au mouvement amazigh pour adhérer dans la responsabilité collective. Or, force est de constater que cette adhésion reste faible soulignant que la balle de l’institutionnalisation de l’amazighité est désormais dans le camp de ses défenseurs. L’analyste de MFM Radio estime d’abord que le Maroc est une terre amazigh, donnant raison à Arehmouch. Nombreux sont les Marocains qui sont convaincus de l’identité plurielle du Maroc. Les activistes amazighs doivent s’activer politiquement au sein des partis et sortir de leur spécificité. Cette question ne doit pas nous diviser, insiste Berraoui. On doit revisiter notre histoire du temps de Rome. Les Amazighs étaient des acteurs. Un ingénieur agronome français rencontré au Portugal, reconnait le génie amazigh dans l’exploitation de l’eau, sa gestion et leurs techniques millénaires. L’amazigh est une longue nationale mais on n’a pas réussi son enseignement dans les écoles et lycées, regrette l’analyste.
-Suite aux déclarations controversées du ministre de la Culture, la semaine dernière, de nombreux hommes de théâtre et artistes ont exprimé leur étonnement et colère. De son côté, le syndicat marocain des professionnels des arts dramatiques a exprimé via un communique son étonnement de la sortie médiatique du ministre. MFM radio a recueilli la réaction et la position de Bousarhane Zitouni, secrétaire général de la Fédération marocaine des troupes de théâtre professionnel. Il a souligné que la déclaration du ministre de la Culture au parlement est choquante et ne se base pas sur la réalité au sujet des subventions accordées aux troupes. La décision est du ressort du ministère et de sa commission quant aux choix des pièces théâtrales. Par conséquent, il est responsable des pièces de mauvaise qualité qu’on présente au public et bien qu’elles soient peu nombreuses. Il précise que le ministre n’a consulté personne avant sa sortie médiatique et appelle à des décisions concertées.
Berraoui partage le point de vue de Bousarhane Zitouni relevant que le ministre de la culture aurait dû consulter les intéressés avant de porter des jugements et faire le procès de tout un secteur sur la base de quelques cas isolés. C’est la faute du ministère et les subventions se passent par relations. On doit comprendre que les subventions ne doivent pas être accordées pour faire plaisir et contenter tout le monde. Avant, on allait au théâtre ou on regarde les pièces à la télévision nationale. C’est un mensonge que de dire qu’il n’y a pas de public qui aime le quatrième art pour remplir les salles. On réussira le jour où les politiques concertent avant de donner des déclarations blessantes et démoralisantes alors que les professionnels et leurs troupes remportent de grands prix à l’international et les compétences marocaines sont très demandées pour enseigner dans les universités et centres à l’étranger. Quand on parle d’une subvention de l’ordre de 150.000 à 200.000 dirhams, ce n’est même pas suffisant pour faire le décor d’une pièce, note l’analyste de MFM Radio.
-Le quotidien Al Bayane écrit que la campagne agricole au titre de 2019-2020 serait pratiquement compromise en raison du grand retard enregistré dans la pluviométrie et la vague de froid qui sévit. Les agriculteurs subissent de plein fouet et pour la deuxième année consécutive une sécheresse avec toutes les conséquences. Jamal Berraoui fait remarquer que la météo est une véritable science. On nous a informés dès octobre que les prévisions ne prévoient pas de pluies cette année mais qu’il y aurait des précipitations qui pourraient générer des inondations. Et malgré cela, on a établi la loi de Finances 2020 sur la base d’une récolte céréalière de 60 millions de quintaux par hectares. Or la campagne est compromise. Il faudra attendre jusqu’au moins de juin pour faire le bilan. En attendant, on pousse à l’exode rural et le taux de croissance risque d’être en dessous des attentes de 3%.
Carte blanche : Jamal Berraoui la consacre à la Palestine. Le gouvernement israélien a décidé d’autoriser au cours de la prochaine décennie l’installation de deux millions de colons en Cisjordanie. Une judaïsation galopante des territoires palestiniens occupés sous le silence assourdissant des Arabes et de la communauté internationale. Le peuple palestinien y fait face seul. La politique d’occupation israélienne se base sur le fait accompli, aidée par l’administration américaine et Donald Trump. Ce dernier a tout offert à Israël. Si les gens ne comprennent pas qu’Israël est une plaie, un Etat arrogant, les peuples humiliés seront poussés au désespoir et par conséquent, le retour à la vague des attentats et du terrorisme ne sera pas à exclure. La cause palestinienne était la première cause des peuples de la région. Les politiques, les médias et les intellectuels doivent se rappeler et rappeler que la cause palestinienne est une cause juste.
« Ach Waqe3 » est une émission incontournable. Elle est diffusée sur les ondes de MFM Radio du lundi au jeudi à partir de 12h30 et le vendredi de 12h à 13h et rediffusée les mêmes jours à 19h30.