« Ach Waqe3 » : l’actualité décryptée par Jamal Berraoui
« Ach Waqe3 » est l’une des émissions phares de MFM Radio traitant des faits saillants de l’actualité du jour. Elle est décryptée par le journaliste politique et économique Jamal Berraoui.
Au cours de l’émission de ce jeudi 16 janvier 2020, le débat porte sur huit sujets:
– SM le Roi Mohammed VI, Amir Al-Mouminine, a visité mercredi «Bayt Dakira», à l’ancienne médina d’Essaouira. Il s’agit d’un espace spirituel et patrimonial de préservation et de valorisation de la mémoire judéo-marocaine, unique en son genre au sud de la Méditerranée et en terre d’Islam. La visite du Souverain à cet édifice traduit l’intérêt particulier qu’accorde SM le Roi, Amir Al-Mouminine, au patrimoine culturel de la communauté juive marocaine. L’analyste de MFM Radio note que les gens doivent savoir que le judaïsme existait au Maroc avant l’Islam contrairement à certains qui pensent que le judaïsme est arrivé avec les Andalous. Autre particularité, le Maroc est l’un des rares pays au monde où les juifs marocains habitaient la campagne et les montagnes et non pas la médina. D’ailleurs il existe un site de musique où l’on peut voir les juifs marocains en Israël danser Ahwach. Notre constitution est claire sur ce sujet. Le judaïsme est l’un des affluents de notre identité. Lorsqu’on sauvegarde un affluent, on ne préserve pas un élément mais notre mémoire collective. La présence juive dans le Royaume remonte à plusieurs siècles, par conséquent, elle a légué tout un patrimoine dans divers domaines allant de l’habit à la gastronomie en passant par la musique et l’architecture, même si la communauté aujourd’hui compte près de 3500 personnes. C’est positif que l’Etat marocain pense à la préservation de cet affluent. Les gens doivent savoir que le Roi est Amir Al-Mouminine. Cela couvre les trois religions et tous les croyants sans exclusion. Le Maroc est fier de son identité plurielle.
– Le quotidien Al Ittihad al Ichtiraki rapporte que le prestigieux magazine médical britannique « British Medical Journal » a publié un article consacré à l’immigration des médecins et techniciens de la santé marocains vers d’autres pays . Il souligne que cette vague se poursuit avec toutes ses conséquences sur le Royaume. La publication relève que cette hémorragie des cerveaux coûte au pays entre 0.10% et 0.25% de son produit intérieur brut (PIB), soit entre 1.1 milliard et 2.67 milliards de DH, sans oublier les répercussions sur le secteur de la santé du Royaume et ses conséquences sur la santé des Marocains. L’analyste de MFM Radio fait observer que ce dossier ne date pas d’aujourd’hui et concerne tous les métiers. Il espère que ce problème relayé par le quotidien de l’USFP incitera son groupe parlementaire à le soumettre aux élus de la nation pour débat. Berraoui fait remarquer qu’on a certes un déficit, mais le problème réside dans le fait qu’on ne fixe pas une politique publique sur la base des besoins du pays, mais en fonction de l’argent dont dispose l’Etat. Les grandes villes sont largement couvertes par les médecins de libre pratique mais tant qu’on n’a pas résolu les problèmes d’infrastructures de base dans le monde rural pour attirer et encourager les médecins à s’y installer, le gâchis continuera. C’est un paradoxe, on exporte des médecins alors qu’on souffre d’un déficit dans les campagnes et villages. Il nous faut une politique publique bien claire dans la formation des médecins en contrepartie d’un engagement ferme des diplômés de servir pendant un nombre d’années dans les coins isolés et reculés du Royaume à condition de leur assurer les conditions idoines pour leur installation, relève Jamal Berraoui. Il rappelle que la fuite des cerveaux marocains touche tous les secteurs parce qu’on n’a pas su les retenir.
– Le site TelQuel en arabe nous apprend que le parti de l’Istiqlal réclame dans ses amendements soumis et relatifs au projet de loi pénale d’alourdir les peines pour les auteurs du crime d’enrichissement illicite en ajoutant des sanctions privatives de liberté. Le texte initial prévoit une amende de 100.000 à un million de DH contre toute personne tenue de déclarer des biens conformément à la législation en vigueur. L’analyste de MFM Radio pense que le parti de l’Istiqlal a tout à fait raison. Ceux qui sont tenus par les déclarations assument des responsabilités publiques au sein de l’Etat et doivent rendre des comptes. Il s’interroge pourquoi on condamne à la prison une personne qui émet un chèque sans provision pour une petite somme et on dispense de la peine celui ou celle qui vole l’Etat ? S’interroge Berraoui.
– Le quotidien Al Alam nous apprend que suite au rapport parlementaire sur les femmes-mulets et la contrebande vivrière et la recommandation d’établir une zone franche à Fnideq, le gouvernement a commencé à travailler sur le dossier et à prendre les mesures et décisions en soumettant le projet aux divers ministères concernés par ce projet, en transférant les activités commerciales de Sebta vers la nouvelle zone franche. Une superficie de 140 hectares sera mobilisée pour sa réalisation, ce qui donnera un coup salvateur au développement de la région. Pour Berraoui, c’est une bonne idée de constituer le début de la solution du problème. Les gens auront un espace, surtout qu’ils ont vécu pendant 30 ans de la contrebande et du trafic du haschich, faute d’investissements publics. À Fnideq, 90% des produits vendus sur le marché aujourd’hui proviennent de la contrebande. Avec une zone franche, on régularisera l’informel et on luttera contre la contrebande. L’État récupérera des taxes et tout se fera dans les règles et le respect de la loi et tout le monde trouvera son compte.
– Le Maroc et la Turquie se sont mis finalement d’accord mercredi à Rabat pour revoir les conditions de leur Accord de libre-échange actuel en se prononçant dans une déclaration commune pour un commerce “plus équilibré, plus important et de bonne qualité”. Cette déclaration est intervenue en marge de la 5ème session du comité mixte de suivi de l’Accord de libre-échange. Jamal Berraoui juge que ce sont des déclarations d’intentions et demande qu’on nous explique au juste de quoi il s’agit. Tout est question d’intérêts. Il relève par ailleurs l’existence d’outils et de professionnels, mais se demande ce que font les responsables des Chambres de commerce marocains pour ne pas aller démarcher les investisseurs et les capitaux étrangers. Ce n’est pas le rôle d’un ministre de porter à chaque fois la casquette d’un démarcheur. Le ministère joue son rôle d’encadrement et balise la voie. Il est du devoir des professionnels et hommes d’affaires de prendre le relais et d’appliquer sur le terrain la diplomatie économique. La presse économique marocaine est appelée également à jouer son rôle pour ramener l’information économique avec des reportages et des dossiers sur les pays cibles dans un souci de veille, conclut l’analyste de MFM Radio.
– Ikea Maroc demande dans un communiqué le rappel des gobelets de voyage Troligtvis portant la mention « Made in India » en raison de la présence de substances chimiques dépassant les limites autorisées. Il exhorte ses clients possédant ce gobelet de le ramener en magasin où il leur sera remboursé intégralement sans présentation du ticket d’achat. Pour l’analyste de MFM, cette information doit être largement partagée. L’ONSSA travaille beaucoup en dépit des contraintes et le manque de ressources humaines. Le citoyen est aussi responsable de sa santé. La culture du consommateur averti nous manque.
– Les habitants du bidonville « Kariane central » ont organisé des rassemblements pour protester contre le retard dans leur recasement depuis 2016. Sur 100 familles concernées, seules une vingtaine ont bénéficié de ce programme. Un habitant lésé, Redouane Haidara, proteste au micro de MFM Radio contre le retard enregistré par les autorités pour les reloger et réclame plus d’un logement, car sa famille est composée de 13 personnes. Ils habitent tous sous le même toit. Pour Berraoui, cela pose le problème de crédibilité de l’institution qui doit tenir parole et honorer ses engagements. Il remarque toutefois que Redouane dit qu’ils habitent à 13 dans une baraque et refuse qu’ils habitent dans un appartement. C’est une excuse irrecevable. L’octroi s’est fait sur la base d’un recensement. L’analyste demande la promulgation d’une loi claire et précise et ne pas laisser les ministères de l’Intérieur et de l’Habitat affronter seuls ce casse-tête de l’éradication des bidonvilles.
Carte blanche : Jamal Berraoui parle de la grippe sans jouer au médecin mais saison de la grippe oblige, surtout qu’il a chopé une influenza qui dure depuis 15 jours. Il demande à distinguer entre grippe, influenza et rhume. Ce dernier est généralement passager. Il relève que les antibiotiques ne peuvent rien contre l’influenza. Il préconise le recours aux remèdes de grand-mère, de prendre son mal en patience, et de protéger les membres de sa famille en portant un masque pour ne pas les contaminer. Le vaccin peut aider aussi. Il fait observer qu’en France, le ministère de la Santé et les médias sont fortement mobilisés pour sensibiliser les citoyens à travers des conseils pour éviter la contagion. Berraoui se demande où est passé le ministère de la Santé marocain pour informer les citoyens et leur prodiguer conseils et mesures de précaution à prendre. Il fait appel au ministre de la Santé pour lancer une campagne de sensibilisation.
« Ach Waqe3 » est une émission incontournable. Elle est diffusée sur les ondes de MFM Radio du lundi au jeudi à partir de 12h30 et le vendredi de 12h à 13h et rediffusée les mêmes jours à 19h30.