« Ach Waqe3 » : l’actualité décryptée par Jamal Berraoui
« Ach Waqe3 » est l’une des émissions phares de MFM Radio traitant des faits saillants de l’actualité du jour. Elle est décryptée par le journaliste politique et économique Jamal Berraoui.
Dans l’émission de ce mardi 28 janvier, le débat porte sur les sujets suivants :
–Le premier président de la Cour des comptes Driss Jettou a relevé que la gestion du régime de l’Assurance maladie Obligatoire (AMO) pâtit d’un ensemble de dysfonctionnements relatifs à la gouvernance et à la couverture des dépenses de soins. Dans un exposé devant les deux Chambres du Parlement sur les activités des juridictions financières au titre de l’année 2018, Jettou a expliqué que les deux missions menées par la Cour au niveau des deux Caisses qui assurent la gestion de l’AMO ont relevé que ce régime « a accusé des délais très longs pour la concrétisation de l’ensemble de ses composantes, outre un ensemble de dysfonctionnements relatifs à la gouvernance, à la couverture des dépenses de soins et à l’équilibre financier du régime ».
Jamal Berraoui affirme qu’il faut reconnaître que le Maroc a progressé au niveau social. Driss Jettou a signalé que les lois réglementant le régime de l’Assurance maladie Obligatoire ont tardé à voir le jour depuis 2006. C’est un problème récurrent au Maroc. L’analyste de Radio MFM rappelle que le droit à la grève est constitutionnel depuis 1963, mais nous n’avons pas une loi qui régit la manière dont on peut pratiquer ce droit. Aujourd’hui, à chaque fois que le Maroc réalise un acquis social, il se fait critiqué par une institution constitutionnelle, qui relève ses lacunes et ses nombreux dysfonctionnements. Sincèrement, je félicite Driss Jettou pour sa transparence et sa rigueur. De même pour le Ramed ; son évaluation montrera ses dysfonctionnements.
-Le président de la Cour des comptes a également indiqué que les juridictions financières ont reçu plus de 232.339 déclarations de patrimoine depuis 2010, date d’entrée en vigueur de ce dispositif. Un total de 9.387 déclarations ont été réceptionnées auprès des juridictions au cours de l’année 2018, a-t-il précisé dans un exposé lors d’une séance commune des deux Chambres du Parlement sur les activités des juridictions financières. Jettou a relevé, à cet égard, que les Cours régionales des comptes ont soumis au chef du gouvernement les listes de personnes assujetties à la déclaration obligatoire du patrimoine, de la catégorie des élus, qui n’ont pas régularisé leur situation bien qu’elles aient été notifiées à ce sujet par voie de mise en demeure.
Il a eu raison de le signaler ; cela engage la responsabilité du chef de gouvernement. D’après la loi toute personne n’ayant pas déclaré son patrimoine dans les délais perd son titre. Mais M. Driss Jettou ne peut pas écarter un élu. C’est la responsabilité du ministère de l’Intérieur. Il faut prendre des mesures sévères contre les personnes qui ne déclarent pas leur patrimoine après avoir été avisées. M. Jettou a signalé dans le même rapport que 109 présidents de communes sont poursuivis en justice. Les temps ont changé ; la loi prône aujourd’hui la transparence dans la gestion des fonds publics. C’est ce crée une relation de confiance entre les citoyens et les élus.
-Le président américain Donald Trump a fait son show hier en dévoilant son plan très attendu de « Paix pour le Proche Orient » qu’il appelle le « deal du siècle », mais le président palestinien décrit plutôt comme « gifle du siècle », indiquant Jérusalem n’est pas à vendre.
Comme il l’a évoqué dans carte blanche hier Berraoui signale que Donald Trump a réalisé tous les projets sionistes indiquant qu’il besoin des juifs américains qui dominent l’économie américaine. Berraoui rappelle que les pourparlers de paix d’Oslo et Camp David ont échoué pour trois raisons : D’abord, le droit au retour qu’Israël refuse avec le soutien de Trump qui confirme que les réfugiés palestiniens dans les pays voisins ne doivent pas rentrer en Palestine. Deuxièmement, dire que Jérusalem est la capitale est une offense pas uniquement aux Palestiniens mais aux 1,5 milliard de musulmans dans le monde, étant donné qu’Al Aqsa est le troisième lieu saint de l’Islam qui est impossible de passer sous souveraineté israélienne. La troisième raison, lorsque les Palestiniens ont accepté les accords d’Oslo, qui proposent, entre autres, le principe de deux Etats, pour eux la Palestine aura sa souveraineté, mais pour lui, 30% de la Bande de Gaza deviendra israélienne, de même que les colonies qui seront établies dans quatre ans et aussi la Vallée du Jourdain. Et cela en plus de la condition de démilitarisation de la Palestine. Cette proposition veut donc signer l’arrêt de mort de la cause palestinienne. Ce qui est triste dans l’évènement d’hier c’est la présence des Emirats arabes unis, le Bahreïn et le Sultanat d’Oman. Plusieurs pays arabes, à leur tête l’Egypte, disent que les Palestiniens devront négocier. Ce qu’on appelle la Ligue arabe est has-been depuis longtemps.
-Hespress aborde le sujet du pédophile de Lissasfa. Ce criminel a été abandonné par sa défense et les victimes vivent une crise psychologique. Le tribunal décide ainsi d’ajourner le procès au 11 février pour désigner un nouvel avocat et convoquer les mineures violées. Des associations ont convaincu les familles des victimes d’assister au procès.
Tout accusé, même le plus dangereux criminel, a droit à un avocat pour sa défense. Un avocat peut abandonner la défense d’un criminel par ce qu’on appelle la clause de conscience, mais le tribunal doit désigner un avocat payé par l’assistance juridique. Berraoui dit qu’il n’a aucune compassion pour ce criminel, mais comme on est dans un pays de droit, un accusé a droit à un procès équitable. Il ne faut pas mélanger les choses, l’avocat de l’accusé défend le système judiciaire et non pas le criminel. D’autre part, je salue les associations qui ont intervenu pour convaincre les familles des victimes d’assister, c’est un volet social qui lutte contre un défaut social, celui de la peur du regard de la société qui empêche de dénoncer les violeurs.
Carte blanche : Jamal Berraoui la consacre à la cérémonie de présentation du «Programme intégré d’appui et de financement des entreprises» présidée hier par Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Ce programme comporte plusieurs points positifs. La régionalisation est une excellente chose. Autre chose, Abdellatif Jouahri qui est un grand commis de l’Etat, que j’ai suivi depuis qu’il était au GPBM, a mis en place un système financier efficace qui consiste à ce que la banque centrale octroie des crédits aux banques à un taux préférentiel plafonné à 2%. Autre point important, celui du monde rural qui a été intégré dans ce système en renforçant la bancarisation. Le problème pour moi réside dans le suivi de cette opération. Comment on va évaluer de manière permanente pour que ce système fonctionne bien. Le parlement peut jouer ce rôle d’évaluation.
« Ach Waqe3 » est une émission incontournable. Elle est diffusée sur les ondes de MFM Radio du lundi au jeudi à partir de 12h30 et le vendredi de 12h à 13h et rediffusée les mêmes jours à 19h30.