« Ach Waqe3 » : l’actualité décryptée par Jamal Berraoui
« Ach Waqe3 » est l’une des émissions phares de MFM Radio qui traite des faits saillants de l’actualité du jour. Elle est décryptée par le journaliste politique et économique Jamal Berraoui.
Dans l’émission de ce mardi 4 février 2020, le débat porte sur les sujets suivants :
-Les autorités marocaines ont annoncé le démantèlement mardi d’une cellule affiliée au groupe jihadiste Etat islamique (EI) qui planifiait des attaques dans le royaume, et l’arrestation de ses six membres. Les suspects, âgés de 18 à 59 ans et « adeptes de la pensée extrémiste », ont été arrêtés par le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ, antiterrorisme) dans les villes de Casablanca (ouest), Mohammedia (ouest) et Azilal (centre), souligne le ministère de l’Intérieur dans un communiqué. Ils avaient « planifié des actes terroristes au sein du royaume dans la perspective de la proclamation d’une wilaya (province) affiliée à Daech », acronyme arabe de l’EI, selon le ministère.
Tout d’abord, je voudrai préciser une chose, ce rêve d’implanter un Etat affilié à Daech au Maroc est exclu, lance Jamal Berraoui rappelant que le Maroc a fait en sorte qu’Al Qaeda n’ait jamais une base sur ses terres. On se souvient, dit-il, que durant la décade noire chez nos voisins algériens, une cellule d’Al Qaeda est parvenue à s’installer dans des zones montagneuses. Toutefois, il faut être convaincu que le risque zéro n’existe pas. Maintenant, le plus important est de lutter contre cette pensée extrémiste « takfiriste ». Il est vrai que la sûreté nationale est mondialement reconnue pour son efficacité dans la lutte anti-terroriste, mais la société devrait développer une immunité contre ces orientations extrémiste. La thèse selon laquelle ce sont des jeunes dépourvus qui embrassent cette pensée est fausse, la preuve est que cette cellule démantelée comprend des éléments âgés entre 18 et 59 ans. Et ce ne sont pas que des pauvres incultes ; on y trouve aussi des ingénieurs… Il faut sortir des stéréotypes. Le danger c’est quand l’acte terroriste sera entrepris par des individus, notamment qui ont des troubles psychologiques.
-Un total de 22.000 tonnes de déchets médicaux et pharmaceutiques sont enregistrées chaque année au Maroc, dont 6.000 tonnes sont considérées comme « dangereuses », a indiqué lundi à Rabat le ministre de l’Énergie, des mines et de l’environnement, Aziz Rebbah. En réponse à une question orale sur « les déchets médicaux et leur impact sur les habitants et l’environnement », présentée par le groupe du Rassemblement constitutionnel à la Chambre des représentants, le ministre a souligné que le traitement de ces déchets nécessite davantage d’efforts tout en affirmant que ceux-ci ne présentent pas toujours un danger. Relevant que les déchets ne sont pas mesurés par leur volume mais plutôt par les risques qu’ils peuvent représenter, Rebbah a précisé que le système juridique aussi bien national qu’international fait distinction entre les déchets ordinaires et ceux dangereux, particulièrement les déchets médicaux. Le ministre a, en outre, fait observer qu’un certain nombre de mesures ont été prises pour gérer la problématique des déchets médicaux, citant à cet égard l’ouverture du champ de la gestion déléguée pour les entreprises souhaitant investir à Casablanca, à Laâyoune et à Rabat sous la supervision du ministère de la Santé, en plus la révision à la hausse des amendes stipulées par la loi relative à la gestion des déchets et à leur élimination.
Jamal Berraoui pense que parfois le discours officiel manque de crédibilité. Le communiqué évoqué des déchets, or on trouve à côté des cliniques des tas de déchets médicaux de toutes sortes. Nous avons un sérieux problème de gestion de déchets : 6000 t de déchets dangereux c’est énorme ! Et puis cet accord est conclu entre trois ville seulement, je me demande s’il existe que trois villes au Maroc ! Je ne crois que ce sujet relève du ministère de Rebbah. Il faut qu’il se concerte avec le ministre de la santé. C’est là d’où vient notre échec. Le gouvernement devrait aborde les sujets de manière transversale, qui impliquent l’intervention de trois ou quatre ministères. Et c’est là qu’intervient le chef du gouvernement pour établir les orientations.
Carte blanche :
-Le président de la commune de Béni Mellal Ahmed Chada a été démis de ses fonctions. Ce membre du bureau politique du Mouvement populaire a été déféré au tribunal de crimes financiers. Le parti du MP a appelé à une réunion d’urgence à ce sujet. Le secrétaire général du parti, M’hand Laenser a affirmé qu’il ne dispose pas encore de tous les éléments du procès indiquant qu’il respecte la décision de la justice, mais que cela n’empêche le parti d’être solidaire avec Ahmed Chada.
Jamal Berraoui salue la position de Laenser qui respecte la décision de la justice. Dans des cas similaires, d’autres partis n’ont pas fait preuve d’une même position objective. Il rappelle qu’il s’agit du quatrième président de commune de Béni Mallal à avoir été démis de ses fonctions. Il s’agit donc d’une commune où le détournement de deniers public est un acte coutumier par des responsables de différents partis et non pas que du MP. Il y a eu beaucoup de cas de ce genre, ce qui montre que la justice traque les responsables corrompus, contrairement à ce que pensent les gens. Les temps ont changé. Ce que je ne comprends pas, s’interroge Berraoui, c’est pourquoi les citoyens votent toujours pour des « voleurs » ? A deux années des élections législatives, il faut encadrer les gens et les sensibiliser à la nécessité de voter pour des gens honnêtes, préconise-il insistant par ailleurs sur l’importance de lever le niveau des sanctions pénales contre les responsables coupables de délits de détournements de fonds publics.
Carte blanche : Jamal Berraoui a choisi aujourd’hui d’aborder un sujet sportif. Des clubs de football historiques sont menacés de relégation en division amateur : Le KAC de Kénitra des Boussati, Boujemâa, Khalifa, Anafal, Abdeltif…, le Kawkab de Marrakech avec ses Khaldi, Hamama… et l’Ittihad Sidi Kacem des Slitan, Bendriss sans oublier le Sabab Rif d’Al Hoceima. Ces équipes risque de subir le même sort que le CODM de Meknès, la Renaissance de Settat, entre autres. Le problème réside dans notre incapacité de faire de ces clubs des institutions en bonne et due forme. Nos clubs sont liés à des hommes, ils se dégradent avec le départ de ces hommes. Il ne s’agit pas que d’une équipe de football, mais d’une partie de l’identité d’une ville. D’où la nécessité de les préserver à travers une bonne gestion.
« Ach Waqe3 » est une émission incontournable. Elle est diffusée sur les ondes de MFM Radio du lundi au jeudi à partir de 12h30 et le vendredi de 12h à 13h et rediffusée les mêmes jours à 19h30.