« Ach Waqe3 » : l’actualité décryptée par Jamal Berraoui
« Ach Waqe3 » est l’une des émissions phares de MFM Radio qui traite des faits saillants de l’actualité du jour. Elle est décryptée par le journaliste politique et économique Jamal Berraoui.
Dans l’émission de ce lundi 10 février, le débat porte sur les sujets suivants :
-Laayoune : une ville où il fait bon vivre. Jamal Berraoui qui était invité à assister à la finale de la coupe d’Afrique des Nations de footsal, le weekend dernier, à Laayoune, a esquissé un bref aperçu de cette ville phare des territoires du sud du Maroc. Il considère qu’il y a un travail important réalisé par la commune pour le développement de la ville. Au-delà des grands chantiers, en termes d’infrastructures sportives, la ville dispose entre autres de 87 terrains de mini foot de proximité et deux piscines chauffées couvertes, pour 220.000 habitants. Les terrains de proximité sont ouverts au public gratuitement de 7h à 22h. Ces infrastructures contribuent par ailleurs à l’intégration sociale ; elles ont créé 3.500 postes de travail. La ville possède des espaces verts et des fontaines… Seul bémol, l’infrastructure hôtelière reste limitée et n’offre pas une capacité suffisante, la ville étant dotée d’un grand centre de conférences et d’une grande bibliothèque. Les meilleurs hôtels qui existent sont classés 3 étoiles. Et ce problème ne peut être résolu que par des investissements privés.
-Le Souverain a donné le coup d’envoi des travaux de construction de la Cité des Métiers et des Compétences Souss – Massa, qui sera réalisée sur un terrain de 15 hectares, dont 5 hectares réservés pour une extension future, avec une enveloppe budgétaire globale de 430 MDH. La future Cité a été conçue pour accueillir 3.000 stagiaires en formation chaque année, avec une maison des stagiaires d’une capacité de 400 lits et couverts. L’offre de formation qui sera dispensée par la Cité des Métiers et des Compétences Souss – Massa concernera 10 secteurs de métiers et se déclinera en 88 filières de formation, dont 80% diplômantes (Ouvrier qualifié, Technicien et Technicien Spécialisé) et 20% qualifiantes, de courte durée, permettant l’obtention d’un certificat de formation. Il s’agit d’une offre diversifiée, tournée vers les nouveaux métiers, qui comporte 60% de filières nouvelles et 40% de filières restructurées. Les principales familles de métiers retenues concernent les secteurs de l’Industrie (21 filières/760 stagiaires par an), du digital & offshoring (12 filières/520 stagiaires par an), de la gestion & commerce (5 filières/240 stagiaires par an), du tourisme et hôtellerie (10 filières/515 stagiaires par an), et du BTP (5 filières/180 stagiaires par an).
Berraoui considère que le développement des compétences est le fer de lance de tout développement économique. Il est également essentiel pour la promotion des investissements étrangers. Si l’investisseur étranger doit ramener avec lui ces propres ressources humaines cela lui reviendra plus cher. Il est donc important de créer des compétences au niveau national à travers le développement de la formation. Ce projet de cité des métiers et des compétences devra être généralisé dans toutes les régions du royaume. Dans notre projet de développement, il est fondamental de travailler sur le développement humain, autrement on continuera à pédaler dans le vide. L’analyste de radio MFM déplore par ailleurs le fait qu’on attend toujours l’impulsion Royal pour mener des projets dans le Maroc. À quoi ça sert la régionalisation avancée, interpelle-t-il ? Chaque région À partir de ses propres moyens devra concevoir et mettre en œuvre ces propres projets de développement. Berroui rappelle qu’il y a deux chantiers importants sur lesquels le Maroc doit focaliser bon son développement économique : la déconcentration la formation professionnelle. Si on réussit ces deux chantiers, on aura parcouru un long chemin dans le développement des pays.
-Abdellatif Ouahbi, candidat unique, a été élu, dimanche, nouveau secrétaire général du Parti Authenticité et Modernité (PAM), au terme du quatrième congrès national de cette formation politique, tenu à El Jadida. Ouahbi, député à la Chambre des représentants, a été plébiscité par les congressistes, suite au retrait des autres candidats à la succession du secrétaire général sortant Hakim Benchemach. Par ailleurs, Fatima Zahra Mansouri a été également plébiscitée comme présidente du Conseil national du PAM, après le désistement des trois autres candidats juste avant le début de l’opération de vote. Et comme dans les congrès d’autres partis, il y a eu des confrontations et échanges d’insultes et d’accusations entre différentes factions du parti au point qu’il était difficile pour les journalistes de faire leur travail.
Jamal Berraoui considère que ce parti cherche sortir de cette image qui lui colle sur la peau de parti créé pour lutter contre les islamistes et aussi de parti du Makhzen signalant qu’il y persiste des zones d’ombre. Il fait observer qu’au début, le parti avait annoncé cinq candidats pour se retrouver au final avec un candidat unique alors que le PAM parle de renforcement de la démocratie. Qui a convaincu les personnes de se retirer, même chose pour les candidats qui s’étaient présentés avec Fatima Zahra Mansouri ? Berraoui déplore par ailleurs la manière dont cette dernière a été traitée, même si, précise-t-il, il n’a aucune affinité avec le PAM et n’a jamais rencontré Mansouri. Dans notre pays, la femme est attaquée parce qu’elle est une femme. On a le droit de ne pas être d’accord avec elle, mais à voir toute cette pression exercée contre elle, je la soutiens complètement. Il est inadmissible qu’il y ait encore ces agissements misogynes et je condamne tous ceux qui l’ont insultée. Dans son commentaire sur le nouveau SG du PAM, Berraoui indique que Ouahbi a deux qualités : d’abord, il a une longue expérience partisane, notamment dans l’USFP ; il sait ce qu’est la politique… Sa deuxième qualité c’est qu’il sait communiquer avec les citoyens. En dehors de la politique, il est connu pour son honnêteté et d’être quelqu’un qui défend ses convictions ; d’ailleurs il s’est confronté à Ilyass Omari. Après, ce qui est important pour un parti c’est de préserver son indépendance et permettre des divergences de points de vue.
Carte blanche : Jamal Berraoui revient ici sur le coronavirus. Il déplore la montée d’un genre de racisme contre les Chinois et peuples assimilés alors même qu’on n’a signalé aucun cas de contamination au Maroc. En France, une phobie inexpliquée s’éprend des gens par peur de contracter la maladie au point d’attaquer les restaurants chinois. Dans les métros, par exemple, les gens évitent les Asiatiques. L’homme quand il a peur devient un animal ; la peur de l’autre le pousse à le rejeter. Chez nous, à Derb Omar, les boutiques chinoises sont désertées. Or, ces gens ne se sont pas déplacés en Chine depuis longtemps. Certaines personnes préviennent contre l’achat de produits chinois comme si le virus est là depuis des millénaires ! Aujourd’hui, les scientifiques multiplient les recherches pour trouver une solution à cette épidémie. Ils sont arrivés à la conclusion que le virus ne tue pas que des personnes âgées et que la maladie se développe tuant davantage de personnes ; nous sommes à 1.000 cas de décès sur 40.000 contaminés, donc une personne sur quarante meurt. Certes la situation devient un peu inquiétante, mais les scientifiques assurent qu’ils parviendront au traitement dans un mois.
« Ach Waqe3 » est une émission incontournable. Elle est diffusée sur les ondes de Radio MFM du lundi au jeudi de 12h30 à 13h30 et le vendredi de 12h à 13h et est rediffusée les mêmes jours à 19h30.