« Ach Waqe3 » : l’actualité décryptée par Jamal Berraoui
« Ach Waqe3 » est l’une des émissions phares de MFM Radio qui traite des faits saillants de l’actualité du jour. Elle est décryptée par le journaliste politique et économique Jamal Berraoui.
Dans l’émission de ce jeudi 13 février 2020, le débat porte sur les sujets suivants :
-Les opérations sécuritaires menées par les services de la préfecture de police de Rabat suite aux actes de hooliganisme ayant éclaté mercredi soir après le match de football entre l’AS FAR au Raja de Casablanca, ont permis l’arrestation de 13 personnes pour leur implication présumée dans des actes de jets de pierres, dégradation de biens publics, possession d’armes blanches et de fumigènes et violence à l’encontre de fonctionnaires publics lors de l’exercice de leurs fonctions. Les services de sûreté poursuivent les procédures de recherche et d’enquête pour identifier les autres personnes impliquées dans des actes de violence, en vue de les soumettre aux enquêtes préliminaires nécessaires sous la supervision du parquet compétent, indique jeudi un communiqué de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN).
Il ne faut pas généraliser, signale Jamal Berraoui, indiquant qu’à chaque fois qu’il y a des actes de violence dans les stades on pointe du doigt le Raja et le Wydad. Or, il ne s’agit que de certains individus et non pas de tous les supporters. Ces énergumènes existent aussi parmi les supporters d’autres équipes, dont ceux des FAR. Souvenons-nous du jeudi noir lorsque le boulevard Mohammed V à Casablanca s’était transformé en scène de vandalisme. Ce qui s’est passé hier a touché le plafond; les scènes dépassent tout ce qu’on a vu avant surtout que le Raja a joué avec l’équipe C, entre parenthèses, Jamal Sellami semble ignorer la Botola. Il a remporté un seul point sur 9 en trois matches. J’ai vu le match, il n’y a eu aucune faute d’arbitrage, il n’y a même pas eu de football tel qu’on est habitué de voir dans ce classico. Donc, il n’y a eu aucune excuse pour ce public des FAR pour agir de la sorte et il ne doit en aucun cas agir ainsi. Ce qu’il y a c’est que le malaise social pousse des individus à déverser leur colère dans le football. Il faut agir d’urgence et de manière sévère pour mettre fin à ce vandalisme. Le huis-clos n’est pas une solution car on va priver ces clubs phares du football national d’une importante source d’argent. Et puis, c’est le public qui aide les joueurs à produire du spectacle. La solution est de punir les violents et fauteurs de trouble. Il y a un sérieux problème d’éducation; la plupart de ces individus sont des mineurs.
-En réponse à la déclaration du ministre de l’Industrie et du Commerce Moulay Hafid Elalamy, au sujet de BIM, le directeur commercial de l’enseigne turque a précisé que la majorité des produits vendus à BIM est locale, suite à la demande du ministère de porter le pourcentage des produits marocains à 50%. Le responsable turc a indiqué que les produits locaux représente 85% et les 15 restants proviennent de Turquie ajoutant que l’entreprise emploie 3.000 personnes.
C’est une catastrophe, s’écrie Berraoui. Notre ministre a fait un fake news, non pas sur les réseaux sociaux mais bien au parlement en tant que ministre donnant lieu à un certain nombre de déclarations sur la base d’une intox. On est devant deux possibilités: soit la réponse de BIM est mensongère, soit c’est le ministre qui a menti ou a commis une erreur. Le problème c’est que le ministre dispose d’un cabinet et d’une administration qui sont tenus de lui fournir des indicateurs justes. Cette déclaration a été relayée dans la presse mondiale, notamment anglophone. C’est scandaleux; c’est l’image du pays qui est jeu. La déclaration du ministre relève du populisme surtout lorsqu’il dit que 60 épiceries ferment dans un quartier à l’ouverture d’un BIM! Cette situation remet en question la crédibilité du responsable marocain. Cela soulève aussi un problème politique; le groupe parlementaire du PJD qui contestait une approche sélective pourrait maintenant trouver une sorte de preuve que le ministre a menti pour attaquer la Turquie. Affaire à suivre.
-Selon des médias, des bus israéliens seraient importés par la Conseil de la ville de Casablanca. Selon le journal italien Il Messaggero, la source de l’info, l’agence de transport urbain aurait acquis 70 bus en provenance d’Israël pour un montant de 4,6 millions euros. Et de signaler que les autorités locales ne les a pas autorisés car ces véhicules dépassent 10 ans d’ancienneté en plus d’être classés euro5, un type de bus polluants qui ne sont pas permis de circuler selon les normes européennes. Cette information a été démentie en exclusivité sur le site pjd.ma. L’animateur de l’émission a saisi l’occasion pour signaler un problème de manque de communication du conseil de la ville.
Jamal Berraoui pense que cet établissement public commet une grossière erreur, celle du manque de communication. Et de continuer: «Qu’on ne vienne pas se plaindre lorsque des rumeurs circulent au sujet de son activité. Le droit à l’information est constitutionnel. En agissant ainsi, ces gens-là (les Pjdistes) portent préjudice à la constitution et à l’Etat. Ils prennent des positions politiciennes même dans la gestion de la chose publique. Cette affaire si elle vient à se confirmer comporte deux points : importer d’Israël implique la normalisation des relations et puis ramener des bus anciens de 10 ans est une insulte aux Marocains. Ces véhicules polluants ne sont pas autorisés en Europe. Cela voudrait dire qu’on fait peu de cas de la santé des citoyens marocains. D’autre part, le problème de manque de communication est grave; une institution peut boycotter un support médiatique, mais pas tous les médias et on vient dire à la fin que les médias sont injustes.
Carte blanche : Jamal Berraoui la consacre aujourd’hui à la justice en relation avec la politique. Le ministre de la Justice affirme que le gouvernement actuel n’est pas celui qui a élaboré le droit pénal. Donc, il dit qu’il ne peut pas commenter ce droit et ses amendements alors qu’il ne l’a pas encore discuté avec le chef de gouvernement. Le gouvernement doit d’abord statuer là-dessus et à ce moment-là décider s’il doit élaborer une nouvelle mouture de ce droit pénal puisqu’il a le droit de retirer celui existant et le remplacer par un nouveau ou alors considérer qu’il suffit d’y apporter quelques amendements. Le gouvernement n’a pas encore pris cette décision et donc le ministre Mohamed Benabdelkader juge qu’il n’est pas encore habilité à revoir ces amendements car il doit parler au nom du gouvernement et non pas en son nom. Il y est question des libertés individuelles qui posent encore des problèmes et on a ajouté l’enrichissement illégal qui consiste à ce que les responsables même ceux dans des postes moyens doivent être soumis au contrôle de leur propriété et celle de leurs conjoints ou conjointes et leurs enfants sans limitation d’âge de ceux-ci. C’est un piège politique; prendre position serait considéré comme une défense de la corruption. Or, il s’agit de droits humains.
« Ach Waqe3 » est une émission incontournable. Elle est diffusée sur les ondes de MFM Radio du lundi au jeudi de 12h30 à 13h30 et le vendredi de 12h à 13H et rediffusée les mêmes jours à 19h30.