« Ach Waqe3 » : l’actualité décryptée par Jamal Berraoui
« Ach Waqe3 » est l’une des émissions phares de MFM Radio qui traite des faits saillants de l’actualité du jour. Elle est décryptée par le journaliste politique et économique Jamal Berraoui.
Dans l’émission de ce jeudi 27 février, le débat porte sur plusieurs sujets, dont les thèmes d’actualité suivants :
-Une conférence de presse a été tenue ce matin par Mohamed Lyoubi, directeur de l’épidémiologie et de la lutte contre les maladies au ministère de la Santé. Objectif : éclairer l’opinion publique sur les nouveautés du coronavirus. Lyoubi a reproché à certains sites le fait d’annoncer des cas isolés de contamination sans préciser qu’il ne s’agit pas de coronavirus. Ce qui ouvre la voie aux rumeurs.
C’est une bonne initiative du ministère de la Santé pour contrer les rumeurs, lance Jamal Berraoui indiquant qu’il n’a cessé d’appeler le ministère à communiquer. Il conseille de surveiller les symptômes, seul indice qui peut confirmer un cas de contamination. Les symptômes du coronavirus sont presque semblables à ceux de la grippe ordinaire. Ensuite, il faut faire des analyses comme on en fait dans tous les pays. Sur une centaine d’analyses, on peut trouver sept ou huit cas de contamination. L’analyste de Radio MFM salue cette transparence de la part du ministère de la Santé qui devra, en plus de la communication, préparer une importante capacité à faire des analyses, y compris dans les hôpitaux régionaux pour ne pas avoir à transporter des cas urgents aux grandes villes. A titre d’exemple, la France a annoncé sa capacité de faire 3.000 analyses par jour.
-Le gouvernement saoudien a décidé de « suspendre temporairement les entrées dans le royaume pour effectuer la Omra et visiter la Mosquée du Prophète », a fait savoir le ministère des Affaires étrangères saoudien dans un communiqué. L’Arabie saoudite a également suspendu l’entrée dans le pays des voyageurs munis d’un visa de tourisme et provenant de pays où sévit le nouveau coronavirus, selon des critères qui seront fixés par les autorités sanitaires. D’après une source au sein du ministère des affaires étrangères, le Maroc n’est pas concerné par cette procédure puisqu’il n’a à ce jour enregistré aucun cas de contamination par le virus.
Selon Jamal Berraoui, chaque pays y va de ses propres méthodes pour protéger ses citoyens contre le virus. En France, par exemple, plusieurs voix ont demandé la fermeture des frontières avec l’Italie pays devenu un foyer du coronavirus en Europe. Mais il s’est avéré que cette solution n’est pas pratique, 250.000 personnes faisant la navette chaque jour entre l’Italie et la France. Il s’est avéré aussi que la solution de confinement dans des villes, à l‘instar de Wuhan et Hubei en Chine, peut au contraire conduire à la propagation du virus entre les gens. Aussi il faut savoir que de nombreux pays n’ont pas les moyens de contrôle et de traitement d’infections dans un contexte de contamination massive. Dans ce cas, la solution optimale serait que les citoyens restent chez eux et prennent les médicaments le temps qu’ils guérissent. Au final, toutes ces mesures préventives contre le virus restent expérimentales ; il n’y a pas un catalogue ou une recette qui définit ce qu’il faut faire. Chaque pays agit selon son système politique. Par exemple, ce qui a été fait en Chine n’est pas applicable dans un pays démocratique.
-Le Conseil national de l’Ordre des notaires a annoncé qu’il tient une grève les 27 et 28 février. La profession voit d’un mauvais œil l’avis émis par le Conseil de la concurrence relatif à la fixation de leurs honoraires. Lors de la conférence de presse qui s’est tenue le 25 février 2020 à Casablanca à cet égard, le Conseil national de l’Ordre des notaires se déclare ouvert à toute initiative de dialogue avec le gouvernement. Il a par ailleurs tenu à mettre les points sur les «i» expliquant que le plafonnement de leurs honoraires ouvrira la porte à la concurrence déloyale et à l’anarchie et vide le décret de son sens.
L’analyste de Radio MFM signale que le métier de notaire est basé sur la confiance. Mais ce principe est souvent transgressé ; chaque année, on assiste à deux ou trois cas de notaires poursuivis en justice. Pour ce problème des honoraires, il faut décider si on veut traiter suivant un système libéral ou si l’Etat doit intervenir pour fixer un tarif référentiel. Si on opte pour le premier cas de figure, on va ouvrir la porte à différents niveaux d’honoraires selon le désir de certains notaires dont les nouveaux arrivés de proposer des tarifs bas en vue d’avoir plus de clientèle. Cela est courant dans plusieurs pays où il y a des notaires classés sous différents niveaux de compétence et de tarifs. Mais je pense que cette situation n’est pas bénéfique pour le Maroc. Dans certains pays qui contrôlent ce marché, on a instauré une barre maximale, par exemple de 1% de la valeur de l’opération traitée. Je pense que c’est la méthode la plus raisonnable. Il y a aussi un problème politique. L’Ordre des notaires entre en conflit avec le Conseil de la concurrence au sujet d’un rapport qui est consultatif. L’Ordre demande au conseil d’appliquer la convention qu’ils ont établie. Ce que je ne comprends pas c’est que le gouvernement s’était d’abord mis à table des négociations avec l’Ordre des notaires avant de consulter le Conseil de la concurrence. Ce n’est pas comme ça que cela se passe. Il aura fallu d’abord demander un avis consultatif au Conseil de la concurrence et le discuter en Conseil de gouvernement avant de négocier avec l’Ordre des notaires et conclure un accord. La situation aujourd’hui est aberrante ; le gouvernement a reçu un avis consultatif après qu’il ait conclu un accord avec les représentants des notaires. C’est ce genre de situation qui rabaisse le niveau de confiance des citoyens dans les institutions de l’Etat.
Carte blanche : Jamal Berraoui la consacre aujourd’hui au marché du pétrole. J’avais dit auparavant que le prix du pétrole ne va pas augmenter, mais, au contraire, il va tendre à la baisse puisque la machine industrielle de la Chine, qui est un gros importateur mondial de pétrole, est presque à l’arrêt. Le problème c’est que le prix du baril a atteint un niveau très bas, en dessous de 50 dollars. Quand on atteint ce niveau, cela impacte d’autres économies même celles qui ne dépendent pas du pétrole. Car ce qu’on gagne dans le pétrole s’en va en termes de marchés que l’on perd. Les pays dont l’économie est basée sur le pétrole se retrouvent à court de moyens pour importer un certain nombre de produits dont ils ont besoin. Cette situation contribue à une régression de l’économie mondiale. Autre chose, les Etats Unis, premier pays pétrolier, essaient toujours d’exercer une pression sur les prix du pétrole de sorte qu’ils n’augmentent pas beaucoup pour préserver l’intérêt de sa propre économie, tout en évitant une chute du prix en vue de préserver l’intérêt de ses compagnies pétrolières. Donc, il est important pour ce pays de préserver un équilibre du prix qu’il a fixé à un niveau de 50 dollars.
« Ach Waqe3 » est une émission incontournable. Elle est diffusée sur les ondes de MFM Radio du lundi au jeudi de 12h30 à 13h30 et le vendredi de 12h à 13H et rediffusée les mêmes jours à 19h30.