Acquisition de SPIE Maroc par Engie : un fiasco après seulement quatre ans
Si les opérations de croissance externe suscitent beaucoup d’espoir chez les acquéreurs et attisent l’intérêt des conseillers et banquiers d’affaires qui en font leurs choux gras, le résultat en création de valeur n’est pas toujours acquis, voire même reste des plus aléatoires. L’une des grosses acquisitions au Maroc ces dernières années dans les services à l’industrie et à l’énergie, ne déroge pas à cette règle.
En effet, l’acquisition de SPIE Maroc par le groupe Engie en 2017, semble aujourd’hui très loin de son objectif annoncé en grande pompe à l’époque, à savoir « devenir un des leaders des services à l’énergie sur le continent africain ». Aussi, l’absorption de cette ex-entreprise florissante qui employait quelques 1000 salariés et générait plus de 700 millions de dirhams par Engie Service Maroc, le bras armé au Maroc de l’énergéticien Engie dans les services (maintenance, génie climatique, génie électrique…), a manifestement créé une réelle indigestion chez l’absorbant.
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Entre départ de ressources clefs, pertes de clients notamment au profit du principal concurrent Cegelec Maroc (filiale d’un autre groupe français) et changement de vision stratégique chez l’acquéreur lui-même, Engie Services Maroc n’est que l’ombre de ce que fut le « nouvel » ensemble, avec plus de 1300 personnes au moment de la réalisation de cette croissance externe peu heureuse, et qui devait constituer une plateforme opérationnelle pour accompagner ses clients industriels et tertiaires au Maroc et dans d’autres pays d’Afrique et permettre à ENGIE de consolider son positionnement de leader de la transition énergétique sur le continent africain, n’est plus que l’ombre de lui-même.
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Selon des sources proches d’Engie Services Maroc qui cherche un nouveau souffle, la maison mère serait même en train de réfléchir à une cession pure et simple. Un rétropédalage inimaginable, au moment de l’acquisition de l’ex-filiale du groupe SPIE dont le montant n’a jamais été dévoilé (certaines sources parlent de plusieurs centaines de millions de dirhams), mais que celui qui l’a déboursé aura du mal à le rentabiliser au vu de la postérité de l’opération.