Agadir : la décharge de Tamelast dans le flou
Contrairement à l’annonce des autorités de la ville d’Agadir, le problème de la décharge publique de Tamelast est loin d’être réglé.
Un an (presque jour pour jour) après avoir confié l’exploitation de cette décharge et l’entretien de celle réhabilitée de Bikarane à la société WIDAS (une entreprise surtout connue pour être un acteur de BTP !), l’Etablissement Intercommunal du Grand Agadir, qui agit ici en tant que Maître d’Ouvrage, relance l’appel d’offres pour cette prestation après avoir annulé, entre-temps et en toute discrétion, l’adjudication du 19 décembre 2018 au titre de laquelle l’adjudicataire initial devait entrer en service dans les meilleurs délais et apporter, enfin, une solution à la situation peu enviable des citoyens de la capitale du Souss.
Il faut dire que la décharge de Tamelast, vers laquelle sont acheminées les ordures ménagères des 10 communes formant le Grand Agadir depuis son inauguration en 2010, connait une saturation depuis quelques années. Saturation que le précédent prestataire, à savoir l’espagnol Tecmed, n’avait pas pu traiter convenablement ce qui a causé, à plusieurs reprises, un débordement du lixiviat (liquide produit par la dissolution des matières organiques contenues dans les déchets et source très néfaste de pollution des sols et des eaux) des cinq bassins construits sur place pour son stockage et traitement (et qui sont aujourd’hui largement insuffisants).
Pour l’instant, rien ne filtre quant au pourquoi de la relance de cet appel d’offres mais cette fois-ci, avec 28 millions de dirhams l’estimation du maître d’ouvrage pour la prestation en question est nettement supérieure à celle fixée en 2018 (soit à peine 19 millions de dirhams). En attendant l’issue du nouveau processus (si pas d’autres vicissitudes !) prévue en janvier 2020, la gronde monte parmi les associations de citoyens et des acteurs touristiques des communes avoisinantes qui réclament, depuis plusieurs années, le déplacement pur et simple de la décharge de Tamelast vers un site plus lointain pour préserver le bien-être des citoyens et ne pas léser les hôteliers situés à proximité de l’actuel emplacement.