Agro-food ajoute une nouvelle corde à son arc
Chasse gardée de deux multinationales qui se partagent le marché, le secteur des céréales pour bébés vient d’enregistrer un nouvel entrant aux dents longues. Agro-food industrie a investi 16 millions de DH dans une nouvelle usine de production, pour non seulement grignoter quelques parts de marché mais surtout se positionner sur l’Afrique et le Moyen-Orient.
Après les petits pots pour bébé, le spécialiste de l’alimentation infantile Agro-food industrie investit un nouveau segment. Celui des céréales. Pour ce faire, Agro-food vient à peine de finaliser la construction de sa deuxième usine dont la production sera entièrement dédiée aux produits de céréales lactés. «Cette usine nous a demandé un investissement de 16 millions de dirhams avec une capacité de production de 40 tonnes/mois pour cette première phase de démarrage», avance Philippe Karim Charot cofondateur et directeur général de Agro-food industrie. Il ajoute, «C’est un tonnage qui sera amené à progresser rapidement. Nous prévoyons de doubler, voire tripler la capacité de production installée dans les années à venir».
Avec cette diversification, la jeune entreprise marocaine met un pied dans la cour des grands. Car, elle se met en concurrence avec des géants connus et reconnus sur le marché des céréales lactées pour bébé. Au Maroc, deux marques s’accaparent 100 % du marché. Selon une étude du cabinet Nielsen, la marque Cérélac de Nestlé dispose de 95% de parts de marché. Les 5% , c’est Blédina, la marque phare de Danone qui les détient. Donc pour se faire une place, Agro-food industrie, qui commercialisera ses produits sous la marque VITAMEAL baby Céreals mise sur un atout majeur : l’innovation au lieu de rentrer dans une guerre de prix. «Pour ne pas nous confronter directement aux concurrents sur le marché, nous avons joué la carte de la différenciation par l’innovation puisque nos produits sont conçus spécialement pour lutter contre la malnutrition», explique Karim Charot.
En fait, les recettes de céréales lactées infantiles proposées par l’entreprise sont enrichies de 22 vitamines et minéraux. Elles sont conçues pour réduire considérablement les carences alimentaires des bébés et des jeunes enfants. Autre point de différenciation, l’industriel marocain, dont 80% de la production est destinée à l’export, ne compte pas déroger à sa règle et commercialisera son produit au Maroc certes, mais surtout dans différents pays d’Afrique et du Moyen Orient. Quid du marché européen ? «Les problèmes de nutrition sont différents entre l’Europe et l’Afrique», explique le management de Agro-food industrie. «Nos produits ont été pensés pour répondre aux besoins spécifiques de l’Afrique et du Moyen Orient, ce qui nous donne un avantage par rapport aux autres produits similaires qui sont quant à eux les mêmes, quel que soit le pays», ajoute-t-il. D’ailleurs, l’entreprise marocaine n’a pas attendu longtemps avant de prendre sa première commande à l’export. «C’est notre distributeur au Liban (ndlr : distributeur des pots pour bébé) qui a commandé un container d’une capacité de 40.000 boites», nous confie Karim Charot. Le Mali pourrait être le deuxième pays vers lequel agro-food industrie exportera un autre container. «Cette diversification nous a permis de toucher des pays comme le Mali justement, où il nous était au départ impossible d’exporter nos pots pour bébé parce que le marché ne pouvait pas supporter autant de quantités», nous explique-t-on. Désormais, c’est possible et rentable pour la société qui combinera des quantités de ces différents produits pour répondre au mieux aux besoins de ces pays. Si les Libanais, Maliens, ou autres consommateurs africains pourront tester ces produits made in Morocco, les Marocains eux devront attendre le mois de mai avant que le lancement ne se fasse sur le marché local.