Cuir

Aïd Al Adha : la face cachée

L’Aïd  Al Adha ne fait pas que des heureux. Les professionnels du cuir en pâtissent à cause des peaux de moutons perdues et qui engendrent un manque à gagner de plusieurs millions de DH.
 
 L’ Aïd Al Adha, au lieu d’être une opportunité pour les professionnels du secteur du cuir, constitue un coup dur pour ces opérateurs et les chiffres sont éloquents. Ce sont deux millions de peaux de moutons qui partent en fumée chaque année, car une peau mal dépecée ne sert plus à grand-chose.
En plus de cela, ces « matières premières », périssable, atterrissent dans des décharges publiques et donc ne sont pas soumises au circuit habituel. Tout cela, nous explique Mohamed Benamour, membre de la Fédération nationale des industries du cuir (FEDIC), engendre un manque à gagner estimé à plus de 300 millions de DH au grand malheur des professionnels. Mais pas seulement. On parle également de 250.000 journées de travail de perdues.  Autant de raisons qui poussent notre interlocuteur, ainsi que les autres acteurs du secteur à espérer que l’abattage se fasse dans les abattoirs et par des bouchers professionnels. Cette expérience a été menée à Casablanca cette année, mais Mohamed Benamour reste sceptique « Il faut être pragmatique, entre autres, faute de moyens, les Marocains ne peuvent pas tous se rendre dans des abattoirs pour égorger leur moutons ». En effet, les services sont payants, pour la prestation de l’abatage, le tarif a été fixé à 200 DH.
 
Pour minimiser les dégâts, Mohamed Benamour appelle au moins à la mise en place d’un service de ramassage de peaux le jour de l’Aïd. Elles échapperont ainsi, au moins, aux décharges publiques. Le gâchis est énorme et les moyens pour y remédier sont au cœur des préoccupations des professionnels. Et il y a de quoi. Car en plus des pertes financières évoquées, la qualité de la peau des moutons de l’Aïd est bien meilleure que celle fournie sur le marché en temps normal. Cela trouverait son explication dans le fait que «les moutons de l’Aïd sont bien engraissés».

 
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