Aid Al Mawlid : La controverse par ( Jamal Berraoui )
Les Saoudiens ne fêtent pas Aïd Al Mawlid. Ils considèrent qu’il s’agit juste de l’anniversaire d’un homme et qu’il n’a été prophète qu’à 40 ans. Par contre, de l’Egypte en Mauritanie, c’est considéré comme une fête religieuse.
Le vrai contraste, c’est qu’en Egypte, la célébration date de la période des Fatimides, c’est prouvé historiquement. Or, les Fatimides ne sont pas de purs sunnites à ma connaissance.
L’autre paradoxe a eu lieu à la fin de l’année grégorienne. Les autorités saoudiennes ont interdit toute célébration de la fin de l’année. A Dubaï, ils ont fait et réussi le plus grand feu d’artifice de l’histoire de l’humanité.
C’est difficile à comprendre quand on s’inscrit dans des agrégats. Le monde musulman, le monde arabe, ce sont des fumisteries. Les cultures, l’histoire, sont différentes.
Cela a commencé avec les orientalistes, dont certains avaient une vraie sublimation pour l’Orient. Ils se sont attachés aux constantes sans se préoccuper des variables comme dirait un mathématicien.
Ils ont oublié que même sous l’empire Ottoman, les développements ont été différenciés, que des Etats nouveaux sont nés, sans parler du Maroc qui lui est un Etat-Nation depuis des siècles, qui s’est construit contre le califat et qui pourtant revendique son caractère arabo-musulman, comme unique référent identitaire pour les uns, comme simple constituent pour les autres adeptes d’une causalité plurielle.
Que vaut cette fête ? Rien du tout, mais elle permet aux familles de se réunir autour d’un bon petit-déjeuner. Aucun Marocain en dehors des extrémistes, n’y voit un signe de religiosité. Ce n’est pas pour verser dans le Wahhabisme, mais deux jours d’anniversaire pour l’anniversaire d’un homme, cela m’intrigue.