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Algérie : Election présidentielle 2014 Le dernier mot revient à la grande muette

L’idée d’un quatrième mandat  étant définitivement écartée, la maladie du président  a complètement changé le paysage   politique du régime actuel. Et pourtant, c’est l’éternelle question qui se (re)pose impérativement  à l’approche  de chaque élection présidentielle en Algérie.  Qui sera l’heureux candidat cautionné par l’armée lors du prochain rendez-vous électoral. 

 La grande muette  a pesé  de tout son poids  dans ce choix lors des précédentes élections  et le chemin d’El Mouradia  fera un détour par les Tagarins.

 Une classe politique tétanisée

Il ne faut pas s’attendre à un sursaut de la classe politique, même les grands partis d’opposition tels que le FFS  ou le RCD  sont en pleine restructuration après le départ de leurs chefs charismatiques, le retrait de Saïd Sadi  et de Aït Ahmed se fait lourdement sentir. Donc,  l’armée  aura  pour la première fois l’embarras du choix. Beaucoup de candidats  à la magistrature suprême sont déjà en campagne, Ali Benflis Mouloud Hamrouche, Ahmed Benbitour,  font figure de favoris, d’autant plus qu’ils ont occupé la fonction de  Premier ministre.  Une chose est sûre, il y aura un candidat  du « consensus  »  et ce,  pour préserver  un équilibre  à haut niveau (armée et DRS). Les  deux partis  politiques de « service », le RND et le FLN sont depuis longtemps en disgrâce et pour cause, l’alliance présidentielle n’existe plus.

Cependant, l’heure de vérité  a sonné pour tout le monde  et chacun fait sien  «  chacun pour soi Dieu pour  tous », les  amis  du président sortant se comptent  sur le bout des doigts.  La maladie de Bouteflika  a redonné de l’espoir  à certains. Abdelaziz Belkhadem, le patron du FLN  se voit aussi présidentiable. Quant à Ahmed Ouyahya, depuis sa démission  du secrétariat général du RND il n’a jamais caché ses ambitions. N’a-t-il pas déclaré  avant même la maladie du président qu’un quatrième mandat de Bouteflika n’était pas souhaitable. L’ex-patron du RND  ne s’est manifesté qu’a deux reprises depuis sont retrait  du parti.   De passage  à Oran, Ahmed Ouyahya a fait cette déclaration devant ses partisans « je suis un soldat au service du pays ».  Une information rapportée par un journal électronique va  plus loin, Ouyahya  aurait été reçu  longuement par  le patron  du DRS.

Sella,l  l’actuel Premier ministre, un sérieux prétendant

 Abdelmalek Sellal pourrait surprendre  tout le monde.  Selon  l’opinion publique il est en train de gagner des points,  depuis la maladie  de Bouteflika il sillonne le pays  en mettant souvent le cap vers les  wilayas de l’intérieur du pays. Il a un avantage sur les autres candidats,  il n’ a pas  de couleur politique c’est un technocrate, il organise sa propre communication  lors de ses déplacements et ses rencontres avec la société civile . Selon le politologue Rachid Grim, officiellement l’armée   n’aura pas de candidats, mais aura son mot à dire  pour désigner un candidat du fameux « consensus  ».  Il faut de même rappeler la position  des deux partis du pouvoir, à savoir le FLN et le RND. Ils ont l’habitude  de soutenir un seul candidat, celui du consensus.

L’ex-membre fondateur du FFS et actuellement président du parti Essabil (non agréé)  fera une pertinente remarque en déclarant que « l’armée  s’est arrangée depuis des années à faire le vide autour d’elle, à avoir  tous les leviers entre les mains. Ce qui rend impossible  toute alternance  et toute alternative démocratique ». En clair, ce sera le candidat du système  qui présidera  aux destinées du pays  selon  cette analyse. Une autre question à ne pas ignorer,  Bouteflika  pourra-t-il peser dans le choix de son successeur ? Ne serait-ce que pour assurer une protection à son clan.

Chakib Khalil, Sonatrach et le cercle présidentiel

Les affaires de corruption qui ont secoué  le plus haut sommet de l’Etat  pèseront lourd sur la prochaine échéance. L’affaire Sonatrach, la fuite de Chakib Khalil à l’étranger  et l’encombrant frère Saïd Bouteflika  font toujours l’actualité. Dans un blog  du figaro,  un proche du président  Bouteflika rétorque  en lançant une contre- offensive, en impliquant  les militaires dans « la décennie de rapines». En attendant  le printemps 2014, l’automne et la rentrée  s’annoncent chauds.  

Notre correspondant en Algerie :  Abou Marouane

 
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