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Algérie : Rien n’est réglé !

Le pouvoir a fini par céder, sur la première revendication d’un mouvement sans précédent, pacifique, résolu et très imposant. Bouteflika a retiré sa candidature et a nommé Lakhdar Ibrahimi pour assurer la transition vers de nouvelles élections présidentielles.

C’est une première victoire du peuple algérien. Mais rien n’est réglé, parce que le ras le bol concerne un système, un pouvoir politico-militaire avec sa cohorte de rentiers qui constituent une aile du pouvoir désormais, menée par Haddad. Or ce système n’est plus monolithique et n’arrive pas à se mettre d’accord sur une ligne et encore moins un homme.

La transition dépendra des rapports de force. C’est ce qui est inquiétant

Le peuple algérien a peur d’une entourloupe qui aboutirait au départ de Bouteflika et au maintien du système. Peur compréhensible vu l’histoire de ce pays.

La transition, comme toute transition, dépendra des rapports de force. C’est ce qui est inquiétant. Parce que la rue n’a pas de représentants pour négocier, qu’elle refuse même les partis d’opposition historiques. De l’autre côté, le régime est totalement fissuré.

Le FLN est déserté par ses cadres moyens qui ne veulent pas couler avec le navire, le syndicat maison s’effondre, les juges se révoltent et les quinquas de l’armée se refusent au scénario catastrophe, celui d’un affrontement direct avec la population.

Le chiffon rouge des Islamistes ne fonctionne plus. Ouyahya est balayé parce qu’il a évoqué la Syrie. Il faut une solution politique mais c’est plus facile à dire qu’à mettre en place. Entre un mouvement spontané, sans leader, hétérogène et un système à bout de souffle, aux abois, mais qui continue à tenir les rênes la partie n’est pas jouée.

Ce genre de transition ne réussit qu’à trois conditions :

  • La première c’est de rassurer les caciques du système ceux qui réclament des poursuites, raidissent les clans et poussent vers l’aventure. Une justice transitionnelle est une voie mieux avisée.
  • La seconde c’est de mettre en place les institutions de la transition avec un objectif clair, celui d’une vraie démocratie, ces institutions doivent être crédibles aux yeux de la majorité.
  • La troisième c’est de trouver des interlocuteurs acceptables par la rue en tant que représentants et rationaliser les exigences.

Toutes les révoltes arabes ont échoué parce qu’elles ne réunissaient pas ces trois conditions. L’Algérie pourrait être l’exception. On ne peut que l’espérer pour ce peuple magnifique.

 
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