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Annulation des présidentielles 2014 Une option qui se précise

Depuis le dernier remaniement ministériel, l’activité politique en Algérie est paralysée. Une seule question s’impose  au niveau de tous les commentaires et débats politiques : l’élection présidentielle prévue au printemps 2014 aura-t-elle lieu ? Le doute est permis.

Tout d’abord, une  élection  de cette envergure nécessite  une campagne électorale de deux semaines, mais Bouteflika  ne peut s’engager  dans cette aventure  en raison de son état de santé. Faut-il rappeler que pour  cette même raison, le Conseil des ministres ne s’est pas réuni depuis neuf mois…                                     


La énième révision constitutionnelle

Des informations (non démenties) circulent depuis plus d’un mois à propos du projet de révision de la Constitution, les tenants du pouvoir s’évertuent à une sortie de crise, en cherchant un artifice juridique pour apporter des changements à la Constitution actuelle  et qui, déjà, fait l’objet d’une révision qui  a permi à Bouteflika  de briguer un 3ème mandat. Cette «énième violation  de la Constitution» permettra une rallonge de deux ans à l’actuel locataire d’El Mouradia, le parlement se chargera  allégrement de  cette mission pour passer du quinquennat au septennat. On parle déjà d’une première copie du projet de révision  élaborée par une commission  présidée par  Azzouz Kardoune. Les choses vont donc vite, très vite même  pour la prorogation du mandat présidentiel  et la création  du poste d’un vice président  et ce, pour la première fois dans les annales de la politique en Algérie.

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika.

Selon certaines sources, cette commission est confrontée à de sérieux problèmes  qui relèvent d’un ordre juridique et pour cause, l’amendement en 2008 de la Constitution «codifie» la question de la durée des mandats présidentiels  et l’élection du président. L’article 74  limite le mandat présidentiel à 5 ans  et l’article 71 stipule que «le président  de la république est élu au suffrage universel direct et secret. L’élection  est ainsi acquise à la majorité absolue des suffrages exprimés», la prorogation du mandat  présidentiel passerait  par  la révision de la Constitution  et l’annulation de ces deux articles. Mais pour ce faire, il faut trouver  un argument politique  et surtout légal pour justifier une telle ambition. Même Si  cette démarche semble un peu compliquée, il suffit de revenir à 2008, une partie de la classe politique, avec le soutien de l’armée  n’a eu aucun mal à faire sauter  le verrou qui limitait à deux les mandats présidentiels. Les deux Chambres réunies, l’assemblée et le sénat se sont exécutés avec une  certaine prouesse. 

Les réformes annoncées en 2011, une utopie

Le même scénario peut donc se reproduire, mais cette fois ci sans l’aval d’une partie de l’armée, notamment les services. La classe politique dans son ensemble dénonce déjà le viol de la Constitution et le piétinement des principes démocratiques. L’alternance  au pouvoir  n’est  apparemment pas à l’ordre du jour. Mais où sont passées les réformes politiques profondes promises par Bouteflika  en avril 2011? La crainte exprimée par les partis d’opposition est pleinement justifiée, d’autant plus que le premier ministre ne cesse d’envoyer de véritables signaux. Lors de son dernier  déplacements à Médéa, Abdelmalek Sellal  déclare que «le pays est géré  comme par un père de famille avec à sa tête le président de la république ». Message on ne peut plus clair, Bouteflika n’est pas prêt à partir.  

ALGER – Abdou Merouane

 
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