Par gros temps, le naufrage d’un navire, a fortiori de premier rang, est souvent annonciateur d’autres déroutes. En effet, dans un marché marocain du matériel informatique en pleine difficulté, la débâcle de Microchoix qui fait face à de multiples saisies initiées par des créanciers échaudés, n’est peut-être que le premier acte d’un mouvement de défauts en série. Aussi, un autre ex- fleuron de ce métier est en pleine agonie. Il s’agit de Dataco qui combinait aussi bien le business de grossistes, pour avoir longtemps été importateur représentant de constructeurs internationaux tels Dell, Eaton, Epson et Oray, que celui de revendeur détaillant pour les autres cartes (HP, Lenovo, IBM…) représentées au Maroc par d’autres poids lourds tels Disway, Disty ou Diffazur. Cet opérateur dont le seul point de vente situé à Casablanca a également baissé le rideau, à l’instar des treize magasins de Microchoix, a réalisé en 2015 la pire performance de son histoire (en 26 ans d’existence) avec un déficit de 17 MDH qui a laminé ses fonds propres. Il faut dire qu’avec un chiffre d’affaires divisé par deux (47 MDH contre 103 MDH un an auparavant) et des provisions pour dépréciations d’actifs circulants qui montent en flèche, cette situation inédite n’a pas manqué de laisser place dès les premiers mois de 2016 à une asphyxie financière aigue.
A ce jour, salariés et principaux créanciers (fournisseurs, Attijariwafa bank et BMCI) sont sur les dents et ne savent pas à quoi s’attendre. Se dirige-t-on vers un redressement judiciaire (voire une liquidation!) ou les actionnaires (menés par la famille Rahily qui contrôle plus de 80% du capital) envisagent-ils, plutôt, un plan sauvetage ?
Pour l’instant, le seul constat avéré est que le modèle des revendeurs de matériel informatique ayant pignon sur rue est de plus en plus remis en cause dans un marché marocain de distribution de matériel informatique en tumulte et où la montée en puissance des sites e-commerce spécialisés ou pas (www.kaymu.ma, www.jumia.ma, www.iris.ma, www.mystore.ma….) est en train vraisemblablement d’y rebattre les cartes.