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Asmaa El Arabi, « The Tberguigue Girl » se confie à VH magazine

Humour fin et scanner de la société marocaine tout en étant bienveillante, Asmaa El Arabi est devenue un véritable phénomène sur les réseaux sociaux. Notre confrère VH a rencontré « The Tberguigue Girl ». Nous reproduisons un extrait de son interview publiée dans VH de ce mois.

Comment a commencé l’aventure The Tberguigue ?

Asmaa El Arabi : c’était durant ma dernière année d’études en France, je commençais déjà à faire des petites vidéos mais que je partageais avec mes amis. J’avais écris des articles pour la Nouvelle Tribune à l’époque, qui avait bien pris. On voulait même me créer un blog, le Blog de la stagiaire. Mais j’ai continué à faire mes échanges à l’étranger. Je n’écrivais plus vraiment d’articles mais j’avais une envie de filmer à la place. J’ai commencé à me créer une communauté sur SnapChat. J’avais une page que j’alimentais d’articles et de photos. La vidéo qui a été le début de tout le reste , c’était une vidéo où je ne parlais presque pas, où j’imitais les mimiques des mères. C’était la première fois que je publiais une vidéo. Au fur et à mesure, ça a commencé à être plus écrit, plus long, sur différents formats. Je devais travailler en conseil, en banque à la rentrée. J’ai décidé de refuser cette offre, je m’excuse auprès de ce patron auprès de qui j’ai démissionné la vieille de commencer à travailler. J’ai décidé de rester au Maroc. Je ne m’étais justifiée auprès de personne. J’ai pris cette décision de façon spontanée. Je commençais à avoir des premières collaborations, des premiers contrats. J’avais reçu un bel accueil, les personnes respectaient le travail et le format. C’est comme cela que tout a commencé il y a trois ans et demi…

Vous réussissez à être pertinente en quelque secondes, sur un format précis. Comment cela se travaille ?

A.E.A : il y a beaucoup de travail en amont. Je répète beaucoup avant d’avoir la bonne sincérité. Faire et refaire c’est attendre le moment où tu vas être le plus spontané et le plus dans ton personnage possible. Cela prend énormément d’énergie. Il faut beaucoup d’honnête aussi. Il faut se laisser de côté. Si tu es moche en faisant ce personnage, il faut l’accepter .Ce n’est pas moi que ça regarde, cela regarde le personnage. Si on ne partage pas les vues et les avis de ce personnage, c’est pareil. Il faut du temps et de l’implication. Et puis il s’agit de se renouveler. Ce n’est pas si facile.

On sent beaucoup d’amour pour ces personnages. Où allez vous les chercher et surtout comment les faire vivre sans tomber dans le cliché ?

A.E.A : il ne faut pas mettre de distance entre toi et le personnage. Ou la personnalité que l’on incarne. On est tous humains, on est tous imparfaits, on est le résultat de nos milieux. Au delà, d’être le résultat de notre éducation, on est le résultat de nos destins surtout. Les gens agissent en fonction de motifs. Je traite de qui est coupable de quoi parce que finalement on est tous coupables de quelque chose tout en étant coupables de rien. Ne pas tomber dans le cliché, c’est ne pas tomber dans la critique exclusive. On se critique tous et on rit l’un de l’autre. Mon travail n’est pertinent que si je vais piocher dans toutes les classes sociales. Dans tous les milieux. Mon but ce n’est pas de rire de la bourgeoisie ou d’un tel. Mon but c’est de rire ensemble de nos imperfections à tous , et se voir et accepter l’auto dérision , de sourire de soi même.

 
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