Assurances : Les grandes tendances pour l’année 2015
Dans une interview accordée en exclusivité à l’hebdomadaire Challenge, M. Hassan Boubrik, Directeur des Assurances et de la Prévoyance Sociale (DAPS), revient sur les enjeux stratégiques et les grands chantiers du secteur des assurances pour la rentrée 2015.
Lors de cette interview, M. Boubrik a précisé que cette rentrée s’annonce globalement bien pour le marché marocain des assurances. Concrètement, la machine législative devrait se renforcer grâce à l’instauration de l’obligation de certaines assurances de construction, à savoir la tous risques chantier et la responsabilité civile décennale, la mise en place du dispositif légal relatif à l’assurance Takaful et l’amendement du code des assurances portant sur les règles prudentielles, en l’occurrence la solvabilité basée sur les risques et les nouvelles règles de gouvernances au sein des entreprises d’assurances et de réassurance.
Aussi, le cadre institutionnel de la supervision connaîtra, incontestablement, une révolution avec la mise en place opérationnelle de l’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (ACAPS). Cette autorité devrait rendre à la structure chargée du contrôle du secteur des assurances et des réassurances l’autonomie et l’indépendance nécessaires pour sa bonne marche. Elle devrait également étendre sa supervision sur les organismes de retraite, qui échappent à ce jour, à tout contrôle technique de la DAPS.
Par ailleurs, la collecte en assurance se poursuit à un rythme honorable. En effet, M. Boubrik a annoncé que le marché des assurances a réalisé une croissance de 42% au cours du premier semestre. L’assurance vie a enregistré une performance de 10,8%. La non-vie a progressé uniquement de 1,5%. Sur le plan technique, le secteur affiche globalement des indicateurs satisfaisants avec un ratio combiné oscillant respectivement de 85% et 95% entre le premier semestre de 2014 et celui de 2015.
Néanmoins, le poids des créances impayées demeure un sujet inquiétant pour le secteur des assurances. Nettes de provisions, ces créances s’établissement à 6,8 milliards de DH en 2014.
Pour faire face à cette situation malsaine, et ce, en attendant l’adoption du projet de loi modifiant le livre IV du Code et qui prévoit une ségrégation des comptes des intermédiaires, la DAPS travaille, entre autres, sur une nouvelle circulaire qui régit les encaissements par les intermédiaires.
Cette circulaire repose sur deux idées principales : la première, est que l’intermédiaire n’est pas habilité à donner de son propre chef des facilités ou des délais de paiement au nom de la compagnie, au risque de voir sa responsabilité engagée. La deuxième, est l’obligation faite à tous les intermédiaires et à toutes les compagnies de mettre en place une convention de collaboration qui définit de manière précise les droits et obligations de chacun et les règles devant régir cette collaboration. L’entrée en vigueur de la circulaire est prévue le 31 mars 2016.