Attijariwafa bank maintient sa position
La banque du groupe SNI a maintenu sa position de leader, mais sa capacité bénéficiaire est affectée par les activités au Maroc.
En cause, le secteur de l’immobilier et de l’industrie qui ont occasionné près de 400 millions de dirhams de provisions supplémentaires.
A l’international, les filiales continuent de bien se comporter.
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ffets collatéraux de la crise mondiale, Attijariwafa bank affiche, pour la première fois, un recul significatif de son résultat net part du groupe. Ce dernier s’établit à 2,2 milliards de dirhams sur les six premiers mois de l’année 2013, en baisse de 4,8% par rapport à la même période de l’année dernière. Pourtant, le résultat net du groupe n’a subi qu’un repli de 1,9% à 2,7 milliards de dirhams à fin juin 2013. «Ce décalage s’explique par le fait que ce sont les filiales ayant un poids très important dans la consolidation des résultats qui ont été les plus affectées», clarifie Mohamed El Kettani, PDG du Groupe Attijariwafa bank. En clair, la baisse du bénéfice semestriel vient du Maroc, notamment de l’activité de banque de détails qui représente 55% du RNPG et l’assurance qui pèse pour 15,3% avec les fonds communs de placement (FCP).
Concernant l’activité bancaire au Maroc, les difficultés de certains clients se sont répercutées sur la maison mère. Ainsi, on peut par exemple constater que la banque a été obligée de provisionner les comptes de plusieurs clients. Ainsi, les provisions nettes de reprises se sont alourdies de 390 millions de dirhams en passant de 583 à 972 millions de dirhams.
Selon Mohamed El Kettani, «c’est la clientèle issue du secteur industriel, mais aussi de la promotion immobilière qui a été touchée». Il cite notamment un client victime de dumping de la part de concurrents européens. Heureusement, il y a une procédure d’antidumping qui a donné lieu à l’arrêt des importations. Sans chercher bien loin, on peut deviner qu’il s’agit de Maghreb Steel qui a connu des difficultés devant l’afflux massif de tôles laminées à froid en provenance d’Espagne, mais aussi de Turquie. Aujourd’hui, le redressement serait en cours.
Concernant l’immobilier, beaucoup de clients ont bénéficié de restructuration de leur dette du fait des difficultés qu’ont connues les programmes de luxe dans des villes comme Marrakech, Tanger ou Fès.
Néanmoins, sur le plan commercial, Attijariwafa bank a pu consolider sa position de leader au niveau du secteur bancaire. En témoignent les dépôts de la clientèle qui ont augmenté de 7,03 milliards de dirhams, là où l’ensemble du secteur n’a vu ses dépôts progresser que de 12,3 milliards de dirhams. A titre de comparaison, une banque comme la BMCE a vu ses dépôts clientèle s’améliorer de 402 millions de dirhams seulement, la BCP de 1,9 milliard, la SG de 266 millions. Côté crédits à l’économie, Attijariwafa bank fait pareil en distribuant près de 5,7 milliards de dirhams de plus durant le premier semestre, soit la plus forte augmentation du secteur. Au final, ses parts de marché sont en nette amélioration à 26,5% concernant les dépôts de la clientèle et à 26,9% pour les crédits.
S’agissant de l’activité assurance, Wafa Assurance a vu ses primes collectées stagner, suite à la forte baisse des primes vie, compensée par une hausse équivalente des primes non-vie. Il faut néanmoins remarquer que c’est la première fois depuis plusieurs années que l’on observe une baisse aussi importante de l’activité vie qui était plutôt dans une tendance haussière. Wafa Assurance a certes vu son résultat net augmenter de 3% pour s’établir à 454 millions de dirhams à fin juin 2013, néanmoins la contribution au RNPG est en net recul de 5%. Cela s’explique par les retraitements IFRS des portefeuilles financiers dans un contexte de hausse des taux obligataires et de repli de la bourse de Casablanca.
Au niveau international, les filiales situées en Tunisie et en Afrique de l’Ouest continuent de bien se comporter. Attijari bank Tunisie a vu son PNB s’améliorer de 12% pour s’établir à quelque 638 millions de dirhams. Mieux encore, la contribution au résultat net part du groupe s’est améliorée de 94% du fait d’une amélioration importante du coût du risque en normes IFRS.
Pour la CBAO en revanche, même si le résultat net est en hausse de 33% à 86 millions de dirhams, la contribution au RNPG s’est repliée de 2%. Alors que celle de la filiale ivoirienne s’est pratiquement maintenue au même niveau que le premier semestre 2012.