Aviation d’affaires : Business en déclin dans la zone MENA
Temps morose pour l’aviation d’affaires dans la région MENA, jadis l’une des zones de croissance de ce business. Elle connait actuellement un déclin à cause de l’instabilité politique et la chute du prix du pétrole ce qui a comme conséquence une baisse de la demande. C’est ce qui ressort de l’analyse du journal spécialisé américain Aviation International News.
Selon les experts, la croissance de l’aviation d’affaires semble dépendre de la capacité des économies du Moyen-Orient de se diversifier au-delà du secteur de l’énergie, surtout avec les prévisions de l’OPEP du pic de la demande en pétrole à l’horizon 2029. Côté flotte, les Émirats arabes unis font figure de modèle à suivre. Mais l’Arabie saoudite, qui possède toujours la flotte d’avions d’affaires la plus importante de la région, représente encore une montagne à grimper pour la Suisse de la région. Les deux pays possèdent actuellement environ 40% des jets du Moyen-Orient.
L’Afrique du Nord a également connu une croissance considérable au cours de la dernière décennie, ce qui a sans doute motivé la récente décision de l’Association pour l’aviation d’affaires du Moyen-Orient (fondée en juin 2006) d’étendre ses vols vers les pays arabophones voisins. Le Maroc possède la plus large flotte nationale avec 47 avions. Position occupée précédemment par l’Egypte jusqu’à ce que le bouleversement politique fasse baisser le nombre d’appareils basés dans le pays de 48 en 2010 à 40 cette année. La flotte algérienne est passée à 40 avions, tandis que la Libye a reculé à 15 avions dans le sillage de la crise politique en cours. La Tunisie ne compte que trois aéronefs locaux.
Sur une note pessimiste concernant les prévisions de livraison de jets d’affaires publiées le 30 octobre dernier, le constructeur Honeywell Aerospace a prévu une croissance annuelle de la flotte de seulement 1 à 2% pour la région MENA jusqu’à la fin de 2021 ; contre un taux de croissance de 2 à 3% enregistré au cours des cinq dernières années. Dans l’ensemble, l’entreprise créée il y a 10 ans a réduit ses prévisions de livraison autour des 6% de 9.200 unités en 2015 à 8.600 avions.
Karim Handaoui