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Bank Al Maghrib dresse son diagnostic

Services financiers. 41% des adultes marocains utilisent un produit ou un service financier formel selon l’enquête de BAM. Les principales conclusions de cette étude permettront de renforcer les interventions des parties prenantes, afin de donner plus d’élan à l’inclusion financière
par Roland Amoussou

Dans le cadre de ses actions de promotion de l’inclusion financière, Bank Al Maghrib(BAM) a livré, le 28 novembre 2014, les résultats de son enquête, la première du genre au Maroc, sur la capacité financière des ménages marocains. Une étude menée en collaboration avec la Banque Mondiale qui dresse le diagnostic de l’inclusion financière au Maroc. Ainsi, même si le Maroc fait partie des pays très en avance en matière d’inclusion financière dans la région MENA(Middle East North Africa), il n’en demeure pas moins que beaucoup reste à faire, notamment concernant les zones rurales. Les conclusions de cette étude sur la perception des services financiers menée auprès d’un échantillon de 3000 adultes représentatifs de la population active marocaine, vont certainement permettre de voir ce qu’il y a à corriger afin de donner plus d’élan à l’inclusion financière, qui constitue une composante majeure de la stratégie de développement intégré du secteur financier national à l’horizon 2020. L’expérience du Maroc en la matière, depuis plusieurs années, a d’ailleurs été saluée par les gouverneurs des banques centrales et des institutions financières arabes lors de la 38ème session ordinaire du Conseil des gouverneurs qui s’est tenu à Alger en septembre dernier. Pour rappel, le taux de bancarisation au Maroc a atteint 62% au terme du premier semestre 2014. La preuve que les services financiers arrivent à toucher un maximum de personnes dans le Royaume, grâce aux différents mécanismes développés par les autorités concernées(banque postale, microfinance etc).

L’inclusion financière, une priorité pour le Maroc

«L’inclusion financière est devenue une préoccupation capitale pour l’ensemble des intervenants au niveau des gouvernants», a souligné lors de la conférence de presse, Lhassan Benhalima, responsable de la Direction de la Supervision Bancaire à Bank Al Maghrib. Concernant les principales conclusions de l’enquête, on retient que 41% des adultes marocains utilisent un produit ou un service financier formel. Les auteurs de l’étude font remarquer que ce taux est bien supérieur à la moyenne observée dans les pays de la région MENA, qui est de 18%. Pour information, 2,5 milliards d’adultes n’ont pas accès aux services financiers de base dans le monde, selon des sources concordantes. L’étude de BAM révèle aussi que les adultes financièrement exclus sont majoritairement des femmes, des personnes à très faible revenu et ceux qui vivent dans les zones rurales. Aussi, note-t-on que les hommes utilisent davantage les produits financiers que les femmes, soit respectivement 50% et 31%. 61% des adultes ayant des revenus supérieurs sont financièrement inclus contre seulement 25% de ceux ayant un revenu très faible. A ce titre, les citadins sont plus à même d’être inclus financièrement (53%) que les ruraux (19%). Sur la capacité financière, l’enquête montre que seulement 10% des sondés connaissent l’ensemble des fournisseurs de produits financiers contre 54% qui en connaissent 4 ou moins et 14% qui en connaissent 2 ou moins.

Insatisfaction quant à l’offre bancaire

Les auteurs de l’étude précisent que les principaux produits financiers connus, sont ceux offerts par les banques (90 %), les groupes d’entraide informels (89%), les IMF (68 %), les opérateurs de transfert d’argent (65 %) et les compagnies d’assurance (45 %). Il faut également noter qu’il n’y a seulement que 20% des personnes vivant en milieu rural qui sont familiers avec les services offerts par les compagnies d’assurance, «bien que ces produits soient utiles pour lisser les fluctuations des revenus saisonniers de la plupart d’entre eux», souligne-t-on. Les auteurs de l’enquête se sont également intéressés à la satisfaction des clients, quant aux produits bancaires. A ce niveau, on note que les offres bancaires proposées répondraient moins aux attentes des clients. En revanche, 70% des sondés seraient satisfaits des produits d’épargne et de crédit informels (groupes d’entraide), des produits de transfert d’argent et de change et du microcrédit. On apprend, de même, que 25% des personnes interrogées (essentiellement des femmes et des habitants de zones rurales) déclarent avoir eu un conflit avec leurs fournisseurs de services financiers. Et, plus de la moitié de ces personnes n’ont pas tenté de le résoudre, estimant que les institutions financières sont trop puissantes (69% des sondés), que les autorités financières ne fonctionnent pas correctement (62%) ou que la loi ne protège pas suffisamment les consommateurs (27%). Bank Al Maghrib précise que ces conclusions permettront de compléter les données collectées à travers les indicateurs déjà mis en place, qui mesurent l’accès de la population aux services financiers et leur degré d’usage, par des informations relatives à la demande, dans le but de rendre les interventions des parties prenantes plus efficaces.

 
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