Barid Cash en ordre de conquête
La valse des opérations stratégiques se poursuit dans le secteur du transfert d’argent. En effet, alors que certains se désengagent de ce métier en estimant sans doute qu’il est temps de tirer les marrons du feu, d’autres se livrent à une course effrénée à la taille, ce qui requiert souvent investissements conséquents et recapitalisations substantielles ou passe parfois par des acquisitions au prix fort de réseaux existants. Aussi, le dernier en date à sortir le chéquier pour financer ses ambitions n’est autre que le groupe public Barid Al Maghrib qui vient d’injecter 30 millions de DH dans sa filiale Barid Cash.
Apporté sous forme d’augmentation de capital en numéraire ayant hissé le capital à 50 millions de DH (contre 6 millions de DH pour le capital minimum requis pour exercer une telle activité), cette opération permet à la filiale à 100% de Al Barid Bank (entité qui regroupe les activités bancaires et para-bancaires du groupe Barid Al Maghrib) d’accompagner la dernière phase d’une feuille de route baptismale qui fut des plus ambitieuses. Il faut dire que dès son lancement en juin 2014, Barid Cash visait déjà à supplanter, à horizon de cinq ans, le leader incontesté Wafacash dont le réseau dépasse 1100 agences. Et s’il y a encore loin de la coupe aux lèvres pour s’accaparer du fauteuil de leader, ce jeune acteur dans ce métier en forte croissance se positionne d’ores et déjà parmi les principaux challengers de la filiale d’Attijariwafa bank aux côtés de Cash Plus et Chaabi Cash (filiale du groupe BCP qui a repris le réseau Tashilat de M2T en septembre 2015). Mais combien d’années faut-il encore pour passer de 400 agences (soit à peu près la taille actuelle) à l’objectif annoncé de 1000 agences ? Et la digitalisation en cours des métiers bancaires, notamment les opérations les plus « simples » comme le transfert d’argent, ne vient-elle pas balayer l’avantage d’un réseau des plus denses ? Gageons que les stratèges de Barid Al Maghrib y ont déjà planché.