Banques

BCP élargit ses horizons sur le marché africain

L’Afrique est un relais de croissance important pour le groupe bancaire pour les années à venir. Afin de renforcer sa présence, Banque Centrale Populaire souhaite diversifier ses activités sur le continent (Assurance, crédit-bail, crédit à la consommation etc.), et lorgne également de nouveaux marchés en Afrique centrale. par Roland Amoussou

Avec une présence déjà bien remarquée dans le secteur bancaire sur le marché subsaharien, notamment en Afrique de l’Ouest, le groupe Banque Populaire n’entend pas en rester là. La banque au cheval ambitionne, en effet, de diversifier son portefeuille d’activités sur le continent. Dans ce sens, le groupe bancaire, un des fleurons du secteur de la banque au Maroc, a déjà lancé ses activités dans la microfinance, à travers sa filiale AMIFA (Atlantique Microfinance for Africa), qui opère déjà en Côte d’Ivoire et au Mali, et devrait ajouter de nouveaux pays à sa liste en 2016 (Sénégal, Guinée, Burkina-Faso etc.). «Notre développement en Afrique constitue un relais de croissance pour les cinq à dix prochaines années», fait remarquer Mohamed Benchaâboun, PDG du groupe Banque Centrale Populaire. Avec sa holding ABI (Atlantic Business International) qu’elle contrôle à 75%, BP a de grandes ambitions sur le continent. Après la microfinance, la banque au cheval accélère son galop avec l’acquisition, en 2015, de quatre sociétés d’assurance dans la Vie et la Non-Vie en Côte d’Ivoire (Atlantique Assurance Côte d’Ivoire et Atlantique Assurance Vie Côte d’Ivoire) et au Togo. «L’ambition de la holding ABI dans la région est de passer d’un groupe bancaire à un groupe financier multi-métiers. Là, on se lance dans le développement de l’assurance», confie Souleymane Diarassouba, le directeur général de Atlantic Business International (ABI).

Ambition: devenir un groupe financier multi-métiers en Afrique
«La vision du groupe, c’est que partout où nous sommes présents en tant qu’entité bancaire, nous puissions aussi avoir une structure d’assurance», poursuit-il. Et ce n’est pas tout, puisque le groupe bancaire marocain lorgne d’ores et déjà d’autres activités dans lesquelles il pourrait se lancer incessamment. En effet, Mohamed Benchaâboun, lors d’une rencontre en décembre dernier à Abidjan avec le président ivoirien Alassane Ouattara, a fait part de l’ambition du groupe Banque Centrale Populaire, d’étendre ses activités en Côte d’Ivoire à d’autres secteurs, en particulier le crédit-bail ou le crédit à la consommation. Il va sans dire, que le groupe bancaire jouit d’une grande expertise pour réussir un tel challenge sur le marché africain. Selon Souleymane Diarassouba, il s’agit aussi pour le groupe d’étendre sa présence au-delà des marchés de l’UEMOA (Union économique monétaire ouest-africaine regroupant huit pays de cette région). «L’Afrique centrale nous intéresse bien, et nous sommes actuellement à l’affût de toute opportunité qui pourrait se présenter», concède-t-il. Au Maroc aussi, BP est sur plusieurs fronts. La banque affiche son appétit pour les services et les solutions de paiement multi canal sécurisés. Pour ce faire, le groupe a récemment pris le contrôle de la société M2T, spécialisée dans ce domaine. «Depuis la mise en place de la nouvelle loi bancaire, le secteur du paiement connaît une certaine avancée. Et le groupe est un acteur extrêmement fort dans ce domaine. Donc, il était stratégique pour nous d’avoir une structure comme M2T sur laquelle le groupe peut s’arrimer pour accompagner ce développement du secteur du paiement», explique, pour sa part, Laïdi El Wardi, directeur général de la Banque Populaire. M2T qui devrait terminer cette année avec plus de 2000 points de vente, va s’ajouter aux 1400 points de vente de la BP (en plus des 400 points de vente de la Fondation de microfinance du groupe) pour travailler sur toutes les activités du paiement. D’ailleurs, la banque est en train de restructurer ses activités de change pour qu’une partie, notamment celle qui s’occupe de l’activité de change et transfert soit cogérée au sein de M2T. Selon le top management, l’ambition est de faire de cette nouvelle filiale un acteur de référence dans son secteur d’activité au Maroc. Notons également, que la BP se prépare très activement pour le lancement de sa banque participative. Tout est fin prêt, et le numéro deux du secteur bancaire marocain n’attend plus que l’agrément pour démarrer ses activités.

 
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