Beyrouth : la ville dévastée par des explosions dans son port
Avec un bilan de plus de 100 morts et 4000 blessés (bilan provisoire), les explosions spectaculaires en fin d’après-midi du 4 août dans le port de la capitale libanaise ont replongé un pays déjà exsangue dans une situation économique précaire. Les secours tentent encore de sortir tous les corps des décombres.
La puissance de l’explosion a été si forte qu’elle a entrainé des dommages à des kilomètres à la ronde, avec des bâtiments entièrement détruits et des vitres qui ont volé en éclats des kilomètres du lieu d’explosion. Toute la capitale a ressenti les secousses de cette explosion, qui a débuté par un incendie ayant couvert le ciel d’une longue colonne de fumée. Les images amateures de l’explosion montrent une explosion semblable à un champignon atomique, avec un souffle qui a ravagé les secteurs environnants du port.
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Le stock de nitrate
Selon les informations, un stock de nitrate serait à l’origine de cette puissante déflagration. Le Président Michel Aoun a révélé que 2.750 tonnes de nitrate d’ammonium avaient été stockés « de manière dangereuse dans un entrepôt pendant 6 ans ». Ce produit aurait été déchargé d’un navire mis en fourrière dans le port en 2013, puis stocké dans un entrepôt à cet endroit, rapporte la presse. Le nitrate d’ammonium, est un produit, un sel blanc et inodore utilisé comme base de nombreux engrais azotés sous forme de granulés. Il est aussi utilisé dans la composition de certains explosifs et a déjà causé de nombreux incidents par le passé.
Un deuil de 3 jours a été décrété et le Conseil supérieur libanais de défense a recommandé que Beyrouth soit déclarée ville sinistrée. De plus, l’état d’urgence sera déclaré pour une période de 14 jours afin que l’armée soit chargée d’assurer la sécurité dans la ville. Le gouvernement du Président Aoun compte débloquer 100 milliards de lires, soit 66 millions de dollars) pour un fonds d’urgence. Les enquêtes sont en cours pour déterminer les causes de l’incendie et de l’explosion qui s’en est suivi. Plusieurs pays ont proposé d’apporter leur aide au Liban pour gérer cette situation de catastrophe.
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Crise économique sévère
Pour rappel, le Liban traverse une crise économique sévère, la pire depuis des décennies, qui a entrainé une forte dépréciation de sa monnaie, une inflation galopante, un chômage important et des restrictions drastiques sur les activités bancaires. Ce qui n’a pas manqué de pousser dehors la population depuis plusieurs mois, dans une grogne sociale inédite qui a fait vaciller le pouvoir en place.