BMCE Bank portée par ses filiales africaines
Othman Benjelloun a été très inspiré en augmentant le périmètre africain de BMCE Bank via le renforcement des participations de son groupe dans BOA Group, La Congolaise de Banque et la Banque de Développement du Mali. Aujourd’hui, pratiquement 1 DH de bénéfice sur 3 provient des filiales africaines du troisième groupe bancaire du Royaume. par adama sylla
La stratégie du Groupe BMCE Bank of Africa a été payante. Le groupe bancaire qui, 20 ans après sa privatisation, réalise des performances, le moins que l’on puisse dire, remarquables. Le Top management a qualifié, lors de la présentation des résultats annuels, le bilan de l’exercice 2015 de « concluant», faisant ressortir la consolidation de l’assise financière du groupe, grâce à des bénéfices qui ont plus que doublé en quatre ans. Selon Brahim Benjelloun-Touimi, Administrateur directeur général exécutif du Groupe, cette performance est le «fruit de chantiers commerciaux, opérationnels et organisationnels engagés depuis ces dernières années». Les 4 derniers exercices ont, en effet, permis de mettre en œuvre le Plan d’entreprise 2012-2015 de la banque.
Le groupe bancaire a réalisé un bénéfice net de 1,95 milliard de dirhams en 2015, en hausse de 1% par rapport à 2014. Les filiales africaines (Bank of Africa, La Congolaise de Banque et la Banque de Développement du Mali) du groupe ont contribué à hauteur de 30 % au bénéfice net du groupe en 2015 contre 27% seulement en 2014.
Il faut dire que sur les 1,9 milliard de DH de résultat net part du groupe (RNPG) dégagés en 2015 (+0,6%), 40% viennent de l’international.
Dans ce résultat, la montée en puissance des filiales subsahariennes est encore plus palpable. Cela s’explique notamment, par une augmentation du périmètre africain du troisième groupe bancaire marocain, qui a renforcé ses participations dans BOA Group, La Congolaise de Banque et la Banque de Développement du Mali. La contribution des filiales africaines à ce résultat a augmenté de 17% à 608 millions de DH. Par ailleurs, la participation des entités européennes au RNPG fait un bond spectaculaire de 36% à 171 millions de DH. « Le groupe BMCE Bank of Africa génère une partie substantielle de ses revenus de l’international. Nous ne sommes pas seulement tributaires du Maroc», tient à souligner Brahim Benjelloun Touimi.
A noter que les activités de marchés, la banque au Maroc et les services financiers spécialisés ont accusé des replis respectifs de -45,3% (après des résultats exceptionnels en 2014 qui n’ont pas été reconduits), -1,2% et -13,4%.
Globalement, Bank Of Africa a dégagé un produit net bancaire de 11,8 milliards de DH en 2015, en hausse de 2,8% sur un an. Cette performance a été favorisée par une augmentation de la marge d’intérêt de +10,3% et de la marge sur commission de +1,9%. Quant au résultat net, il s’est élevé à 1,96 milliard de DH, soit une légère progression de +0,6%.
Le Président fait le bilan
Dans ce sillage, le Président Othman Benjelloun, qui est venu juste après la présentation des résultats par les cadres de la banque, s’est adressé à l’assistance. « Vous avez sans doute l’habitude de m’écouter me livrer à des projections sur 20, 50 voire 100 ans. Je voudrais, cette fois-ci, que nous regardions en arrière, vers les 20 dernières années, les 20 dernières années d’un Groupe bancaire dans l’environnement marocain qui l’a porté et nourri ».
Le patron de BMCE Bank Of Africa, s’est montré satisfait des performances réalisées sur les différents indicateurs sur les vingt dernières années. « Les agrégats financiers du groupe BMCE Bank ont connu des taux de croissance annuels à deux chiffres », dit-il. Il faut souligner que durant cette période, le total bilan fut porté à 220 milliards de DH, soit 8 fois plus le niveau de 1995 ou encore un taux de croissance annuel de 11 %. Les capitaux propres ont crû de 10 % l’an durant ces 20 ans. Ils furent multipliés par 7 pour atteindre 22 milliards de DH.
Les crédits à l’économie et les dépôts ont, respectivement, été multipliés par 12, enregistrant chacun, un taux de croissance annuel de 13 %. Le PNB, indicateur de création de richesse est, en 2015, 9 fois plus important qu’en 1995, enregistrant un taux de croissance annuel de 11%.
Quant au résultat net, il fut multiplié par 6,5 % pour frôler les 2 milliards de DH, progressant en moyenne de 10 % l’an sur la même période. «Nous avons indubitablement créé de la valeur actionnariale puisque plus de 8 milliards de DH de dividendes furent distribués en 20 ans, le cours boursier de BMCE se trouvant 6 fois plus élevé qu’au début de la période. Enfin, nous sommes fiers de représenter l’un des plus importants contributeurs fiscaux du Royaume avec plus de 5 milliards de DH servis à l’Etat marocain depuis 20 ans », souligne Othman Benjelloun.