La secte nigériane monopolise l’attention. Barack Obama, une première, a laissé place à sa femme, que personne n’a élue, pour parler au Monde, au nom du peuple américain. La secte a enlevé deux cents jeunes filles, collégiennes. C’est un drame colossal. Mais, il nous faut, encore une fois, refuser la soupe que nous servent les médias. Sur LCI, j’ai vu un dirigeant du parti communiste français, défendre le Coran et l’Islam contre un intellectuel de droite qui estimait que « Boko Haram avait une lecture orthodoxe du Coran », rien que cela. La secte nigériane s’appuie sur une réalité. La région musulmane du Nigéria est la plus pauvre, la moins pourvue en services publics. L’Islam dans ces contrées est abandonné au point qu’il est contaminé par des pratiques de sorcelleries, de sacrifices, qui relèvent du paganisme. Mais, il ne s’agit ici ni de faire de l’anthropologie, ni de défendre Boko Haram. Juste, constatons que l’émotion suscitée par l’enlèvement des jeunes filles, va servir les terroristes. Tous les médias ont présenté, avec soulagement, l’offre d’échange des fillettes contre des prisonniers comme une issue positive. Le gouvernement d’Abuja ne pourra que s’exécuter et ce, dans les prochains jours. Il s’agit là de l’inconséquence la plus évidente de notre temps. Toutes les capitales affirment que la seule attitude valable contre le terrorisme, c’est l’éradication. Or, elles négocient tout le temps. La France paie la liberté de ses ressortissants, par le biais des entreprises, des Etats fantoches, mais elle paie malgré tous les démentis. Le Cameroun a déjà relâché une dizaine de terroristes de Boko Haram, dans le cadre de la libération d’otages français. Le seul Etat au monde qui n’a jamais fait de concession est un Etat salaud, que je ne reconnais pas, qui s’appelle « Israël », qui est lui-même un repaire de terroristes aveugles. Il faut donc arrêter ce cirque médiatique, qui, chaque jour, confirme aux abjects terroristes leur prétendue puissance. La lutte antiterroriste a bien évidemment un aspect sécuritaire, où l’engagement des uns et des autres n’est pas nécessairement au même niveau. Mais, il faut une réponse multiforme, en particulier aux problématiques sociétales frontalières, aux questions de développement. On en est très loin, parce que l’Occident refuse de débourser. Maintenant, si les jeunes filles sont libérées contre l’élargissement de criminels terroristes, cela me convient. A condition de faire en sorte qu’un tel chantage macabre ne puisse pas se reproduire. On me permettra d’être réservé, depuis 20 ans les effets de manche n’ont abouti qu’à l’extension géographique du terrorisme. La méthode n’est pas la bonne.