Bouregreg : le paysage urbain de la capitale transformé
Portant sur une zone globale d’environ 6000 hectares, l’aménagement de la vallée du Bouregreg est l’un des projets structurants qui ont marqué par leur ampleur les dix dernières années. Il vise à assurer un aménagement durable du site dans le strict respect de la faune et de la flore. Par cette mise en valeur de la vallée elle-même, il s’agit principalement de faire de ce lit de fleuve, un lien d’articulation organique entre la ville de Rabat et de Salé, tant pour ce qui est du franchissement d’une rive à l’autre, que des lieux publics à exploiter en commun. Dès lors, la vallée du Bouregreg ne sera plus à terme, un simple lieu de transit, mais une cité pour elle-même.
Depuis le lancement officiel du Projet Bouregreg par Sa Majesté Le Roi Mohammed VI le 7 janvier 2006, les travaux d’aménagement ont pris un tournant décisif sur la voie de concrétisation de ce projet ambitieux. Les études et travaux ont d’abord porté sur la Séquence I, dénommée Bab Al Bahr, et la Séquence II, Amwaj, dont les échéances de finalisation et de développement sont prévues pour 2014. Le Projet Bouregreg compte néanmoins 4 autres séquences appelées à connaître le même traitement dans le cadre d’une démarche globale et intégrée. Certaines de ces séquences sont au stade d’étude relativement avancée.
Le schéma d’Aménagement global propose de confirmer la vocation d’espace naturel et agricole de cette vaste zone, d’en faire un parc naturel et de mettre en valeur son double patrimoine historique et naturel. Des réseaux, itinéraires et équipements, seront mis en place pour être appropriés par la population citadine future comme espace complémentaire de détente et comme zone de transition entre la ville et le Plateau Central où se développe le bassin hydrographique du Grou et de ses affluents. La séquence de l’estuaire, en aval du pont Moulay Hassan, est l’une des parties les plus connues et les plus fréquentées de la vallée. Située entre les deux médinas, et bordée par des sites prestigieux comme la Kasbah des Oudayas ou le tombeau de Sidi Ben Acher, elle dispose d’un très important potentiel paysager, qui la destine à devenir le véritable centre d’animation et de loisirs pour la population des deux villes et une importante zone de visite pour les touristes.
Le Parti d’Aménagement Global (P.A.G.) propose de confirmer sa vocation principale d’animation et de loisirs par un programme visant à le rendre plus accueillant aux visiteurs, à embellir les deux sites urbains et à mettre en valeur les monuments historiques.
>> Le tramway de Rabat-Salé révolutionne le transport collectif urbain
La mise en place du Tramway, vient révolutionner le transport entre les deux villes voisines, Rabat-Salé tout en prolongeant la liste des grands projets structurants lancés sur l’initiative royale depuis une décennie au Maroc : port de Tanger sur la Méditerranée, maillage autoroutier, stations balnéaires, etc. Autant de projets auxquels les partenaires européens ont été plus ou moins associés dans le cadre de la modernisation des infrastructures du pays. Le pont Hassan II qui enjambe le Bouregreg comporte une plateforme du tramway qui relie désormais les villes de Rabat et Salé sur 20 km. L’entrée en service du tramway Rabat-Salé marque ainsi un saut qualitatif dans les transports collectifs urbains au Maroc. Les principaux pôles d’activité, les centres administratifs, universités, hôpitaux, gares ferroviaires et routières sont désormais desservis dans des conditions de confort et d’accessibilité optimales. Les rames sont non seulement climatisées, mais elles sont conçues selon la technique à plancher bas intégral pour faciliter l’accès des personnes à mobilité réduite. Haut de 13 mètres, le pont facilitera en outre la navigabilité du fleuve Bouregreg. Cela devrait faire le bonheur des bateaux et voiliers, surtout que la marina est adjacente au pont. Enfin, l’usage du pont sera d’autant plus valorisé qu’il donnera accès au nouveau tunnel qui vient d’être creusé sous les Oudayas, la Kasbah historique de Rabat datant du 12ème siècle. La réalisation de ces ouvrages fait partie d’un projet plus vaste portant sur l’aménagement de la vallée du Bouregreg en plusieurs séquences. D’autres infrastructures sont en cours et devraient voir le jour successivement au cours des prochaines années.
>> Le tramway de Casablanca
L’expérience de Rabat a été étendue à Casablanca avec un succès immédiat. Plus de 250.000 voyageurs par jour emprunteront cette première ligne de tramway. A titre de comparaison, les bus casablancais transportent 600 000 usagers par jour. Le mobilier de station se compose de 377 luminaires, 377 bancs en béton, 377 grilles d’arbres avec corsets et 283 corbeilles de propreté. La création du nouveau pôle d’échange «Casa-Voyageurs» a permis de doubler la surface de la zone accessible aux piétons (10.100 m2), avec des aires de jeux praticables. Les zones en sable stabilisé ont été spécialement étudiées pour offrir des espaces de jeu aux enfants du quartier. Ces zones sont également perméables et plus faciles à entretenir dans le temps que les zones engazonnées. La place est désormais conçue pour être à la fois un espace public de quartier et un pôle d’échanges de transports entre tramway, bus et train. De nombreux agents seront présents tout au long du parcours afin d’aider les usagers et les Casablancais à se familiariser avec cette infrastructure. À chaque station, quatre personnes sont disponibles pour informer les voyageurs. Cette première ligne est longue de 31 kms. De bout en bout, le parcours pourra être réalisé en 65 minutes.
Chaque rame (de 65 mètres), pourrait accueillir jusqu’à 600 voyageurs dont 100 places assises. Le réseau est composé de 48 stations comprenant chacune une dizaine d’abris.