Bourget 2019 : les attentes des opérateurs marocains
Nouvelle édition, nouvelle participation marocaine au plus grand salon aéronautique au monde. Devenu une base aérienne aéronautique, le royaume présente l’essor et le dynamisme de son secteur qui lui ont valu d’être classé au rang de premier exportateur de produits aéronautiques au sein du continent africain.
De notre envoyé spécial à Paris Karim Handaoui
« Nous sommes présents dans les salons mondiaux. Nous faisons chaque édition du Bourget, Farnborough, Berlin Air Show, Japan International Aerospace Exhibition, Canadian International Air Show… Comme à chaque édition, l’équipe Maroc est pilotée par le ministère de l’Industrie, l’Agence marocaine du développement des investissements et des exportations (AMDIE) et le Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (GIMAS) pour montrer la crédibilité et la compétitivité qu’offre le Maroc en matière d’industrie aéronautique. Aussi, organiser des réunions importantes avec des investisseurs pour répondre à nos besoins relatifs à la Supply Chain. Nous voulons compléter à 100% cette chaîne de valeur. L’objectif est d’augmenter le taux de d’intégration locale. Nous sommes aujourd’hui à 34% alors qu’on était aux alentours de 18% en 2014. Il s’agit d’un travail continu pour attirer les investisseurs et compléter la chaîne », souligne Karim Cheikh, président du GIMAS.
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L’autre représentant marocain, à savoir l’AMDIE, a pour sa part fixé un double objectif pour sa participation à la 53ème édition du Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace-Paris Le Bourget. « Tout d’abord, le positionnement. Ce salon est l’un des incontournables dans le monde. Le Maroc doit donc y participer. Deuxième point, le royaume est présent pour démontrer encore une fois qu’il n’est pas uniquement un pays producteur mais surtout qu’il dispose d’une offre réelle et ce, depuis quelques années maintenant, qui continue de grandir. Plusieurs industriels exportateurs sont basés au Maroc. Nous disposons aussi de contrats de Sourcing, comme celui de Boeing, qui nous permet de ramener plus d’industriels. Il y a des pièces marocaines dans chaque avion qui vole aujourd’hui. Et ces pièces deviennent de plus en plus critiques », confie Hicham Boudraa, DGI de l’AMDIE.
« Aujourd’hui, le Maroc est sur le radar de toute la communauté aéronautique mondiale »
De son côté, la zone franche aéronautique de Casablanca estime que le royaume reflète aujourd’hui une autre image de son industrie aéronautique. « Je pense qu’il y a une perception très différente. Il y a quelques années, on se battait pour réussir à avoir quelques rendez-vous avec des acteurs majeurs et des PME. Nous avons du mal à boucler notre agenda. Nous sommes très sollicités. Aujourd’hui, le Maroc est sur le radar de toute la communauté aéronautique mondiale. Le pays n’est plus donc une petite base. Il est certes encore en plein développement mais avec un potentiel exceptionnel. A l’instar des trois dernières éditions, celle-là constituera un succès certain pour le Maroc. Nous espérons avancer avec les acteurs dans les négociations visant des implantations. Nous visons aussi à attirer de nouveaux entrants dans de nouveaux métiers tels que les écosystèmes moteur et composite et également monter en gamme dans l’assemblage, l’électronique, les systèmes électriques, la maintenance… », affirme Aref Hassani, DG de MidParc, qui a signé une convention lors de cette 53ème édition du Salon du Bourget avec AD Industries, groupe industriel spécialisé en ingénierie mécanique et hydraulique qui développe et produit des pièces techniques et des ensembles de précision pour les secteurs sensibles de l’aéronautique.
Pour rappel, le secteur aéronautique marocain compte aujourd’hui près de 140 entreprises et emploie directement près de 16.700 personnes qualifiées. A 2018, les exportations du secteur s’élèvent à 13,9 milliards de DH, soit 5,6% du total des exportations du royaume. Le secteur enregistre également la plus forte croissance à l’export de l’industrie manufacturière avec un taux de 13,8%.