Buzzichelli Maroc : les raisons de la faillite
Est-ce le début de la fin pour Buzzichelli Maroc ?
En effet, à l’issue d’une longue descente aux enfers entamée depuis 2014, l’ex-fleuron du montage industriel et de la fabrication métallique qui brassait, il y a encore à peine trois ans, un chiffre d’affaires de plus de 600 millions de DH, vient carrément de jeter l’éponge. Aussi, ne pouvant plus faire face ni à ses charges fixes (notamment les salaires), ni au paiement de ses fournisseurs, dont certains attendent depuis plus de deux ans, le management de Buzzichelli Maroc a mis toute activité en stand-by avec la mise à l’arrêt du site et siège social de Mohammedia.
Pour l’instant, rien ne filtre sur les intentions des actionnaires, notamment s’ils vont réinjecter de l’argent frais pour remettre la machine à flot ou même se déclarer en redressement judiciaire, mais avec un étau judiciaire qui semble se resserrer (la première vente judiciaire au détriment de la société a déjà eu lieu il y a quelques mois et d’autres procès intentés par des fournisseurs attendent leur dénouement), il y a vraiment péril dans la demeure.
Il faut dire que depuis un projet de TAQA Maroc à Jorf Lasfar, où l’entreprise fondée par Abdellah Zouhir en 1983 a laissé beaucoup de plumes avec le consortium Mitsui-Daewoo (qui lui avait confié une bonne partie en sous-traitance), la pente n’a jamais été remontée et ce, malgré tous les remèdes administrés par le management (plan social, réduction drastique des charges, recours à plusieurs cabinets de stratégie de renommée internationale, restructuration de la dette d’exploitation…). Aussi, le chiffre d’affaires n’a eu cesse de dégringoler en passant de 617,7 millions de DH en 2013 à 123,1 millions de dirhams une année plus tard et moins de cent millions de DH en 2015 et 2016.
Rappelons que Buzzichelli Maroc compte dans son tour de table deux fonds d’investissement, Capital North Africa Venture Fund et Fonds Mezzanine que gèrent respectivement Capital Invest et CDG Capital Private Equity. Et ces deux institutionnels ne peuvent absolument pas voler à la rescousse de leur participation vu qu’ils ont déjà achevé leurs périodes d’investissement respectives.