Caisse Centrale de Garantie : l’Etat est bien là
Finalement, l’Etat n’a pas du tout disparu des radars pour soutenir les TPME à accéder au financement. La CCG qui est sont bras armé travaille en back-office. Elle a relifté son offre, alléger ses formalités et dématérialiser les procédures pour les crédits inférieurs à un millions de dirhams. Résultat: les crédits garantis ont été multiplié par 2,5 en deux ans.
En parlant de difficultés de financement de la Très petite, petite et moyenne entreprise (TPME), le patronat adresse son reproche aussi bien aux établissements financiers qu’à l’Etat. Or, des banques publiques, il y en a plus au sens où l’on entendait jusque dans les années 1990. Le CIH et la Banque populaire sont aussi soucieux de leur rentabilité et de leur performance que les autres banques à capitaux totalement privés. La gestion de ces banques cotées à la Bourse de Casablanca ne peut s’écarter des principes de bonne gouvernance.
Alors où est l’Etat censé aider les entreprises de taille modeste et ne vérifiant pas les critères fixés par les banques à accéder au crédit ? La réponse c’est Hicham Zanati Serghini, directeur général par Intérim de la Caisse centrale de garantie (CCG) qui l’apporte en précisant que cette institution reste un établissement public aux missions d’intérêt général. Il convient en effet de rappeler que la CCG apporte sa garantie aux entreprises qui sollicitent un financement bancaire, mais également un leasing ou même qui veulent accéder à un fonds de capital risque. A partir de là, l’Etat apporte un soutien qui est loin d’être négligeable aux entreprises, souligne Hicham Zanati Serghini. Car, sans ce soutien de la CCG, «72% des entreprises bénéficiant des services de la CCG seraient systématiquement recalées par les banques». Et, parmi le reste des clients indirects de la CCG, 9% n’auraient pas non plus bénéficié d’un financement pour une raison ou une autre. C’est dire qu’en somme, le taux d’additionnalité de la CCG frôle les 81% des entreprises ayant bénéficié de sa garantie. Son rôle est donc indéniable. Et l’évolution récente de l’activité de la CCG montre bien que le partenariat entre l’Etat et le secteur financier fonctionne bien. En effet, toujours selon Hicham Serghini, les crédits garantis par la CCG ont été multipliés pratiquement par 2,5 en passant de 1,9 milliard de dirhams seulement en 2011 à 4,6 milliards de dirhams en 2013. En termes d’encours garantis, c’est-à-dire de cumul de crédits restant à être remboursés par les clients des banques, on est passé de 2,3 milliards de dirhams seulement en 2008 à 11 milliards de dirhams en 2013.
Il faut dire que la CCG a procédé à une véritable mutation de son modèle pour faciliter l’accès à sa garantie. Le maître mot est désormais «simplicité de l’offre», souligne le directeur général de la CCG. «Le processus a été industrialisé pour toute demande de crédit inférieur à un million de dirhams», explique-t-il. Ainsi, il n’y a plus de transfert de documents entre les banques et la CCG pour ce type de crédit, tout se fait via un échange de données informatisé, concrétisant une dématérialisation totale. Evidemment, pour ne pas créer de surcoût au crédit, la commission de la CCG est réduite à son strict minimum. De sorte que le TEG reste pratiquement inchangé entre le crédit garanti et celui qui ne l’est pas. Et la CCG s’adresse bien aux TPME, puisque les concours garantis ne peuvent pas dépasser 10 millions de dirhams par dossier et 20 par entreprise. L’autre innovation majeure, c’est l’amélioration de sa gamme d’offre qui concerne aussi bien les TPE que les entreprises dirigées par des femmes. A cela, s’ajoutent bien sûr les produits destinés à répondre aux besoins de création et de développement d’entreprise, mais également la couverture du marché export, le cautionnement des marchés à l’étranger ou la restructuration financière. Même le capital risque bénéficie de la garantie de la CCG. C’est dire que tous les domaines et tous les secteurs, à l’exception de la promotion immobilière et de la pêche hauturière. En plus de ces produits, la CCG continue de gérer certains fonds de garantie mis en place par l’Etat pour soutenir des secteurs spécifiques, comme le Foman pour la modernisation et le renforcement de la PME, le Renovotel pour les unités hôtelières, le Fopep pour l’enseignement privé et le Mezzanine Export pour le développement des PME exportatrices.