Capital-investissement: les régions gagnent du terrain
Casablanca n’est plus la Mecque du Capital investissement. Les régions commencent à avoir leur part du gâteau. Ce n’est pas la seule mue connue par la troisième génération de fonds. Explications.
Le Capital Investissement est-il en train de changer de visage? En tout cas, c’est ce qui ressort des mutations ressenties en 2012. Ces derniers concernent à la fois le type d’investisseurs, la localisation géographique des fonds et leurs caractéristiques, surtout ceux nouvellement créées. En effet, «au cours de l’année écoulée, nous avons assisté au démarrage d’une « 3ème génération » de fonds, avec des caractéristiques différentes des anciens», explique Françoise Giraudon, Déléguée générale de l’Association Marocaine des Investisseurs en Capital (AMIC), lors de la présentation de la 5ème étude sur le Capital Investissement au Maroc. Ces derniers, sont caractérisés d’abord par leur forme juridique. «Parmi les six fonds créés (MPEF 3, Idraj, PME Croissance, 3P fund, Emerald Fund et CNAV 2), deux ont adopté le statut de OPCR (ndlr: Emerald Fund et PME Croissance). Il s’agit d’une nouvelle forme juridique assurant aux fonds la transparence fiscale», détaille la porte-parole de l’AMIC. La 3ème génération de fonds se distingue également par le nombre moyen des effectifs de ses sociétés de gestion qui s’élève à 5,4 personnes dont 4 pour les activités d’investissement. Il est important de préciser que cette augmentation d’effectif est due à deux raisons principales. Premièrement, la part des équipes de gestion dans les capitaux des sociétés de gestion a enregistré une forte progression passant de 26 % à fin 2011 à 44 % à fin 2012. Deuxièmement, cinq sur six fonds créés sont de type généraliste, ce qui nécessite la mobilisation d’un grand nombre de personnel. Par ailleurs, l’alliance de ces deux facteurs a augmenté la confiance des investisseurs. Aujourd’hui, «68% des bailleurs de capitaux optent pour une gestion discrétionnaire», ajoute-elle. Autrement dit, ils n’interviennent pas dans la décision d’investissement.
L’État signe un grand retour
Le deuxième fait qui a marqué l’année 2012, réside dans le retour en force des organismes de développement internationaux et de l’État. Selon l’étude de l’AMIC, «Les investisseurs majoritaires dans les fonds de 3ème génération sont les organismes de développement internationaux (ndlr: 52% contre 25% à fin 2010 ) avec en particulier l’arrivée d’un nouvel acteur qui n’est autre que la BERD. L’État, quant à lui, intervient désormais à travers deux fonds public-privé», affirme Françoise Giraudon. Concernant la localisation géographique, il faut dire que la part du Grand Casablanca se réduit progressivement au profit de diverses régions. Car, désormais le seul et unique critère qui compte pour les fonds d’investissement c’est la pertinence du projet.