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Casablanca : est-ce le début du déclin ?

 

Casablanca, une ville qui a dominé l’histoire contemporaine du Maroc, est-elle en train de décliner ? La stagnation démographique révélée par les données du recensement de 2014 et le recul industriel de la grande métropole rendent légitime cette interrogation.  par S.A.

L’histoire de Casablanca a commencé à s’accélérer durant la deuxième moitié du XIXème siècle. Entre 1860 et 1900, la population de cette ville passe de 700 à plus de 22000 habitants. Très vite, elle devient le siège des nouvelles fortunes qui s’accumulent grâce au commerce, à la spéculation immobilière et à la pratique de l’usure. Casablanca  attire toute l’élite marchande des cités impériales, surtout les fassis et la  communauté juive  dont une bonne partie va abandonner les mellahs des vieilles cités impériales. Grâce à ce dynamisme, Casablanca s’est largement distinguée des autres villes côtières et  avait donc tous les atouts pour devenir la future capitale économique du Protectorat.
Avec la colonisation, le poids de la ville se confirme et dominera l’histoire urbaine  de cette période puisqu’au recensement de 1952, elle représentera près de 40% de la population urbaine.  Durant la période post coloniale, le leadership de la ville ne fait que s’affirmer. Jusqu’au recensement de 1982, la ville concentre toujours près de 80% des activités industrielles du pays. Mais à partir de cette date, le poids démographique de la ville commence à décliner. En 2014, la ville ne représente que 10% de la population totale du pays. Dans le même temps, le taux d’industrialisation est passé de 80% en 1971  à 38% à l’heure actuelle.
Est-ce  le signe du déclin de cette métropole qui a dominé l’histoire contemporaine du Maroc ? On peut épiloguer longuement sur les causes de cette stagnation démographique : chute de fécondité, baisse des flux migratoires, blocage et renchérissement du foncier, redéploiement des industriels et de la main d’œuvre sur Berrechid et Settat. Mais la conséquence, est que Casablanca n’entrera probablement jamais dans la cour des mégapoles qui comptent des dizaines de millions d’habitants. Elle est loin derrière Paris (10 millions) New York 14 millions, le Caire (17 millions) Shanghai 23 millions et Tokyo 35 millions. La stagnation démographique et le recul de l’activité industrielle confirment donc cette tendance lourde, que Casablanca vit une période de crise de croissance. D’où les critiques du Souverain qui, pressentant le mouvement, a mis en exergue en octobre 2013, la mauvaise gouvernance de la ville. D’où également les multiples Initiatives Royales pour redonner une nouvelle impulsion à la croissance de la ville et qui ont culminé avec la signature du Méga projet de développement de la métropole casablancaise de 33,5 milliards de DH.  Le Maroc a besoin d’une méga cité pour réaliser des économies d’échelle et réussir la compétition avec les autres grandes métropoles mondiales. C’est un choix stratégique d’avenir. Et il n’y a que Casablanca qui peut jouer ce rôle.

 

 
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