Pandémie

Casablanca : les propriétaires de salles de sport saisissent le Wali

Alors que les salles de sport & Fitness dans les autres villes sont ouvertes malgré l’évolution de la pandémie, celles de la capitale économique restent fermées depuis un mois à cause des mesures de restriction prises par les autorités locales. Une décision que ne comprennent pas les opérateurs du secteur, qui viennent de saisir le Wali. Les détails.

A Casablanca, les propriétaires de salles de sport & fitness ne savent plus à quel saint se vouer et lancent un cri de détresse. En effet, après trois mois de confinement strict où ils étaient obligés de fermer leurs salles, ils ont pu reprendre leur activité à la mi-juillet. Un ouf de soulagement qui n’aura duré que très peu de temps, puisque les autorités casablancaises leur ont encore intimé l’ordre de refermer dès la mi-août. La raison ? La capitale économique a été placée sur la liste des huit villes fermées en août, à cause de la vitesse de propagation du coronavirus dans ces villes. Une situation incompréhensible pour les opérateurs.

« Nous ne comprenons pas cette décision. Le sport est un vecteur de santé qui contribue largement au renforcement du système immunitaire, alors nous ne comprenons pas pourquoi les autorités à Casablanca ont décidé de fermer les salles de sport  & Fitness. Par contre, les restaurants et cafés sont ouverts jusqu’à 21h voire 23 heures », déplore Samy Houiche, fondateur de la salle de sport Gym Factory. « Les salles de sport des autres villes sont ouvertes, mais ici à Casablanca on nous interdit d’ouvrir. Déjà, avec les 3 mois de confinement que nous avons subis notre situation était très délicate, et si aujourd’hui on doit encore continuer à rester fermé, alors que les propriétaires des murs réclament leurs loyers, il est clair que des dizaines d’entreprises vont fermer »,  poursuit-il.

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Notons d’ailleurs, qu’au moins deux opérateurs ont déjà déposé le bilan depuis la fermeture il y a trois semaines. La situation des opérateurs s’est dégradée au point où l’Association Marocaine des Professionnels de l’Industrie du Fitness et de la Remise en Forme (AMPIF) a dû saisir les autorités casablancaises, à travers une lettre signée par la cinquantaine de salles de sports & fitness opérant dans la capitale économique. Il faut savoir que 10.000 emplois sont en jeu selon l’association.

« L’association a envoyé un courrier, avec la signature de la cinquantaine de salles de sport, au Wali la semaine dernière, pour lui expliquer notre situation et les emplois perdus à cause de cette situation. Les salles de sport dans le monde entier ont rouvert, parce que le sport est un vecteur santé qui justement augmente les défenses immunitaires. Je rappelle d’ailleurs, que nous avons pris toutes les mesures de restriction Covid nécessaires pour garantir la sécurité sanitaire de nos clients. Nous avons mis en place la distanciation physique, un nombre limité de personnes (10 personnes) ayant accès aux salles en même temps, le nettoyage des matériels avant et après chaque usage, la fermeture des douches… Et c’est d’ailleurs pour cette raison, que nous ne comprenons pas pourquoi les autorités veulent que nos salles soient fermées, alors même que la circulaire prise, au niveau national, ne mentionnait pas les salles de sport », détaille le fondateur de Gym Factory.

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L’AMPIF, qui regroupe plus de 100 salles de sport & Fitness au plan national dont City Club, Sport Plaza, Casa Cross Fit ou encore Gym Factory, a aussi entrepris une campagne de mobilisation sur les réseaux sociaux sous le hashtag #openourgym, portée par des influenceurs, afin de sensibiliser les autorités locales à la nécessité de rouvrir les salles au plus vite. « Depuis le reconfinement, 4 salles de sport importantes ont dû fermer déjà à Casablanca », nous apprend Samy Houiche, ajoutant que son entreprise ne gagne aujourd’hui que 10% de ce qu’elle gagnait avant la pandémie.

« J’ai des employés qui ne travaillent pas malheureusement, et ils ne peuvent même pas prétendre à la CNSS, puisqu’elle n’a pas été relancée pour les salles de sport après les trois mois de confinement. Il faut que ces gens-là mangent et nourrissent leur famille aussi. Dans les cafés et restaurants, les gens sont assis les uns à côté des autres, parfois sans même respecter les mesures préventives, et de notre côté nous respectons la distanciation et toutes les autres mesures, mais on nous demande de fermer quand-même. Les pays comme la France ont un nombre de contaminations et de décès 30 fois supérieur à ce que nous avons au Maroc et pourtant, les salles de sport là-bas sont ouvertes, justement parce que le sport est un vecteur de santé », poursuit-il. Seule lueur d’espoir aujourd’hui pour les opérateurs : une réponse rapide de la part des autorités locales.

 
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