10,3  milliards de DH pour soutenir le secteur.
Le privé devra assurer 71 % de cet investissement, soit 7,3 milliards de DH.
Un palais des congrès et un parc d’exposition dans le pipe.

E’est fait. Après plusieurs mois d’attente, le contrat-programme régional (CPR) du Grand Casablanca pour le tourisme vient enfin d’être paraphé mardi 21 janvier 2013. Cette vision tant attendue par les professionnels devrait, tout en donnant une plus grande visibilité aux investisseurs, améliorer le produit de la troisième destination touristique du Royaume après Marrakech et Agadir, espère-t-on. Il a fallu plusieurs rounds de négociations pour accorder les violons de l’ensemble des partenaires pour arriver à un compromis. Et selon le ministre du Tourisme, Lahcen Haddad, après concertation entre les parties prenantes, les partenaires publics et privés de la Région se sont engagés sur les principales actions qui permettront à travers ce Contrat Programme Régional d’atteindre l’ambition de positionner le Grand Casablanca en tant que pôle d’attraction majeur combinant le tourisme d’affaires, de loisirs et de culture. « La différenciation de cette destination telle que déclinée dans ce Contrat Programme Régional va s’articuler autour de trois axes majeurs », dit-il, en présence de Khalid Safir, Wali du Grand Casablanca, Mohamed Sajid, maire de la ville, Omar Kabbaj, président du centre régional du Tourisme de la métropole, ainsi que plusieurs représentants des autorités locales. Il s’agit notamment du développement, à l’horizon 2020, d’une offre dédiée pour le tourisme d’affaires, en enrichissant l’expérience avec des offres de niche, comme le golf et le bien-être. L’objectif aussi est de capitaliser sur l’affluence d’affaires pour mettre en place une offre de «city-break», articulée autour de la culture et des loisirs, et en optimisant les synergies avec les régions avoisinantes, en particulier les sites de Rabat et d’El Jadida. 

Quant au 3e volet à développer, il concerne l’offre Mice (meetings, incentives, congrès/conventions et événements).

 Un portefeuille de 46 projets

Pour ce faire, cette vision table sur un portefeuille de 46 projets (dont 3 structurants et 43 complémentaires) qui permettront d’enrichir et de densifier le tissu de l’offre touristique régionale. 

La concrétisation de ces projets nécessitera un investissement global de 10,3 milliards de DH, dont 71 % (soit 7,3 milliards) seront portés par le secteur privé et le restant par l’Etat. Ces projets (voir tableau) seront développés dans le cadre des programmes «Patrimoine & héritage», «Niches à forte valeur ajoutée», «Animation, sports et loisirs» et «Biladi».

Pour les projets structurants qui atteignent 1,424 milliard de dirhams, il s’agit tout d’abord de l’extension de la Marina de Casablanca, actuellement en cours de développement: un nouveau port de pêche touristique, ainsi qu’un terminal destiné à l’embarquement et au débarquement des bateaux de croisière seront aménagés. Trois projets qui entrent dans le cadre du programme «Animation, sports dont le développement est prévu sur la période 2014-2017. « Pour la Marina, c’est déjà la CDG  qui s’en occupe. Pour ce qui est du port de pêche et le terminal dédié aux bateaux de croisière, je ne peux pas me prononcer pour le moment. C’est un fonds maroco-international important, mais on attendra le moment venu pour l’annoncer », renseigne Lahcen Haddad.

Mais afin de compléter l’offre touristique de la région, 43 projets complémentaires viendront s’additionner aux projets structurants. Deux projets seront développés, dans le cadre des «Niches à forte valeur ajoutée» (700 millions de DH)  sur la période 2012/2016. Il s’agit de la création d’un parc des expositions dans la ville nouvelle de Zenata et la réalisation d’un palais des congrès sur le site du projet de la Marina de Casablanca et la création d’un parc des expositions dans la ville nouvelle de Zenata et pour lequel la CDG se chargera de trouver un financement, selon Mohamed Sajid.

Le programme «Patrimoine & héritage» comprendra pour sa part, une série de projets visant à valoriser l’identité culturelle à travers la réhabilitation et la mise en valeur du patrimoine historique et architectural, matériel et immatériel sur la période 2012/2017. Il mobilisera un investissement estimé à 1,827 milliard de DH. Il s’agit notamment de cinq actions de valorisation de l’ancienne Médina de Casablanca, dont la réhabilitation du bâtiment Lincoln sur le Bd Mohamed V et la création d’un centre d’interprétation du patrimoine. Parallèlement, une offre culturelle sera également mise en place à travers la création du grand théâtre et de 8 musées sous les thèmes de  l’aviation, la mer, la résistance, l’histoire, la mode et le design, et l’archéologie.

Pour capter la clientèle d’affaires et de l’inciter à prolonger son séjour dans la région en proposant des services variés et de qualité, 23 projets seront développés sur la période 2013/2020 dans le programme «Animation, sports et loisirs», pour un montant global estimé à 6 milliards de DH. Ils concernent principalement le développement des infrastructures de loisir et sportives, à l’aménagement et à la valorisation de sites d’intérêt touristique. Parmi ces projets, on peut citer l’aquarium dans le cadre du projet Marina, le parc de la Ligue Arabe, le centre équestre à Bouskoura, la Fabrique culturelle dans les anciens abattoirs de Casablanca, le centre culturel permanent à l’ancienne église Sacré-Cœur, et la réhabilitation du Zoo d’Ain Sebaâ: Pour les zones qui seront aménagées, on retiendra la corniche de Mohammedia (phase étude), Ain Sebaâ, Anfa et Sidi Abderrahmane, du Paséo d’Anfa, de la zone d’El Hank, de l’avenue des FAR, et des forêts de Oued El Maleh, Bouskoura et Merchich.

Le tourisme interne n’a pas été occulté dans la vision. En effet, le programme «Biladi» concernera la création d’un village de vacances selon le nouveau concept de Club Biladi, afin de contribuer au développement du tourisme domestique dans la région. Ce club qui nécessitera un investissement estimé à 300 millions de DH et dont la réalisation est prévue pour la période 2015-2017, comprendra des hébergements variés (chalets, bungalows, mobile-homes), une offre d’animation et de loisirs variée, incluant des piscines et espaces aqualudiques, des terrains de sport, des aires de jeux pour enfants, ainsi que des animations club (soirées à thème, compétitions sportives, spectacles…).

D’une manière plus globale et au plan de l’hébergement, la région  du Grand Casablanca devra mettre sur le marché près de 7.200 lits supplémentaires, afin de pouvoir accueillir le nombre de touristes additionnels à l’horizon 2020. Et si cette capacité additionnelle en hébergement devra générer 8.726 emplois directs, la région connaîtra également, dans le cadre du renforcement de la chaîne de valeur touristique (PME et TPE), la création de 1.500 emplois dans le secteur.