Blog de Jamal Berraoui

Casablanca parent pauvre de la santé par ( Jamal Berraoui )

Ce sont des chiffres qui font froid au dos. Ils concernent des infrastructures hospitalières et le personnel de la santé. C’est une comparaison entre Casablanca, Rabat, Tunis et Barcelone. Les deux critères sont le nombre de lits pour 10.000 habitants et le nombre de médecins. Et devinez qui a le bonnet d’âne ?

Il y a 15,6 lits à Casablanca, 17,9 à Rabat, 38 à Tunis et 55 à Barcelone. Pour le nombre de médecins c’est encore pire, il y en a 3,9 chez nous, 7,3 à Rabat, presque le double, 17,1 à Tunis et 37 à Barcelone, toujours pour 10.000 habitants.

Pratiquement, les deux tiers des maladies traitées par les hôpitaux de Casablanca sont des affections pulmonaires. L’explication est aussi chiffrée. Il y a une moyenne de 1 m2 d’espace vert par habitant alors que la norme que recommande l’OMS est 10 fois supérieure. Le taux de CO2 est très élevé parce que le parc automobile est scandaleusement vétuste et que de nombreuses industries dégageant des fumées importantes sont installées en plein centre ville. En outre, Casablanca consomme 400.000 tonnes par an de sac plastique.

Les habitants de Casablanca sont aussi les plus mal logés. Entre les bidonvilles, l’habitat menaçant de ruine et les constructions anarchiques, ils sont 212.000 ménages à être mal logés soit plus d’un million d’individus.

Tous ces chiffres proviennent d’une étude très sérieuse portée par le tissu associatif et se basant sur des travaux bénévoles, citoyens, de cabinets d’études parmi les plus renommés.

Pour vivre vieux, il ne faut pas vivre à Casablanca, cela pourrait être une conclusion valable. Mais il y a mieux à faire. D’abord, comprendre pourquoi est-ce que cette métropole est aussi faiblement desservie en matière d’offre de soins, de protection de la santé des individus et ensuite s’inscrire dans la réaction citoyenne en cours qui vise justement à effacer les effets de 40 ans d’anarchie destructrice, de vision sécuritaire unipolaire. 

Si l’on est un peu plus motivé, on peut aussi avoir un comportement plus respectueux de l’environnement, car les déchets ménagers et industriels posent un gros problème. Calcutta ou Barcelone avait dit Benhima. Parce que nous y vivons, que nous voulons le mieux pour nos enfants, notre choix ne peut se  porter que sur la capitale Catalane. La tâche est énorme et il faut s’y atteler tout de suite si l’on veut avoir des chances de réussite.

 
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