Ce que l’on sait sur le Coronavirus
De nombreuses questions restent en suspens quant à l’épidémie du Covid-19. Dépistage, contagiosité, distanciation physique…On fait le point sur ce que l’on sait sur le Coronavirus.
Peut-on contracter deux fois le Covid-19 ?
« Les cas particuliers de patients infectés, guéris cliniquement et qui développent à nouveau les symptômes devront être à nouveau dépistés. Mais a priori, ils ne contractent pas le virus une seconde fois. Cela peut être dû à un autre virus saisonnier classique, ou encore être la conséquence d’une forme sévère du Coronavirus qui peut provoquer dans un deuxième temps, une surinfection pulmonaire. A priori, on ne peut pas attraper deux fois la Covid-19, sauf si on est immunodéprimé », détaille le Dr Davido, infectiologue à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine) et médecin référent de la crise Covid-19.
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La règle du mètre de distance est « obsolète »
La règle de 1 ou 2 mètres de distanciation physique pour se protéger contre le Covid-19 est obsolète et il faut plutôt adapter les mesures à la situation selon la ventilation des lieux ou le fait qu’on y parle plus ou moins fort, estime une étude menée par des experts de l’Université d’Oxford (Royaume-Uni) et du MIT (Massachusetts Institute of Technology, aux Etats-Unis).
« La distanciation physique ne doit être vue que comme l’un des pans d’une approche de santé publique plus large », écrivent les auteurs de ces travaux publiés par la revue médicale BMJ. Selon eux, il faut prendre en compte un ensemble de facteurs pour déterminer si la distance d’un ou deux mètres conseillée par les autorités sanitaires est suffisante, insuffisante, voire superflue dans les situations les moins à risque. Ces facteurs sont la ventilation et la densité d’occupation des lieux, le temps d’exposition, le port ou non du masque ou encore le niveau sonore auquel parlent les personnes présentes (plus il est élevé, plus elles expulsent loin des gouttelettes salivaires potentiellement chargées en virus).
Le dépistage est complètement inutile ?
« Le déconfinement provoquera une nouvelle vague épidémique, si une politique massive de tests et d’isolement des personnes infectées n’est pas mise en place », affirmait une étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) en avril. « L’objectif est clair : tester, tester, tester », renchérissait Olivier Véran le 25 mars. Présentée comme la clé de la réussite de certains pays, comme l’Allemagne, pour contenir l’épidémie, l’utilité des tests est pourtant aujourd’hui remise en cause du fait de leur manque de fiabilité. Certains tests sérologiques ont ainsi un taux de 40% de faux négatifs (personnes qui produisent des anticorps qui ne sont pas détectés). Le 2 avril dernier, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommandait la prudence dans l’utilisation des tests sérologiques pour la délivrance d’un passeport immunitaire. « On ne sait pas encore de façon fiable quelle protection [les anticorps] confère aux gens qui ont contracté le virus , ce qui nous a amenés à exclure un dépistage dans la population générale », explique Dominique Le Guludec, présidente de la HAS.
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Les hommes sont les plus durement frappés par la Covid-19
La réponse immunitaire des femmes contre la Covid-19 serait plus forte que celle des hommes, estime une étude dont les auteurs veulent comprendre pourquoi les hommes sont les plus touchés par les formes graves de la maladie. « Ce que nous avons trouvé, c’est que les hommes et les femmes développent différents types de réponse immunitaire au Covid-19 », assure l’auteur principal de l’étude, la Pr Akiko Iwasaki, dans une vidéo mise en ligne par son université de Yale aux États-Unis. Selon cette spécialiste de l’immunité, « ces différences peuvent impliquer une susceptibilité accrue des hommes à cette maladie ». Publiée dans la revue scientifique Nature, l’étude rappelle que « les hommes représentent 60% des morts du Covid-19 dans le monde ».