Blog de Jamal Berraoui

 » Ce qu’ils nous préparent  » par ( Jamal Berraoui )

Il y a 18 mois, j’avais écrit que les plans occidentaux envisageaient l’éclatement de pays tels que la Libye, le Yémen ou l’Irak. Beaucoup d’amis m’avaient interpellé, liant cette analyse à ma position sur l’armement des révolutions arabes, point de bascule à mon avis qui n’aurait pour effet, c’est ce que j’écrivais, que l’éclatement de l’Etat-Nation.

Cette fois c’est le Times et le New York times qui dévoilent ce projet, plus que jamais au programme, depuis que sur le terrain il prend de la substance. Selon les deux grands journaux, de la Libye à l’Arabie Saoudite il y aura 32 entités indépendantes. Les frontières seront redessinées sur des bases ethniques ou confessionnelles. La Libye ? divisée en trois, le Yémen et l’Irak en trois, mais impliquant le Koweït pour l’Irak et l’Arabie Saoudite pour le Yémen. La Syrie, le Liban et la Jordanie se dilueront dans des entités nouvelles. Les deux magazines ont la même lecture, les mêmes pronostics, ce qui est très rare. Cependant, ils présentent cela, non pas comme un projet occidental, mais comme une analyse prospective.

Cette région est régie par trois accords impérialistes. 2016, 2017 et 2023 ont été des dates fatidiques. Ce que l’on avait appelé la révolution arabe, l’alliance des cheikhs avec Laurence et l’armée britannique a été sanctionnée par les accords dits Saxe-Picault, qui ont abouti à la répartition entre anglais et français et à des frontières factices. Pour remercier les arabes de leur collaboration contre l’empire Ottoman, Balfour promet aux juifs un foyer en Palestine en 2017. Atakink réussit à imposer à Lausanne, en 1923, le respect des nouvelles frontières turques et surtout l’abandon de l’idée d’une entité Kurde ou Arménienne.

C’était il y a un siècle. Aujourd’hui, c’est « le printemps arabe » qui permet à l’impérialisme de redessiner la carte. Des états confettis, sur des bases confessionnelles, en conflit perpétuel, c’est le bonheur pour eux. Lisez bien les cartes, elles sont disponibles sur internet, la voie du pétrole entre Kirkuk et l’Arabie Saoudite sera « sécurisée » par des états-croupions chiites. Les nouveaux rapports entre Téhéran et Washington s’inscrivent dans cette vision à moye terme. Les gesticulations des mollahs sont de pure forme. La Turquie qui depuis un siècle refuse un état kurde, n’y peut plus rien. En récupérant Kirkouk, Barazani a annoncé qu’il revendiquait l’indépendance. Désormais, il est assis sur une production d’1 million de barils par jour, pour une population  d’un million et demi d’habitants. C’est plus que viable.

Les pays d’Afrique du Nord, le grand Maghreb, peuvent et doivent se préparer à ce big-bang. Leur union devient une nécessité nationale pour chacun d’eux. Dans cinq, dix ans au maximum ils seront en plein œil du cyclone. C’est une certitude.

 
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