Blog de Jamal Berraoui

C’est mortel par ( Jamal Berraoui )

On ne peut pas continuer comme cela. Tout le débat public est réduit à des questions de personnes, de postes à conquérir, de rentes. C’est loin d’être l’objectif de l’action politique et, en quelque sorte, ce n’est pas la vérité.
Ce n’est pas la vérité, parce que dans tous les grands partis, il y a encore des militants qui n’ont d’autres ambitions que de servir le Maroc, en partant de leurs idées. Je vous assure qu’ils existent, qu’ils sont nombreux et qu’il faut les respecter. La presse n’en fait pas cas et il ne faut pas lui en vouloir. Le militant qui, au quotidien, tente de convaincre, d’influer sur son environnement ne fait pas vendre. Par contre, une bagarre de coqs, cela intéresse plus de gens. C’est la société qui offre une prime aux voyeurs, la presse ne fait que s’y engouffrer. Pourtant, il est une question à laquelle nous devons, collectivement, répondre. Peut-on raisonnablement, appeler à la démocratie, à la monarchie parlementaire, tout en dévalorisant l’action partisane à ce point ? La réponse est non.
La situation est mauvaise, très mauvaise, je le concède. Trente ans de pourriture de la vie politique ont fini par désintégrer les partis. Les idéologues ont disparu, laissant place à des cliques gérant des appétits personnels. Oui, c’est la réalité, mais on fait quoi après ? De mon point de vue, il serait mortel de décrier toute activité politique. Le << tous pourris >> profite ailleurs au fascisme, au Maroc, il profite aux forces régressives en tous genres, et en particulier à ceux qui pensent que la monarchie est la seule institution viable. Je suis loin d’être naïf, mais je suis convaincu que la solution c’est de dépasser l’écume et d’essayer de donner du sens à ce qui, en apparence, n’en a plus. C’est très difficile, mais c’est nécessaire, pour sauver la construction démocratique.

 
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