Banques

CFG Bank s’attaque au segment de la PME

A peine ses fonds propres renforcés par l’entremise d’une recapitalisation de 300 MDH finalisée (ayant hissé son capital social à 367,76 MDH), CFG Bank part à l’assaut de la PME. En effet, la banque adossée à CFG Group, est en pleine phase de prospection auprès d’une population de PME triée sur le volet et principalement basée sur l’axe Casablanca-Rabat. Aussi, après avoir attaqué le segment premium de la clientèle des particuliers et des professionnels en misant essentiellement sur la qualité de service et l’ergonomie de sa banque en ligne, CFG Bank compte proposer aux PME (et notamment les plus grosses et structurées de ce tissu assez hétéroclite) des produits de financements adaptés tant à leurs besoins de haut de bilan qu’à ceux de leurs cycles d’exploitation. Une telle stratégie se comprend pour une nouvelle banque qui souhaite élargir sa base de clientèle et, surtout, améliorer ses marges d’intérêts qui ne représentent encore que 15% de son Produit Net Bancaire contre plus de 75% pour les grandes banques universelles marocaines.
Il faut dire que le business model de CFG Bank ne lui permet pas pour l’instant de disposer de ressources à vue (donc gratuites) abondantes au vu de son positionnement élitiste et son réseau limité (à peine 20 agences prévues à horizon 2020 !) comme en témoigne la structure de ses dépôts à fin juin 2016 (composés à 72% de comptes rémunérés). Ce qui pénalise son coût moyen de refinancement et maintient au ras des pâquerettes ses marges d’intermédiation. Certes, la conquête du marché de la PME apporterait un début de solution en bonifiant potentiellement les marges d’intérêts tout en restant à la portée d’une petite banque en matière du ratio prudentiel de division de risques ; mais ce segment présente un risque de crédit autrement plus élevé. Un vrai challenge pour la banque présidée par l’ex-ministre du tourisme, Adil Douiri, dont les fonds propres consolidés, assez limités par ailleurs à 500 MDH malgré la récente recapitalisation, ne peuvent supporter aucune envolée du coût du risque.

 
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