Changement climatique : La filière dattière se mobilise
Lever de rideau sur la 7ème édition du Salon international des Dattes (Sidattes) à Erfoud. Cet événement, qui se tient du 27 au 30 Octobre 2016 à Erfoud, est placé sous le signe de la préservation des oasis face aux changements climatiques.
Cette année, le Sidattes, un événement d’envergure internationale placé sous le Haut Patronage de Sa majesté, le Roi Mohammed VI, traite de la problématique du changement climatique. Une thématique d’actualité, en adéquation avec le contexte et les enjeux de la COP 22, rencontre planétaire qui aura lieu à Marrakech du 07 au 18 Novembre 2016. Rendez-vous annuel des acteurs de la filière des dattes, le Salon international des dattes s’est imposé comme une rencontre incontournable à l’échelle nationale et internationale. Organisée par l’Association du Salon des Dattes sous l’égide du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime, cette septième édition est fidèle, selon les organisateurs, à l’ambition des six précédentes. C’est-à-dire développer, consolider, promouvoir le secteur phoenicicole et surtout améliorer le pouvoir d’achat et les conditions socio- économiques des populations concernées par cette filière. Force est de souligner qu’en sept années d’existence, le Salon international des dattes d’Erfoud s’est imposé comme un véritable relais de croissance pour la filière des dattes qui procure 1.600.000 journées de travail par an, avec des retombées économiques considérables. En l’espace de quelques années, le secteur a en effet enregistré d’importants progrès, concrétisés par la réhabilitation des anciennes palmeraies, la création de nouvelles exploitations ainsi que l’introduction de techniques de pointe en matière d’irrigation, d’exploitation et de valorisation des produits. Confronté à une sécheresse récurrente, il a également fait preuve d’une véritable résilience face aux aléas du climat.
Le Maroc, huitième producteur mondial
Dans ce contexte de raréfaction des ressources naturelles, leur préservation devient donc un impératif dans le schéma de développement de la filière. L’Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l’arganier (ANDZOA) est à pied d’œuvre et coordonne la politique de renforcement de la résilience et de préservation de la biodiversité de ces territoires. Ainsi, l’agence déploie, depuis 2015, un projet sur l’adaptation aux changements climatiques dans les zones oasiennes (PACCZO), avec la contribution du Fonds d’Adaptation (FA). La concrétisation de ce projet, d’un coût global de 10 millions de dollars, est étalée sur cinq années, jusqu’en 2020. Il vise notamment l’amélioration des capacités d’adaptation du secteur de l’eau, l’amélioration de la résilience des écosystèmes en réponse aux changements climatiques et le renforcement des capacités des parties prenantes pour la conception et la mise en œuvre des mesures d’adaptation. Notons que le secteur phoenicicole est d’une importance économique majeure pour les régions oasiennes. Il soutient le pouvoir d’achat local puisqu’il garantit 40% à 60% du revenu agricole de plus de 1,5 millions de marocains qui produisent en moyenne 111.000 tonnes de dattes chaque année. 50% de la production est mise sur le marché, 30% est destinée à l’autoconsommation, et les 20% restants sont affectés à l’alimentation du bétail. Classé au 7e rang en termes de superficie cultivée, le Royaume consacre 50.000 hectares à la production de dattes. Cette surface représente l’équivalent de 6.600.000 plants de palmiers dattiers soit une densité moyenne de 132 pieds par hectare, ce qui fait du Maroc, le 8e producteur mondial en matière de plants.