Changement de modèle ?
En 2017, Benoît Hamon, candidat socialiste à la présidentielle française, avait promis, comme le préconisait Thomas Piketty, grand économiste, l’instauration d’un revenu universel, une nouvelle vision du travail, un vrai coup de barre environnemental. Il a été sèchement battu. Il a recueilli à peine 5 % des voix et accéléré l’implosion du parti socialiste français.
En politique, il n’est jamais bon d’avoir raison avant tout le monde. Car, ces idées sont reprises par des gens de tous bords, qui découvrent enfin l’indécence du capitalisme financier, des dividendes produits par la détresse sociale et de l’importance de l’écologie.
Les chantres de la mondialisation heureuse réclamant la relocalisation, le protectionnisme intelligent, rejettent alors en bloc la théorie du musèlement qui était leur bible il y a encore quelques mois. Même Angela Merkel redécouvre que la protection sociale est un investissement.
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A la sortie de la crise, cela laissera des traces. Le recours à Keynes ne sera pas suffisant pour sortir les économies du désastre. Le changement de la politique Budgétaire ne suffira pas comme réponse.
Deux visions s’affronteront, celle qui plaidera pour une période de dopage, basée la politique de l’offre et une autre qui réclamera un autre modèle de société, comme dans toutes les étapes historiques. C’est le mouvement des masses qui, en fonction de sa puissance, fera pencher la balance d’un côté ou de l’autre.
Car les mouvements sociaux seront très importants, surtout dans les pays où les gouvernants se sont révélés imprévoyants, où les restrictions budgétaires ont touché la santé publique.
La gauche mondiale, en perte de vitesse, a un challenge se reconstruire. Elle ne peut le faire en acceptant la doxa libérale. Gramsci disait que c’est l’hégémonie sur le plan des idées qui prépare l’hégémonie politique. La gauche caviar n’a aucune chance de ressusciter. Parce qu’elle sera clarifiée, la lutte mettra hors-jeu les adeptes de la collaboration de classes.